LNH: les limites du plafond salarial
Hockey mercredi, 6 oct. 2010. 14:30 mercredi, 11 déc. 2024. 04:03
CLERMONT - Wade Redden, Cristobal Huet et Sheldon Souray: trois hauts salariés de la LNH qui ont été rejetés par leur équipe respective, dernièrement.
Le phénomène n'est pas nouveau depuis l'instauration du plafond salarial en 2005. D'autres avant eux ont écopé pour des raisons financières: Alexander Mogilny, Michael Nylander, Kyle McLaren, pour ne nommer que ceux-là. Ils représentaient davantage des exceptions que la règle. Que trois joueurs surpayés soient sacrifiés en peu de temps cette saison, il y a lieu de se demander si la tendance n'est pas vouée à se répandre.
On a posé la question à des conseillers de joueurs. Les opinions sont partagées. D'un côté, Don Meehan, le conseiller de Redden, dit croire que la démotion de son client n'est pas annonciateur d'une orientation quelconque. De l'autre, Allan Walsh, l'agent entre autres du gardien Jaroslav Halak, estime que la tendance est irréversible.
Le directeur général des Blue Jackets de Colombus, Scott Howson, doute que de plus en plus de vétérans soient tassés de la sorte. Il attribue la situation au mouvement jeunesse dans la ligue ainsi que le fait que les jeunes joueurs gagnent plus d'argent, grugeant du coup plus d'espace sur la masse salariale.
La plupart s'entendent pour dire toutefois que le sort qu'on réserve à ces joueurs surpayés met en lumière les limites du système de contrôle des salaires en vigueur.
Walsh prétend même, comme plusieurs dirigeants d'équipes et observateurs, que l'actuel contrat de travail confère un avantage compétitif aux équipes évoluant dans de grands marchés.
"Des équipes comme les Coyotes de Phoenix, les Blue Jackets de Columbus, les Ducks d'Anaheim et les Panthers de la Floride ne pourraient jamais envoyer un joueur avec 23 millions$ US à son contrat dans les rangs mineurs", opine-t-il, dans une entrevue à La Presse Canadienne.
"À l'opposé, des équipes comme les Rangers, les Flyers de Philadelphie et d'autres ont le luxe de balayer un lourd contrat de leur masse salariale en utilisant cette manière."
En d'autres mots, les équipes mieux nanties financièrement peuvent se permettre de surpayer des joueurs, en sachant qu'ils n'auront qu'à s'en départir s'ils ne livrent plus la marchandise.
Écart grandissant
À l'autre bout de la lorgnette, les Islanders de New York bafouent l'esprit de la convention collective cette saison en utilisant les lourds contrats de Brendan Witt et d'Alexei Yashin, qu'il doivent supporter à hauteur de six millions $, afin de respecter le plancher salarial de la ligue établi à 43,4 millions$.
Dans les faits, la masse salariale des Islanders se chiffrera à environ 37 millions$. Celle des Rangers atteint la limite de 59,4 millions$. Elle s'élèverait à près de 66 millions$, si on y ajoutait le salaire de 6,5 millions$ de Redden. Où est rendu la parité?
Walsh répond que la LNH dispose en réalité d'un système à deux vitesses: rigide pour les équipes de petits marchés et souple pour les équipes des grands marchés.
"Au bout du compte, la tendance ne risque pas de s'amenuiser, affirme-t-il. Avec comme résultat, que les meilleurs joueurs autonomes sans compensation exigeront davantage de faire inclure une clause de non mouvement dans leur contrat afin d'enrayer la possibilité d'une éventuelle rétrogradation."
Meehan et le conseiller québécois Pat Brisson, qui s'occupe de la carrière de Sidney Crosby, ne jugent pas que la situation va avoir des répercussions sur les mises sous contrat à venir.
"Les joueurs ne modifieront pas leur approche, argue Brisson, basé en Californie. Au cours de négociations contractuelles, les deux parties ne se disent pas: `et si ça ne fonctionnait plus dans quelques années'.
"Vous devez bien mesurer tous les tenants et aboutissants de l'offre que vous vous apprêtez à faire.
"Evidemment, des erreurs se produiront toujours. Il y aura toujours de bonnes et de mauvaises mises sous contrat", a résumé Brisson.
Redden, âgé de 33 ans, et Huet, 35 ans, ont vu leur nom être inscrit au `ballottage' par les Rangers de New York et les Blackhawks de Chicago, respectivement. Le défenseur Redden a été cédé dans la Ligue américaine tandis que le gardien Huet a été prêté à l'équipe de Fribourg, en Suisse. Redden écoule la troisième année d'un pacte de six ans s'élevant à 39 millions$. L'ancien gardien du Canadien, lui, a encore deux années de contrat à encaisser, à un salaire de 5,625 millions$ chacune.
