Lyle Odelein, comme à la maison
Hockey jeudi, 10 déc. 2009. 22:26 dimanche, 15 déc. 2024. 07:20
Par Éric Leblanc - Lorsqu'il a été repêché en septième ronde par le Canadien en 1986, Lyle Odelein rêvait d'une seule chose : jouer au moins un match dans la LNH. Le sympathique homme fort était donc comblé de revenir à Montréal la semaine dernière pour participer aux grandioses cérémonies du match du centenaire.
Tout comme les partisans, les anciens joueurs du Canadien qui ont participé à cette fête ont vécu une soirée fertile en émotions.
«C'était génial de voir tous ces anciens!, confie Odelein avec plaisir. J'ai particulièrement apprécié revoir Serge Savard. Pour moi, cet homme est capable de marcher sur l'eau tellement il a accompli de grandes choses avec le Canadien. Je ne dirai jamais assez de bien de lui.»
L'organisation du Canadien avait préparé une surprise à plusieurs de ses invités célèbres qui ont eu la chance de chausser les patins pour une séance d'échauffement. Odelein a donc vécu le privilège de patiner avec de grands noms comme Larry Robinson, Yvan Cournoyer, Guy Lafleur, Serge Savard, Ken Dryden et Patrick Roy. L'ancien numéro 24 du Tricolore était donc incapable de chasser son célèbre sourire qui ornait son visage.
«Wow! c'était comme gagner une coupe Stanley d'avoir la chance de sauter sur la patinoire pour une soirée aussi spéciale. C'est un sentiment indescriptible», se souvient celui qui a accroché ses patins en 2006.
Odelein a dû se résoudre à prendre sa retraite durant sa 16e saison alors qu'il évoluait avec les Penguins de Pittsburgh puisque son corps était au bout du rouleau.
«Je n'avais pas remis mes patins depuis ma retraite parce que mes genoux et mes mains sont très amochés, mais ça valait vraiment la peine pour cette occasion», avoue celui qui affiche maintenant plusieurs cheveux gris.
Odelein n'avait pas mis les pieds à Montréal depuis quelques années et ses anciens coéquipiers n'ont pas hésité à le taquiner sur son nouveau look.
«Même ma mère m'a appelé pour me dire qu'elle trouvait que moi, Mike Keane, Patrick Roy avions vieilli et je n'ai pas eu le choix de lui dire qu'elle avait raison», lance Odelein en riant.
Un seul regret sur son passage à Montréal
Après sa carrière de 1056 matchs, Odelein a repris le chemin de la Saskatchewan où il est né en 1968. L'athlète de 41 ans ne s'est pas posé de questions sur son après-carrière puisqu'il s'occupe de la ferme familiale six mois par année et il passe les six autres mois à Pittsburgh avec sa femme et ses trois enfants de 11, 10 et six ans.
Odelein a choisi de s'établir à Pittsburgh, le dernier de ses huit arrêts dans la LNH. «J'ai choisi Pittsburgh parce que les gens sont très cordiaux comme à Montréal et je suis devenu un très bon ami de Craig Patrick (ancien directeur général des Penguins), Mark Recchi et quelques personnes dans cette ville; je me sens comme à la maison», explique celui qui a aussi joué pour les Devils, les Coyotes, les Blue Jackets, les Blackhawks, les Stars, les Panthers et les Penguins.
Odelein a toutefois vécu les plus beaux moments de sa carrière à Montréal où il a remporté sa seule coupe Stanley en 1993.
«Je suis tellement fier d'avoir joué pour le Canadien et d'avoir gagné la coupe Stanley avec eux. Toute cette année 1993 a été un merveilleux souvenir et Jacques Demers a été fantastique avec nous.»
Le robuste défenseur est parvenu à faire sa marque dans la LNH grâce à son jeu défensif, ses mises en échec et ses nombreux combats, mais il a tout de même surpris offensivement à quelques occasions.
Malgré son talent limité en attaque, Odelein a été en mesure de réussir un tour du chapeau en plus d'égaler un record de Doug Harvey avec une récolte de cinq mentions d'aide dans un match.
«C'était incroyable d'égaler un record de Doug Harvey et d'obtenir mon seul tour du chapeau en l'espace de quelques semaines durant la saison 1993-94, mais rien ne se compare à la coupe Stanley, les festivités du centenaire et tout le plaisir que nous avons eu», souligne le vaillant défenseur.
