MONCTON (PC) - Le scénario s'est répété jeudi. Patrick Roy, l'entraîneur des Remparts qui ne joueront pas avant dimanche en finale de la coupe Memorial, a été invité à s'exprimer dans la salle de conférence devant une foule nombreuse et plusieurs caméras.

Un peu plus tard, Ted Nolan, l'entraîneur de l'équipe locale championne de la LHJMQ, se contentait d'une poignée de journalistes et d'entrevues informelles près du vestiaire des Wildcats, à la veille d'un match où son équipe fera face à l'élimination.

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Roy a indiqué que ses propos à l'endroit de Nolan en traversant la patinoire lors du match contre les Wildcats avaient été bien planifiés et même après discussion avec des membres de l'organisation.

"J'ai eu la lumière verte", a-t-il dit.

Mais il lui arrive aussi d'avoir la lumière rouge, a-t-il dit, comme pour la veille au soir.

Aurait-il découvert la sagesse, lui a-t-on demandé?

"Je pense que j'ai toujours eu de la sagesse dans la vie, a-t-il répondu. J'ai toujours essayé de faire ce qu'il fallait pour gagner, et tout ce que je fais, je ne le fais pas pour moi mais dans l'intérêt des Remparts.

"C'était la même chose à Montréal. Et c'est drôle, quand j'étais à Montréal, tout le monde trouvait ça correct."

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Roy a eu droit à des compliments de ses joueurs ces derniers jours.

"Il sait qu'il est un pilote recrue et il n'est pas arrivé comme celui qui sait tout, a dit Mathieu Melanson de cet homme jugé si arrogant. Il a effectué un travail d'équipe. Il consulte beaucoup, même nous autres les joueurs, comme cette semaine pour savoir s'il fallait un entraînement ou un congé."

"Il a fait un bon travail pour nous donner confiance", a quant à lui déclaré le gardien Cédrick Desjardins.

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Répétant qu'il commençait à croire à un certain destin et au chiffre 6 de 2006 après avoir gagné la coupe en 1986 et 1996, Roy a convenu que la bonne fortune le suivait peut-être effectivement, vu que la LHJMQ a droit à deux équipes à la coupe Memorial cette saison, sans quoi ses Remparts ne seraient pas de la partie.

"Mais je ne pense pas que les Oilers d'Edmonton soient gênés de se diriger vers la finale de la coupe Stanley après avoir fini huitièmes, a-t-il dit. Et heureusement que le Québec a deux équipes cette année parce que Moncton est probablement classé numéro un au pays et la dernière fois que j'ai vérifié, nous étions deuxièmes!"

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Roy avait probablement raison quand il a parlé des partisans des Wildcats comme d'une foule "pas tellement vivante" mais "très respectueuse".

Il n'a pas été si hué finalement bien que les organisateurs aient demandé de limiter ses apparitions à l'écran géant susceptibles de provoquer les spectateurs.

"Les Acadiens sont des gens très polis, chaleureux et très respectueux", a raconté son propre joueur Mathieu Melanson.

"Je n'ai jamais eu de "standing ovation" sur la route quand je jouais, a rappelé Roy. Ici j'accepte de signer des autographes et de me faire photographier avec des amateurs."

Roy devait ajouter qu'il aime tout de sa vie actuelle, même les rencontres avec le public et les médias. Et comme il apprécie vivre chez lui à Québec et qu'il souhaite voir à l'oeuvre son fils Jonathan, lui aussi un gardien repêché par les Tigres de Victoriaville, il répète ne pas avoir d'ambition visant la LNH. Du moins pour le moment.

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Roy affirme que la préparation mentale est ce qu'il y a de plus important en vue de matchs aussi importants que ceux de la coupe Memorial.

"Ce que je trouve différent (de la LNH), a-t-il noté à sa première expérience, c'est qu'on joue beaucoup avec les émotions (au gré du résultat des matchs). On peut avoir un gros "high, puis descendre, puis remonter très haut..."

Sur le sujet du "mental", Roy a rappelé la conquête de la coupe Stanley à Montréal en 1993: "Quand Jacques Demers nous avait dit qu'on allait gagner la coupe, on l'avait tous regardé avec un drôle d'air. Mais il a réussi à nous faire croire en nous."