Le cas de Souray, 34 ans, à qui on a demandé de rester chez lui, est différent en se sens qu'il est en conflit avec les Oilers d'Edmonton. Reste que le salaire de 5,4 millions de l'ancien défenseur du CH, pour cette saison et la suivante, est un énorme boulet aux patins des Oilers.
Le phénomène n'est pas nouveau depuis l'instauration du plafond salarial en 2005. D'autres avant eux ont écopé pour des raisons financières: Alexander Mogilny, Michael Nylander, Kyle McLaren, pour ne nommer que ceux-là. Ils représentaient davantage des exceptions que la règle. Que trois joueurs surpayés soient sacrifiés en peu de temps cette saison, il y a lieu de se demander si la tendance n'est pas vouée à se répandre.
On a posé la question à des conseillers de joueurs. Les opinions sont partagées. D'un côté, Don Meehan, le conseiller de Redden, dit croire que la démotion de son client n'est pas annonciateur d'une orientation quelconque. De l'autre, Allan Walsh, l'agent entre autres du gardien Jaroslav Halak, estime que la tendance est irréversible.
Le directeur général des Blue Jackets de Colombus, Scott Howson, doute que de plus en plus de vétérans soient tassés de la sorte. Il attribue la situation au mouvement jeunesse dans la ligue ainsi que le fait que les jeunes joueurs gagnent plus d'argent, grugeant du coup plus d'espace sur la masse salariale.
La plupart s'entendent pour dire toutefois que le sort qu'on réserve à ces joueurs surpayés met en lumière les limites du système de contrôle des salaires en vigueur.
Walsh prétend même, comme plusieurs dirigeants d'équipes et observateurs, que l'actuel contrat de travail confère un avantage compétitif aux équipes évoluant dans de grands marchés.
"Des équipes comme les Coyotes de Phoenix, les Blue Jackets de Columbus, les Ducks d'Anaheim et les Panthers de la Floride ne pourraient jamais envoyer un joueur avec 23 millions$ US à son contrat dans les rangs mineurs", opine-t-il, dans une entrevue à La Presse Canadienne.
"À l'opposé, des équipes comme les Rangers, les Flyers de Philadelphie et d'autres ont le luxe de balayer un lourd contrat de leur masse salariale en utilisant cette manière."
En d'autres mots, les équipes mieux nanties financièrement peuvent se permettre de surpayer des joueurs, en sachant qu'ils n'auront qu'à s'en départir s'ils ne livrent plus la marchandise.
Écart grandissant
À l'autre bout de la lorgnette, les Islanders de New York bafouent l'esprit de la convention collective cette saison en utilisant les lourds contrats de Brendan Witt et d'Alexei Yashin, qu'il doivent supporter à hauteur de six millions $, afin de respecter le plancher salarial de la ligue établi à 43,4 millions$.
Dans les faits, la masse salariale des Islanders se chiffrera à environ 37 millions$. Celle des Rangers atteint la limite de 59,4 millions$. Elle s'élèverait à près de 66 millions$, si on y ajoutait le salaire de 6,5 millions$ de Redden. Où est rendu la parité?
Walsh répond que la LNH dispose en réalité d'un système à deux vitesses: rigide pour les équipes de petits marchés et souple pour les équipes des grands marchés.
"Au bout du compte, la tendance ne risque pas de s'amenuiser, affirme-t-il. Avec comme résultat, que les meilleurs joueurs autonomes sans compensation exigeront davantage de faire inclure une clause de non mouvement dans leur contrat afin d'enrayer la possibilité d'une éventuelle rétrogradation."
Meehan et le conseiller québécois Pat Brisson, qui s'occupe de la carrière de Sidney Crosby, ne jugent pas que la situation va avoir des répercussions sur les mises sous contrat à venir.
"Les joueurs ne modifieront pas leur approche, argue Brisson, basé en Californie. Au cours de négociations contractuelles, les deux parties ne se disent pas: `et si ça ne fonctionnait plus dans quelques années'.
"Vous devez bien mesurer tous les tenants et aboutissants de l'offre que vous vous apprêtez à faire.
"Evidemment, des erreurs se produiront toujours. Il y aura toujours de bonnes et de mauvaises mises sous contrat", a résumé Brisson.
Redden, âgé de 33 ans, et Huet, 35 ans, ont vu leur nom être inscrit au `ballottage' par les Rangers de New York et les Blackhawks de Chicago, respectivement. Le défenseur Redden a été cédé dans la Ligue américaine tandis que le gardien Huet a été prêté à l'équipe de Fribourg, en Suisse. Redden écoule la troisième année d'un pacte de six ans s'élevant à 39 millions$. L'ancien gardien du Canadien, lui, a encore deux années de contrat à encaisser, à un salaire de 5,625 millions$ chacune.
Le cas de Souray, 34 ans, à qui on a demandé de rester chez lui, est différent en se sens qu'il est en conflit avec les Oilers d'Edmonton. Reste que le salaire de 5,4 millions de l'ancien défenseur du CH, pour cette saison et la suivante, est un énorme boulet aux patins des Oilers.