Outre ces deux soirées exceptionnelles, Odelein a retenu l'attention pour son jeu physique et ses nombreuses minutes de punition. Lorsque le compteur s'est arrêté, il indiquait un immense total de 2316 minutes passées au cachot dont 1367 dans l'uniforme du Canadien ce qui le place au 28e rang de l'histoire et deuxième chez le Canadien derrière Chris Nilan (2248).
«C'est très agréable d'être au deuxième rang à chapitre derrière Chris Nilan et j'en ai déjà discuté avec lui. Il a joué durant une longue période à Montréal et je suis content que Chris possède ce record, mais j'aurais aimé le détenir.»
Odelein a disputé sept saisons dans l'uniforme montréalais avant d'être échangé aux Devils du New Jersey en retour de Stéphane Richer le 22 août 1996. Très souriant de nature, il devient plus sérieux en racontant le seul regret de sa carrière.
«À l'époque, j'ai exigé trop d'argent au Canadien qui était dirigé par Réjean Houle et Mario Tremblay et ils m'ont échangé aux Devils. J'étais jeune et je ne réalisais pas tout ce que j'avais même si j'ai énormément apprécié mon séjour au New Jersey», confie-t-il.
Dédié à son équipe
L'association d'Odelein avec le Canadien a commencé en 1986 quand il a été repêché tardivement en septième ronde (141e au total). Grâce à sa longévité, Odelein est parvenu à se classer 17e au niveau des points parmi tous les joueurs repêchés en 1986 (Vincent Damphousse et Brian Leetch sont les meneurs). À ce moment, il était loin de se douter de la suite des événements.
«Je me souviens d'une discussion que j'avais eue avec Jean-Jacques Daigneault durant ma première saison avec le Canadien de Sherbrooke. Je lui avais confié que j'aimerais seulement disputer un match dans la Ligue nationale», se souvient-il avec plaisir.
Au fil du temps, Odelein s'est établi comme un pilier de la défense du Tricolore et il a rempli plusieurs missions importantes en plus de veiller sur les joueurs vedettes. Par conséquent, il a gagné le respect de ses coéquipiers et il était très apprécié dans le vestiaire.
«En toute humilité, je crois que tu pourrais questionner n'importe quel de mes anciens coéquipiers et je pense que tout le monde m'aimait et m'appréciait comme coéquipier. J'étais prêt à tout faire pour mes partenaires même si ça voulait dire de me battre et de parfois subir une raclée», évoque celui qui était particulièrement ravi de voir ses grands amis Mike Keane, Kirk Muller et Vincent Damphousse le 4 décembre au Centre Bell.
À l'image de ses coéquipiers, les partisans montréalais ont adopté Odelein et il demeure très reconnaissant plusieurs années plus tard.
«Les amateurs m'appréciaient autant que je les appréciais et j'étais plus que comblé. Je me souviens que je marchais dans les rues et les gens me saluaient : Hello Mr. Odelein!. Je pense tout simplement que le Québec est la meilleure place au monde!», complimente celui a terminé sa carrière lors de la première saison de Sidney Crosby.
Bob Probert l'emporte haut la main
Retraité depuis trois ans, Odelein ne ferme pas la porte à un retour éventuel dans le monde du hockey.
«J'ai reçu quelques offres pour devenir entraîneur, mais ça ne m'intéresse pas présentement de me retrouver encore dans les hôtels et les avions», précise-t-il.
Odelein pourrait sans doute donner un coup de main à plusieurs défenseurs de la LNH en plus de refiler certains conseils de pugiliste. Malgré sa petite taille, cinq pieds 11 pouces, Odelein a remporté la plupart de ses combats et même contre les poids lourds de la Ligue nationale.
«Bob Probert s'avère sans aucun doute le bagarreur le plus difficile que j'ai affronté. Par contre, je dirais que ma bagarre la plus mémorable demeure ma victoire contre Dave Brown dans le vieux Spectrum de Philadelphie», se remémore celui qui a disputé plus de 150 combats dans la LNH.
Odelein était apprécié par ses coéquipiers et il respectait ses adversaires, mais il n'aimait pas tous les joueurs de la LNH.
«Matthew Barnaby est sans contredit le joueur que j'ai le plus détesté. Je l'ai finalement rencontré il y a quelques années et je dois dire que c'est un bon gars et qu'il faisait son travail. Mais, aujourd'hui encore, je ne l'aime pas et je suis certain qu'il pense la même chose de moi», conclut Odelein avec le sourire dans la voix.
