Une décisions favorable pour la relève et pour Robidas
M18 AAA jeudi, 20 mai 2021. 07:30 samedi, 14 déc. 2024. 01:52MONTRÉAL – Quand on a joué au hockey toute notre vie et qu’on a sacrifié son corps pour le plaisir d’y jouer, ce n’est pas facile de s’éloigner de l’adrénaline que ça procure. Les étoiles se sont alignées pour que Stéphane Robidas s’y replonge en prenant les commandes des Cantonniers de Magog.
En 1992-1993, pendant que le Canadien cheminait vers la coupe Stanley, Robidas portait l’uniforme de l’équipe Midget AAA de son patelin. En 2018-2019, ce fut au tour de son fils, Justin, de développer son potentiel dans cet uniforme.
Lorsque Félix Potvin a annoncé, en avril, qu’il quittait le poste qu’il a occupé pendant 14 saisons, Robidas a compris qu’il devait faire le saut. Même si Robidas dégage un grand calme, il a inévitablement vécu un moment émouvant quand son retour a été confirmé avec les Cantonniers.
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« C'est sûr que c'était spécial quand j’ai remis les pieds à l’aréna. Mon fils y a joué et mon chandail est retiré. C’est l’équivalent d’un mini aréna professionnel, on est vraiment choyés. C'est un honneur d’avoir la chance de diriger cette équipe-là », a confié Robidas.
L’ancien défenseur de 44 ans a donc renoncé à son poste de directeur du développement chez les Maple Leafs de Toronto pour entamer cette nouvelle aventure.
Même dans le feu de l’action, durant sa carrière de plus de 900 matchs dans la LNH, Robidas était en mesure de contrôler ses émotions. Mais quand il parle de ce nouveau défi, son visage s’anime, on sent que ça vient le chercher dans les tripes. À l’écouter parler, il serait presque prêt à enfiler son équipement si son corps lui permettait.
« L'adrénaline me manque, l'aspect de la compétition et d'être dans l'action. Ça me manque de jouer, c'est quelque chose que je recherchais. Je ne pensais pas nécessairement aller dans le coaching, mais, quand Félix a laissé sa place, je trouvais que c’était le moment parfait pour moi selon où je suis rendu dans ma vie », a lancé celui qui est également père d’une fille de 16 ans.
Robidas ne se présentera surtout pas à l’aréna avec arrogance. Il aborde plutôt le tout avec sa grande humilité. Même qu’il avoue ressentir une grande pression à succéder à Potvin et Stéphan Lebeau.
« Je ne vais pas essayer d'être Félix. C'est sûr que ce sera assez facile de comparer nos résultats. Si on regarde les entraîneurs des Cantonniers depuis 20 ans, ils ont été vraiment chanceux donc j’ai quand même beaucoup de pression. C'est ma première année comme entraîneur, je veux être moi-même et je tiens vraiment à aider les jeunes dans leur développement. Ce que je peux faire, c'est partager mon expérience, mon vécu comme joueur. C’est mon tour de redonner », a témoigné Robidas qui a pris le temps de discuter avec Potvin pour en apprendre sur sa méthode de travail.
D’un autre côté, Robidas arrive avec un bagage si pertinent pour ce rôle. Sa maîtrise de l’art du développement sera précieuse au niveau Midget AAA.
« J’ai appris plein de chose durant les cinq dernières années. J'ai joué et je connaissais le hockey comme joueur, mais j'ai eu la chance d'être près des entraîneurs, de voir comment ils se préparent. En tant que joueur, on se concentre vraiment sur nos performances. Là, c’est mon côté enseignant qui sera important pour bien communiquer avec les jeunes. Mon but sera de rendre le jeu le plus facile que possible pour eux, pour qu’ils puissent vraiment s'exprimer sur la glace et utiliser leurs forces », a exposé Robidas.
Personne n’y échappe en 2021, mais l’une des grandes responsabilités de Robidas consistera à libérer ses joueurs de possibles conséquences indésirables reliées aux restrictions de la COVID-19. En attendant de pouvoir bien mesurer le tout, Robidas veut les féliciter pour leur grande résilience.
« C’est impressionnant de voir leur engagement à poursuivre leur rêve. Mon travail sera de continuer à les appuyer puis les remettre en confiance vers un mode de matchs », a précisé l’ancien du Canadien, des Stars, des Ducks et des Leafs.
Cette passion a fait des miracles pour lui. Il est passé d’un choix tardif de septième ronde en 1995 à un joueur qui a frôlé les 1000 matchs. Robidas ne rate d’ailleurs jamais une occasion pour insister là-dessus auprès de ses enfants.
« La chose la plus importante, c’est qu'il s'amuse. J'en ai souvent discuté avec Justin, je ne veux pas qu’il joue au hockey parce que je l’ai fait. Je veux qu’il fonce dans sa passion », a précisé Robidas qui voit justement son fils se défoncer sur la patinoire.
Tandis que Potvin a cédé les rênes pour avoir enfin plus de temps pour pêcher et chasser, Robidas considère qu’il pourra bien jumeler ce travail et ses occupations familiales.
« J’adore être à l’aréna. Une chose qui m'attire beaucoup dans le fait de devenir entraîneur, c'est de retrouver un peu la routine de joueur. Je dormirai à la maison presque chaque soir alors que j’étais parti une semaine sur deux un peu partout dans le monde depuis cinq ans. Je vais avoir une vie de famille plus normale, ce sera plus facile de planifier des choses », a-t-il lancé.
« J’ai parlé à mes enfants avant même d’appliquer sur le poste et ils étaient vraiment excités pour moi. [...] Avec les Cantonniers, je verrai la progression tous les jours, je pourrai avoir un impact encore plus grand », a conclu Robidas qui se fera plaisir du même coup et ça semble bien mérité.