BOISBRIAND – Après 10 minutes de jeu, le Titan d’Acadie-Bathurst avait déjà offert trois jeux de puissance à l’Armada de Blainville-Boisbriand et tirait de l’arrière par un but.

 

Il traînait de la patte.

 

Et vu l’allure de la rencontre, rien ne laissait présager que 50 minutes plus tard, il se retrouverait dans cette position. À une victoire de toucher à la coupe du Président.

 

Fort d’une victoire de 5-3 signée vendredi soir au Centre d’excellence Sports Rousseau, le club du Nouveau-Brunswick aura l’opportunité dimanche après-midi sur sa patinoire d’offrir à ses partisans le trophée qu’ils attendent depuis 1999.

 

Samuel L’Italien, Michal Ivan, Ethan Crossman, Noah Dobson et Jeffrey Truchon-Viel, dans un filet désert, ont marqué pour le Titan, qui mène désormais la série 3-2.

 

Joël Teasdale, Alexander Katerinakis et Charles-Antoine Giguère ont été les marqueurs de l’Armada, qui tentera maintenant de provoquer la tenue d’un septième match chez elle, mardi prochain.

 

Imposer sa loi

 

L’entraîneur-chef du Titan Mario Pouliot insiste là-dessus depuis le début de la série. Son équipe est à son mieux quand elle bouscule l’Armada profondément dans sa zone. Quand elle se contente de projeter la rondelle à l’autre bout. Quand elle pourchasse le premier qui s’en empare. Quand elle impose sa loi.

 

Avec un homme en moins, ce n’est pas évident.

 

Dès la troisième minute de jeu du premier engagement, Teasdale est venu servir un précieux rappel au Titan lorsque sa passe destinée à Alex Barré-Boulet de l’autre côté du demi-cercle d’Evan Fitzpatrick a heurté le bâton du défenseur Olivier Galipeau avant de pénétrer accidentellement dans le filet.

Le Titan pourra en finir face à l'Armada

 

Trois minutes plus tard, c’était au tour d’Ivan de prendre place banc des pénalités. Si l’Armada n’a pu profiter de cette deuxième attaque massive qui lui était offerte, elle lui a néanmoins permise de dicter la cadence pour les quelques minutes qui allaient suivre.

 

Jusqu’à ce que le Titan se remette à faire ce qu’il fait de mieux.

 

« Après ça, je pense qu’on a été réellement bon le long des rampes, a analysé Pouliot. On a gagné beaucoup de batailles à cet endroit et on a pourchassé la rondelle comme on se doit de le faire. »

 

À l’occasion d’un quatre contre quatre, L’Italien a d’abord tiré avantage de l’espace laissé libre pour se réfugier dans l’enclave et décocher un lancer des poignets qui allait dévier sur le bâton du défenseur de l’Armada Michael Kemp avant de passer sous le bloqueur d’Émile Samson.

 

« Quand on joue contre l’Armada ici, c’est tout le temps difficile, a signalé L’Italien. Marquer le premier but ç’a peut-être fait du bien et ça nous a aidé à repartir. […] Ç’a peut-être changé le vent de côté. On s’en est bien sorti en première période quand même. »

 

Un peu plus de deux minutes plus tard, L’Italien est revenu à la charge en expédiant devant Samson une rondelle qui allait dévier de sa course avant d’aboutir sur la lame du bâton d’Ivan. Ce dernier n’avait plus qu’à viser une cage abandonnée pour faire 2-1.

 

Un revirement en début de deuxième période a ensuite permis au Titan de doubler son avance lorsque Crossman, en situation de deux contre un, a à son tour trompé Samson du côté du bloqueur.

 

Il a fallu un bond fortuit contre la rampe pour que l’Armada ne parvienne finalement à ajouter un but au tableau sur une échappée de Katerinakis.

 

« On a joué peut-être notre meilleur match [de la série] selon moi, à plein de niveaux, a estimé le patron derrière le banc de l’Armada, Joël Bouchard. On a fait quelques erreurs, eux aussi, mais ça arrive. »

 

Poussée de l’Armada

 

À son retour du vestiaire en troisième période, le Titan a cependant tôt fait de tester la résilience de son rival.

 

La période n’était vieille que de deux minutes quand Dobson, avec la collaboration du patin du défenseur de l’Armada Antoine Crête-Belzile, a permis aux siens de récupérer leur priorité de deux buts.

 

Le coussin était certes un peu plus confortable, mais il ne faut jamais compter l’Armada pour battue. La troupe de Joël Bouchard a poussé et poussé, allant même jusqu’à réduire l’écart à un seul but grâce Giguère, mais Fitzpatrick, qui a repoussé 33 des 36 tirs dirigés vers lui, attendait tout ce beau monde au tournant avec deux autres arrêts clés.

 

« Fitzy a eu son mot à dire, a convenu Pouliot. Au début du match, après avoir marqué, ils (les joueurs de l’Armada) ont eu une autre attaque à cinq. On était un peu sur les talons, alors qu’eux avaient le momentum. Et en fin de match, on savait qu’ils tenteraient une poussée. Il a fait deux bons arrêts à ce moment, et après ça, on a pu garder la rondelle le long de la bande pour écouler les secondes et marquer dans un filet désert. »

 

Plus que jamais, l’Armada devra maintenant faire honneur à la réputation.

 

« On a joué. On a eu plein de chances à la fin, mais ça n’est pas rentré. On va se replacer et on va repartir », assure Bouchard.