*** Je vous invite à lire mon blogue Que sont-ils devenus (Lyle Odelein) pour découvrir d'autres révélations de cet athlète.
Tout comme les partisans, les anciens joueurs du Canadien qui ont participé à cette fête ont vécu une soirée fertile en émotions.
«C'était génial de voir tous ces anciens!, confie Odelein avec plaisir. J'ai particulièrement apprécié revoir Serge Savard. Pour moi, cet homme est capable de marcher sur l'eau tellement il a accompli de grandes choses avec le Canadien. Je ne dirai jamais assez de bien de lui.»
L'organisation du Canadien avait préparé une surprise à plusieurs de ses invités célèbres qui ont eu la chance de chausser les patins pour une séance d'échauffement. Odelein a donc vécu le privilège de patiner avec de grands noms comme Larry Robinson, Yvan Cournoyer, Guy Lafleur, Serge Savard, Ken Dryden et Patrick Roy. L'ancien numéro 24 du Tricolore était donc incapable de chasser son célèbre sourire qui ornait son visage.
«Wow! c'était comme gagner une coupe Stanley d'avoir la chance de sauter sur la patinoire pour une soirée aussi spéciale. C'est un sentiment indescriptible», se souvient celui qui a accroché ses patins en 2006.
Odelein a dû se résoudre à prendre sa retraite durant sa 16e saison alors qu'il évoluait avec les Penguins de Pittsburgh puisque son corps était au bout du rouleau.
«Je n'avais pas remis mes patins depuis ma retraite parce que mes genoux et mes mains sont très amochés, mais ça valait vraiment la peine pour cette occasion», avoue celui qui affiche maintenant plusieurs cheveux gris.
Odelein n'avait pas mis les pieds à Montréal depuis quelques années et ses anciens coéquipiers n'ont pas hésité à le taquiner sur son nouveau look.
«Même ma mère m'a appelé pour me dire qu'elle trouvait que moi, Mike Keane, Patrick Roy avions vieilli et je n'ai pas eu le choix de lui dire qu'elle avait raison», lance Odelein en riant.
Un seul regret sur son passage à Montréal
Après sa carrière de 1056 matchs, Odelein a repris le chemin de la Saskatchewan où il est né en 1968. L'athlète de 41 ans ne s'est pas posé de questions sur son après-carrière puisqu'il s'occupe de la ferme familiale six mois par année et il passe les six autres mois à Pittsburgh avec sa femme et ses trois enfants de 11, 10 et six ans.
Odelein a choisi de s'établir à Pittsburgh, le dernier de ses huit arrêts dans la LNH. «J'ai choisi Pittsburgh parce que les gens sont très cordiaux comme à Montréal et je suis devenu un très bon ami de Craig Patrick (ancien directeur général des Penguins), Mark Recchi et quelques personnes dans cette ville; je me sens comme à la maison», explique celui qui a aussi joué pour les Devils, les Coyotes, les Blue Jackets, les Blackhawks, les Stars, les Panthers et les Penguins.
Odelein a toutefois vécu les plus beaux moments de sa carrière à Montréal où il a remporté sa seule coupe Stanley en 1993.
«Je suis tellement fier d'avoir joué pour le Canadien et d'avoir gagné la coupe Stanley avec eux. Toute cette année 1993 a été un merveilleux souvenir et Jacques Demers a été fantastique avec nous.»
Le robuste défenseur est parvenu à faire sa marque dans la LNH grâce à son jeu défensif, ses mises en échec et ses nombreux combats, mais il a tout de même surpris offensivement à quelques occasions.
Malgré son talent limité en attaque, Odelein a été en mesure de réussir un tour du chapeau en plus d'égaler un record de Doug Harvey avec une récolte de cinq mentions d'aide dans un match.
«C'était incroyable d'égaler un record de Doug Harvey et d'obtenir mon seul tour du chapeau en l'espace de quelques semaines durant la saison 1993-94, mais rien ne se compare à la coupe Stanley, les festivités du centenaire et tout le plaisir que nous avons eu», souligne le vaillant défenseur.
Outre ces deux soirées exceptionnelles, Odelein a retenu l'attention pour son jeu physique et ses nombreuses minutes de punition. Lorsque le compteur s'est arrêté, il indiquait un immense total de 2316 minutes passées au cachot dont 1367 dans l'uniforme du Canadien ce qui le place au 28e rang de l'histoire et deuxième chez le Canadien derrière Chris Nilan (2248).
