La saison de la chasse est peut-être ouverte dans la LHJMQ, les Mooseheads de Halifax sont toutefois loin de se terrer dans la forêt.

« Les projecteurs sont sur nous et chacune des équipes que nous affrontons tâche d'être à son meilleur. Nous avons intérêt à redoubler d'ardeur », confie Nathan MacKinnon au RDS.ca.

Classée septième dans le plus récent top 10 hebdomadaire de la Ligue canadienne de hockey (LCH), la troupe de Dominique Ducharme constituerait en effet un beau trophée de chasse pour n'importe quelle autre formation du circuit Courteau.

«Tout au long de la saison, nos joueurs risquent de se faire dire à quel point ils sont bons, beaux et fins par nos partisans ou les médias. Ça ne nous fait pas gagner ça! », signale Ducharme, qui en est à sa deuxième saison à la barre des Mooseheads.

À sa première campagne derrière le banc de la formation néo-écossaise, Ducharme a mené les siens à une participation surprise au troisième tour des séries après avoir effacé un déficit de 0-3 face aux Remparts de Québec. L'équipe s'est finalement inclinée en demi-finale devant l'Océanic de Rimouski en six matchs.

« L'an dernier, on a appris ce que ça prenait pour connaître du succès. Cette année, il faut apprendre à le gérer », analyse l'entraîneur-chef des Mooseheads, qui sont en quête d'un premier championnat en 18 ans d'existence.

Pour ce faire, Ducharme doit d'abord s'assurer que ses ouailles ne se fient pas uniquement à leur talent pour récolter la victoire chaque soir.

« Quand tu penses que tu es meilleur que les autres, c'est à ce moment que tu l'es moins », prévient Ducharme.

Les Mooseheads en ont eu la preuve lors de leur premier match local, alors qu'ils se sont inclinés 6-1 devant les Olympiques de Gatineau. Une erreur de parcours diront certains.

L'équipe montre en effet une fiche de 6-1-0-0 et vient tout juste de maltraiter 11-2 les Sea Dogs de Saint John, samedi.

« Il faut être honnête, on se retrouve en position favorable cette année, mais on n'y échappera pas, on va connaître des hauts et des bas », ajoute le pilote.

« Un cheval! »

Des hauts, MacKinnon, Jonathan Drouin et leur nouveau compagnon de trio Stefan Fournier en ont justement connus depuis le début de la campagne.

Élu joueur de la semaine dans la LCH et la LHJMQ au terme de la première semaine d'activités, Drouin pointe en tête des meilleurs marqueurs des Mooseheads avec 15 points (5 buts, 10 passes) en sept rencontres. MacKinnon suit non loin derrière avec 13 points (7 buts, 6 passes).

« J'ai joué aux côtés de Nathan la saison dernière et je ne crois pas qu'il existe une meilleure chimie ailleurs dans la ligue », lance Drouin, tout en soulignant au passage la contribution physique de Fournier.



MacKinnon, Drouin et Fournier se sont montrés particulièrement cruel à l'endroit des Sea Dogs samedi, amassant un total de 10 points.

Déjà doté d'une excellente vision du jeu et d'habilités redoutables, Drouin tente donc de profiter de chacune de ses présences aux côtés de MacKinnon pour se démarquer.

« C'est un cheval! À un moment il est à côté de toi et une fraction de seconde plus tard, il se retrouve trois mètres plus loin. Quand il décide qu'il part, il part! Il faut être honnête, Nathan est plus surveillé que moi sur la patinoire et j'essaie d'en tirer avantage. »

Une heureuse combinaison qui fait le bonheur du patron.

« La complicité entre eux est évidente depuis le début du camp d'entraînement. Je ne m'attends cependant pas à ce qu'ils amassent cinq points chaque soir, il faut demeurer réaliste. À mesure que la saison progressera, le jeu se resserrera », estime Ducharme, qui pourrait cependant être privé de Drouin face aux Wildcats de Moncton, mercredi soir.

L'attaquant de 17 ans a quitté le dernier match des siens avant la conclusion de la deuxième période, visiblement incommodé par une blessure à l'épaule.

Plus que MacKinnon

Heureusement, Ducharme peut également compter sur l'unité pivotée par Martin Frk pour s'offrir en support à MacKinnon et compagnie.

« Ça devient fatigant pour une équipe adverse de devoir menotter non seulement le trio de Nathan, mais aussi celui de Martin », observe Ducharme.

Les Mooseheads c'est donc beaucoup plus que Nathan Mackinnon.

« Cette équipe est gorgée de talent. Certains de mes coéquipiers évoluent peut-être dans mon ombre, mais je suis persuadé que plus la saison avancera, plus leur nom résonnera à travers la ligue », avance MacKinnon.

Ajoutez à cela une brigade défensive outillée pour relancer l'attaque rapidement et un gardien intimidant en Zachary Fucale et vous obtenez une équipe qui aspire aux grands honneurs cette année. Peut-être même plus, juge Ducharme.

« Je ne vois pas pourquoi ce ne serait l'affaire que d'une saison. Notre noyau de joueurs est à la fois jeune et expérimenté. Ce n'est donc pas maintenant ou jamais pour nous. »

N'empêche, la possibilité que MacKinnon en soit à sa deuxième et dernière saison dans les rangs juniors pourrait avoir une incidence sur l'avenir immédiat de l'équipe.

« Chaque saison, on veut gagner, d'autant plus qu'on ne sait jamais où on se retrouvera l'année suivante », concède MacKinnon.

En cette année décisive, le joueur étoile n'a donc pas l'intention de reporter ses objectifs à plus tard. Premier choix au repêchage? Médaille d'or aux Mondiaux juniors? Coupe du Président?

« Ce que je veux, c'est la coupe Memorial », tranche le prodige de 17 ans.

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