Dans notre quatrième reportage sur la viabilité d'une équipe de la LNH à Québec nous comparons la situation des capitales provinciales et fédérales.

Parce que le marché de Québec se compare davantage à celui d'Ottawa qu'à celui de Montréal ou Toronto.

Ottawa et Québec. Deux capitales, deux villes où la fonction publique est un employeur important. La plus grande différence se situe au niveau des populations régionales. On compte environ 750 000 personnes à Québec contre 1 000 200 personnes à Ottawa. Cette région abrite les Sénateurs et deux équipes de niveau junior majeur. Bref, Ottawa est un bon petit marché de hockey, viable pour une équipe de la Ligue nationale selon le président de l'équipe.

« Ottawa n'est pas le plus grand marché de la LNH, mais les amateurs nous supportent et les propriétaires sont derrière l'équipe, » a déclaré Cyril Leeder.

« Si on compare les Sénateurs à leurs voisins de Toronto et Montréal, ils ne seront jamais aussi forts pour des raisons évidentes, affirme le journaliste Sylvain St-Laurent. Mais si on compare aux Sabres de Buffalo, aux Penguins de Pittsburgh et les Flames de Calgary, les Sénateurs rivalisent.»

« Les loges sont pas mal toutes occupées, l'équipe a un bon appui pour survivre, » mentionne Marc Brassard, journaliste.

L'aventure n'est pas sans risques. Selon le magazine Forbes, les Sénateurs ont enregistré des profits de près de 20 millions lors des trois années suivant le lock-out. Mais au cours des deux dernières saisons, l'équipe a essuyé des pertes de huit millions.

« Certaines saisons, nous devons faire un bon bout de chemin dans les séries, et d'autres, ce n'est pas nécessaire, » avoue Leeder.

Le propriétaire Eugène Melnyk peut aussi compter sur la division spectacle de Senators Sports and Enternaiment pour générer des profits. Bref, on ne craint pas pour l'avenir de l'équipe dans la capitale fédérale.

« L'amphithéâtre est ici, les partisans sont présents, je ne verrais pas l'équipe déménager dans le sud des États-Unis, » poursuit Brassard.

Et si les Sénateurs peuvent survivre, une équipe à Québec pourrait aussi le faire selon Cyril Leeder.

« Je ne connais pas la situation financière de la ville de Québec, mais, selon moi, ce serait plus viable en ce moment qu'il y a une vingtaine d'années lorsque la formation a été dans l'obligation de déménager. Le système en place actuellement supporte mieux les marchés les moins bien nantis. »

Alors que les Sénateurs peuvent également compter sur la population de la ville voisine de Gatineau, le propriétaire éventuel de l'équipe de Québec aura absolument besoin de l'appui de la population et des corporations des régions avoisinantes. Ce sera d'ailleurs le sujet de notre prochain reportage.

D'après un reportage de Jean-Luc Legendre