Je tiens à vous avertir tout de suite, ce qui suit vous tirera à gauche et à droite. C'est comme ça dans ma tête souvent. Ce qui suit est toutefois important à mes yeux. C'est un peu un ramassis des phrases que je n'ai pas pu inclure à mes textes de 2013 parce que ce n'était pas le temps.

À ma première saison en tant qu'analyste à la description des matchs des Canadiens, je vous ai parlé de l'esprit d'équipe que j'avais retrouvé dans ma seconde carrière. Plus de deux ans plus tard, je peux vous confirmer que le tout n'a jamais été aussi vrai.

Aujourd'hui, je suis plus connecté aux réseaux sociaux et au monde des communications. J'ai un énorme respect pour les artisans, devant et derrière le microphone, qui y gagnent leur vie. Je n'ai jamais eu, et je n'aurai jamais, la prétention d'avoir été formé à la hauteur de ceux qui en ont fait leur profession. C'est probablement là la raison principale pour laquelle je déteste le terme « joueurnaliste ». C'est une insulte aux vrais journalistes de toute allégeance. Mais à force de rigueur, je m'efforce de ne pas faire rougir une seule âme qui a cru en moi dans ce milieu.

À ma troisième saison dans mon nouveau rôle, la majeure partie de mes remises en question ont trait à la quête de l'équilibre. L'équilibre parfait. Quête de longue haleine, certes, mais pas une quête hors de portée pour nos télédiffusions. La juste dose de statistiques pour justifier les analyses plus poussées, pas trop fréquentes, mais tout juste suffisantes pour expliquer le jeu qui se déroule devant vos yeux et dont nous sommes entièrement tributaires. Pas trop d'intonations mais quand même de l'émotion. Pas trop d'interventions mais savoir prendre la place qui me revient. Pas trop d'anedcotes mais juste assez de références à mes expériences passées pour pouvoir vous emmener dans un monde presque inaccessible.

Pas de scénario, rien de scripté, juste du direct, sans filets, pendant une dizaine d'heures hebdomadairement au gré des performances athlétiques. Performances que nous savons à l'avant-scène de vos passions et qui nous sont primordiales de mettre en valeur en vous les expliquant grâce à la nôtre. Notre passion, je veux dire.

C'est cette flamme toujours ardente qui me pousse lors de mes journées de « congé »  à me lever après quelques heures de sommeil seulement pour enfiler mes patins d'entraîneur et sauter sur la glace avec l'équipe pee-wee de mon plus vieux, que je supervise, ou avec celle de mon plus jeune, à laquelle je donne un coup de main trop rare. Cette même passion qui m'habite encore quotidiennement car je crois fermement en cette école de la vie qu'est le hockey. Je salue d'ailleurs tout ceux qui y mettent temps et argent pour donner un encadrement adéquat à notre relève.

Je prends mon rôle au sérieux. J'aime ma deuxième carrière. J'admire votre intensité. Je souris à vos réactions trop émotives. Je me choque contre vos critiques virulentes. Et vous savez ce que je fais ensuite? Je fais ce qu'une vie passée au hockey m'a enseigné. Je fais ce que Marie-Josée, ma femme, et moi tentons avec acharnement de transmettre à nos garçons. Je me lève et je bûche. J'efface et je recommence. Que la veille soit couverte de gloire ou remplie de ratés. Parce que rien n'est jamais acquis. Parce qu'il y a toujours plus à accomplir. Parce qu'il y a plus de monde dans notre coin qu'on ne le pense. Parce qu'il faut faire face à la vie si on veut vraiment mordre dedans à pleines dents.

Tout ça non pas pour être moralisateur, je vous l'ai dis plus haut, je n'en ai pas la compétence... mais pour vous souhaiter la meilleure des années en 2014!