Il y a quelques semaines, Gary Bettman a soumis un cahier de charge aux 30 formations de la Ligue nationale. « Allez étudier les six propositions que nous vous soumettons, et ensuite, on se revoit dans six semaines pour faire un consensus sur le plan que nous devrons élaborer en vue de la prochaine saison », leur a-t-il dit en substance.

La prochaine réunion est prévue le 20 avril.

Par conséquent, il ne serait pas étonnant du tout que les dirigeants des équipes effectueraient des consultations auprès de certains membres de l'Association des joueurs et surtout auprès des joueurs de leur organisation.

Comme par exemple, ils s'apprêteraient, croit-on, à pressentir des joueurs moyens dans le but de s'informer si les dits joueurs seraient intéressés à reprendre le boulot l'an prochain même si l'AJLNH et les propriétaires ne signaient aucune entente.

Ils laisseraient miroiter quelques chiffres ici et là. Ces consultations seraient nécessaires puisque, parmi les six propositions déposées par Bettman et son comité, vous devinerez qu'une suggestion porte sur l'utilisation des joueurs de remplacement et également, une autre recommandation pouvant être liée aux joueurs de remplacement, stipule que les équipes offriraient des contrats aux joueurs qui touchaient moins de $1 millions en 2003-04.

Des informations glanées au cours des dernières heures laissent croire que certaines équipes auraient déjà mis en application le plan de consultation interrogeant des joueurs sur leurs intentions en vue de l'an prochain.

On veut savoir si certains joueurs sont prêts à franchir les lignes de piquetage?

Il est clair que les prochaines semaines seront déterminantes au niveau de la stratégie de gestion qu'appliqueront les propriétaires. Le temps presse et la situation se détériore chez certaines équipes qui auraient perdu d'importants commanditaires en vue de la prochaine saison. Chez d'autres formations - ce qui n'est pas tout à fait le cas chez le Canadien - on accuserait un retard inquiétant au niveau des abonnements saisonniers, c'est du moins les conclusions qu'on aurait tirées des sondages à savoir si les amateurs avaient toujours l'intention d'appliquer à nouveau pour la saison 2005-06.

Les propriétaires ont déposé deux offres la semaine dernière, deux offres qui seront rejetées par l'AJLNH présentement en réunion pour les trois prochains jours. Les joueurs feront-ils une nouvelle proposition? Non, ça ne semble pas l'intention de Bob Goodenow et du comité exécutif. Ou encore, préparent-ils leur défense devant le conseil du travail des Etats-Unis afin de bloquer le passage aux propriétaires dans le but d'implanter le système des joueurs de remplacement? Possible.

Ce que les deux clans doivent retenir cependant, c'est qu'il faut un dommage terrible à leur sport.

Pourquoi pas Dick Pound et son groupe?

Le point n'est pas de savoir si Stéphane Quintal vise juste quand il soutient que 40% des joueurs utilisent des substances particulières.

Ce qu'on veut savoir, c'est : que fait-on pour enrayer ce fléau?

On serait porté à dire : rien. Encore moins que rien. Le baseball n'a-t-il pas été ridiculisé par le Congrès américain la semaine dernière. La NBA ne fait pas trop de « tapage » sur le sujet. La NFL longe les corridors. Et la Ligue nationale de hockey?

Les propriétaires et l'Association des joueurs - c'est quand même étonnant - ont discuté d'un programme de sensibilisation et aussi d'un programme de dépistage au cours des derniers mois. Le problème, c'est que les deux clans sont à couteaux tirés et qu'en l'absence d'une convention de travail, le dossier demeure sur les tablettes.

Un fait demeure toutefois, à l'occasion des Jeux olympiques de Salt Lake City, par exemple, les joueurs de la LNH ont été soumis aux tests de dépistage. Et ce qu'on souligne, du moins chez les dirigeants interrogés, hier, c'est que le plan concocté par la ligue et les joueurs sera appliqué à la lettre dès que l'on aura trouvé un plan d'entente sur le système économique à utiliser pour assurer la rentabilité du hockey.

Si on veut enrayer ce fléau - et ça pourrait être une option envisagée par les deux groupes - pourquoi ne pas se tourner du côté de l'expertise développée par Dick Pound et son groupe au fil des ans?

Pourquoi ne pas retenir les services de cet organisme qui est devenu une référence au niveau mondial? Qu'on les embauche pour imposer des contrôles réguliers, pour éduquer les athlètes et que le hockey fasse preuve de leader dans ce domaine. Ce sera sa première bonne note depuis des lunes...