Les dirigeants des Nordiques ont dû innover à l'époque pour faire vivre leur équipe dans le marché de Québec jusqu'en 1995.

Dans notre deuxième reportage sur la viabilité d'une équipe de la LNH à Québec, Jean-Luc Legendre tentera d'expliquer comment les futurs propriétaires devront s'y prendre afin de tirer leur épingle du jeu.

Le hockey et le monde du sport ont bien changé depuis le départ des Nordiques.

«Aujourd'hui ce n'est plus seulement du sport, mais du "sportainment", une fusion du sport et du divertissement», explique André Richelieu, professeur en marketing du sport à l'Université Laval.

Au 21e siècle, une concession sportive c'est bien plus qu'une équipe.

«Une équipe du sport, c'est aussi une marque de commerce et la raison pour laquelle le Canadien de Montréal est aussi populaire, c'est parce que justement, on a développé un offre autour de valeurs fondamentales qui sont imprégnées dans l'inconscient des Québécois et des Canadiens. Les gens s'identifient à un symbole, à un logo, à des mythes», ajoute Richelieu.

Le département marketing d'une nouvelle équipe doit donc bien positionner sa marque. Et dans un petit marché comme Québec, le propriétaire doit absolument utiliser l'équipe dans un ensemble convergeant s'il veut ultimement générer des profits.

«Quand vous êtes une entreprise comme Quebecor, vous avez la possibilité de capitaliser sur le contenu pour faire fructifier les revenus au travers de différentes plateformes», justifie Richelieu.

Les éventuels propriétaires d'une équipe à Québec devront également compter sur l'appui corporatif. Les entreprises seront au rendez-vous selon le président du groupe «J'ai ma Place»

«On a vendu nos salons corporatifs beaucoup plus rapidement que les sièges. Après un an, tout était vendu. On voulait en vendre 70 et nous en avons vendus 74», dévoile Mario Bédard.

Ce dernier indique que ce ne sont pas seulement les entreprises dont le siège social est situé à Québec qui auront leur place dans le futur amphithéâtre.

«Quand tu fais des affaires avec des compagnies comme BMR ou IBM, elles sont impliquées à Montréal, Toronto et Vancouver. Ces entreprises savent dans quoi elles embarquent. Elles sont sérieuses et sont habituées de gérer des salons dans d'autres villes. Ils feront le même genre de gestion à Québec», avance Bédard.

Malgré l'imposante machine de marketing dont Pierre-Karl Péladeau dispose, il n'en demeure pas moins que l'équipe évoluerait dans un petit marché. Dans notre prochain reportage nous vous présenterons une étude approfondie qui démontre que la LNH peut être viable à Québec.

D'après un reportage de Jean-Luc Legendre