Shawinigan sortie de l'ombre...
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 22:08 mercredi, 30 mai 2012. 12:36Vers douze ou treize ans, quand la fin de la semaine approchait, je me réjouissais bien évidemment comme tous les enfants. Mais ce n’était pas pour le congé d’école du week-end mais parce que les Cataractes jouaient le vendredi soir. Je n’y allais certainement pas autant que je l’aurais souhaité mais je me disais que si un jour, je réussissais ma vie d’adulte, j’allais posséder mes propres billets de saison pour ne pas rater un seul match et je serais assis dans les meilleurs bancs. Pas en haut, dans le «pit» où ça ne coûtait à l’époque que deux dollars!
Sergio Momesso était mon joueur préféré. Gros et costaud, il débordait les défenseurs sur sa droite en les repoussant de son bras gauche pour ensuite couper vers le gardien. Puis il y a eu Dave Kasper, Guy Benoît, Yves Beaudoin, Denis Paul, Patrice Lefebvre et Stephan Lebeau. Derrière le banc, Ron Racette et Ron Lapointe s’emportaient. C’était le bon temps. Mon père était encore vivant à cette époque et il travaillait fort pour joindre les deux bouts et je me souviens qu’il changeait souvent d’emploi. Deux mois à une place, trois à une autre. J’admirais sa tenacité mais c’était comme ça dans bien des familles. C’était plutôt difficile au début des années 80 à Shawinigan et ça ne s’est pas beaucoup amélioré dans les années 90 avec le déclin des papetières et les pertes d’emploi à Alcan. En 1985, la dernière fois que les Cats avaient atteint et accueilli la Coupe Memorial, les gens de TSN nous avaient dit que notre vétuste aréna municipal n’était pas assez bien pour y diffuser des matchs en raison des vieilles poutres qui obstruaient la vue des caméras. Toutes les parties télévisées s’étaient donc déroulées à Drummondville. À la même époque, Marc Lachapelle du Journal de Montréal ne parlait que du Titan de Laval et du Junior de Montréal. Bref, c’était plutôt morose et on se sentait vraiment comme les enfants pauvres de la LHJMQ.
Dimanche soir, en regardant les Cats triompher en finale de la Coupe Memorial, un immense sentiment de fierté m’a envahi. Comme la ville elle-même, le club a repris de son lustre au tournant des années 2000 avec la venue d’une nouvelle direction et la construction d’un amphithéâtre moderne. Ces dernières années, Shawinigan s’est ragaillardis et s’est rajeunis au niveau économique mais c’est surtout dimanche soir, quand la troupe d’Éric Veilleux a réalisé l’impossible en disposant des Knights de London en prolongation, que j’avais enfin l’impression que la Ville de l’électricité était définitivement sortie de l’ombre.
Quand les Saguenéens ont éliminé les Cats, plusieurs personnes pleuraient dans les gradins. Des partisans irréductibles qui supportent ce club depuis des vingtaines ou des trentaines d’années voyaient leur rêve s’envoler. Ce soir là, croyez-moi, la frustration était tellement palpable que certaines personnes étaient persuadées qu’il y aurait une émeute au Centre Bionest. Mais malgré la tourmente et les controverses qui entouraient sa formation, le directeur-général Martin Mondou a gardé son plan, et surtout, il a gardé son coach que plusieurs voulaient voir partir. Aujourd’hui, ceux qui pleuraient après le septième match contre les Sags versent des larmes de joies. Martin Mondou son pari et Shawinigan regagné beaucoup de fierté. Merci les Cats!