Être malheureux dans la LHJMQ ou heureux dans le Junior AAA?

Voilà le dilemme auquel était confronté Dylan Montcalm il y a près de deux ans. Pour plusieurs, la question ne se pose même pas. Mais pour un jeune hockeyeur de 18 ans s’accrochant au rêve d’une carrière professionnelle, trancher est déchirant.

Imaginez quand on évolue en plus dans sa ville, pour le club de son enfance.

Tourner le dos aux Voltigeurs n’était certes pas dans le plan de carrière du joueur de centre, mais après deux saisons passées sur le quatrième trio à assumer des responsabilités essentiellement défensives, Montcalm en est venu à l’évidence.

Ce n’était pas à Drummondville qu’il allait s’épanouir.

« J’avais vraiment peur de le regretter, reconnaît aujourd’hui l’attaquant de 20 ans. On n’a parfois qu’une seule chance de jouer dans le junior majeur. »

C’est donc non sans risque qu’il a d’abord réclamé au directeur général de l’époque des Voltigeurs, Dominic Ricard, de l’échanger. Incapable de trouver preneur pour le jeune joueur qu’il avait réclamé au sixième tour deux ans plus tôt, le DG n’a ensuite eu d’autres choix que de le libérer au cours de la période des Fêtes.

Ne restait plus que le ballottage auquel s’accrocher.

Dylan MontcalmAucune équipe de la LHJMQ ne lui a toutefois alors fait signe, si bien que Montcalm a été contraint de faire un pas de recul et de renouer avec les Cougars du Collège Champlain, une équipe Junior AAA avec laquelle il avait déjà disputé une vingtaine de rencontres un an plus tôt.

« Retourner dans le Junior AAA, une ligue où les scores sont plus élevés, ça me permettait de retrouver un rôle plus offensif. Je scorais, je faisais des points... je reprenais confiance. C’était différent. En route vers l’aréna, je savais que je m’en allais vraiment m’amuser. »

Limité à 9 buts et 12 passes en 40 rencontres avec les Voltigeurs avant son départ, Montcalm a ainsi poursuivi sa route jusqu’en finale du circuit Junior AAA, offrant notamment 11 buts et 13 mentions d’aide aux Cougars en 19 rencontres éliminatoires.

« Ç’a peut-être été l’étincelle qui m’a permis de continuer à croire en moi. »

Fort de cette confiance renouvelée, Montcalm s’est alors penché sur son avenir.

« Je travaillais avec quelqu’un afin de peut-être aller jouer dans l’Ouest, dans la BCHL (British Columbia Hockey League). C’était ça ou le junior majeur. J’ai finalement décidé de revenir ici. Je ne suis pas le genre de gars qui s’ennuie, mais je voulais rester près de chez nous », raconte Montcalm, qui n’avait encore jamais fait une croix sur le LHJMQ. « Je savais que j’en étais capable. »

Un avis que partageait visiblement l’Océanic de Rimouski, qui a fait l’acquisition de Montcalm avant le début de la saison 2015-2016 en retour de l’attaquant William Couture, qui n’a pas joué un seul match avec les Voltigeurs.

 Enfin, Montcalm l’obtenait sa deuxième chance.

Le temps passe vite

Dès son arrivée dans le Bas-Saint-Laurent, Montcalm a été jumelé au vétéran Michaël Joly et François Beauchemin, deux joueurs avant tout reconnus pour leurs aptitudes offensives.

« Ç’a vraiment bien été et on a continué comme ça pendant une bonne partie de l’année », résume Montcalm, qui a conclu la saison avec 23 buts et 36 passes à son dossier en 67 rencontres, la deuxième meilleure récolte offensive chez l’Océanic.

« J’ai vite réalisé que je me retrouvais dans une chaise offensive et que ça allait bien à cette position-là. »

Cette chaise, plus que jamais, lui appartient. Montcalm s’impose depuis le début de l’année comme l’un des piliers offensifs du club rimouskois. Avec 24 passes au compteur jusqu’à maintenant en 22 matchs, Montcalm n’est devancé que par l’attaquant des Mooseheads de Halifax Maxime Fortier (25) à cet égard dans la LHJMQ. Ses 29 points lui permettent par ailleurs d’occuper le neuvième rang des meilleurs pointeurs du circuit Courteau, à six longueurs de Fortier, le meneur.

Unissant ses efforts à ceux de son coéquipier Tyler Boland, Montcalm fait entre autres sa part sur le jeu de puissance de l’Océanic, le deuxième meilleur de la LHJMQ avec un taux d’efficacité de 30,6 %.

« Il y a deux ans,  je n’aurais pas cru ça possible. C’est une question d’être à la bonne place au bon moment. Je suis vraiment content que l’Océanic m’ait offert ma chance l’année passée et que ça ait débloqué. Je vais en profiter le temps que ça passe.

« C’est un peu cliché, mais c’est rendu à 20 ans que tu te rends compte que ça passe vraiment vite. »