«C'est très agréable d'être au deuxième rang à chapitre derrière Chris Nilan et j'en ai déjà discuté avec lui. Il a joué durant une longue période à Montréal et je suis content que Chris possède ce record, mais j'aurais aimé le détenir.»
Odelein a disputé sept saisons dans l'uniforme montréalais avant d'être échangé aux Devils du New Jersey en retour de Stéphane Richer le 22 août 1996. Très souriant de nature, il devient plus sérieux en racontant le seul regret de sa carrière.
«À l'époque, j'ai exigé trop d'argent au Canadien qui était dirigé par Réjean Houle et Mario Tremblay et ils m'ont échangé aux Devils. J'étais jeune et je ne réalisais pas tout ce que j'avais même si j'ai énormément apprécié mon séjour au New Jersey», confie-t-il.
Dédié à son équipe
L'association d'Odelein avec le Canadien a commencé en 1986 quand il a été repêché tardivement en septième ronde (141e au total). Grâce à sa longévité, Odelein est parvenu à se classer 17e au niveau des points parmi tous les joueurs repêchés en 1986 (Vincent Damphousse et Brian Leetch sont les meneurs). À ce moment, il était loin de se douter de la suite des événements.
«Je me souviens d'une discussion que j'avais eue avec Jean-Jacques Daigneault durant ma première saison avec le Canadien de Sherbrooke. Je lui avais confié que j'aimerais seulement disputer un match dans la Ligue nationale», se souvient-il avec plaisir.
Au fil du temps, Odelein s'est établi comme un pilier de la défense du Tricolore et il a rempli plusieurs missions importantes en plus de veiller sur les joueurs vedettes. Par conséquent, il a gagné le respect de ses coéquipiers et il était très apprécié dans le vestiaire.
«En toute humilité, je crois que tu pourrais questionner n'importe quel de mes anciens coéquipiers et je pense que tout le monde m'aimait et m'appréciait comme coéquipier. J'étais prêt à tout faire pour mes partenaires même si ça voulait dire de me battre et de parfois subir une raclée», évoque celui qui était particulièrement ravi de voir ses grands amis Mike Keane, Kirk Muller et Vincent Damphousse le 4 décembre au Centre Bell.
À l'image de ses coéquipiers, les partisans montréalais ont adopté Odelein et il demeure très reconnaissant plusieurs années plus tard.
«Les amateurs m'appréciaient autant que je les appréciais et j'étais plus que comblé. Je me souviens que je marchais dans les rues et les gens me saluaient : Hello Mr. Odelein!. Je pense tout simplement que le Québec est la meilleure place au monde!», complimente celui a terminé sa carrière lors de la première saison de Sidney Crosby.
Bob Probert l'emporte haut la main
Retraité depuis trois ans, Odelein ne ferme pas la porte à un retour éventuel dans le monde du hockey.
«J'ai reçu quelques offres pour devenir entraîneur, mais ça ne m'intéresse pas présentement de me retrouver encore dans les hôtels et les avions», précise-t-il.
Odelein pourrait sans doute donner un coup de main à plusieurs défenseurs de la LNH en plus de refiler certains conseils de pugiliste. Malgré sa petite taille, cinq pieds 11 pouces, Odelein a remporté la plupart de ses combats et même contre les poids lourds de la Ligue nationale.
«Bob Probert s'avère sans aucun doute le bagarreur le plus difficile que j'ai affronté. Par contre, je dirais que ma bagarre la plus mémorable demeure ma victoire contre Dave Brown dans le vieux Spectrum de Philadelphie», se remémore celui qui a disputé plus de 150 combats dans la LNH.
Odelein était apprécié par ses coéquipiers et il respectait ses adversaires, mais il n'aimait pas tous les joueurs de la LNH.
«Matthew Barnaby est sans contredit le joueur que j'ai le plus détesté. Je l'ai finalement rencontré il y a quelques années et je dois dire que c'est un bon gars et qu'il faisait son travail. Mais, aujourd'hui encore, je ne l'aime pas et je suis certain qu'il pense la même chose de moi», conclut Odelein avec le sourire dans la voix.
*** Je vous invite à lire mon blogue Que sont-ils devenus (Lyle Odelein) pour découvrir d'autres révélations de cet athlète.