CHÂTEAUGUAY - Joueur des Grenadiers depuis maintenant deux saisons, Jeremy Brown a une histoire particulière. Il est ici, seul, pour jouer au hockey, pendant que sa famille se trouve de l’autre côté de la Terre, soit en Australie.

En 2008, le père de Jeremy Brown a été transféré en Australie pour le travail. La famille a donc suivi le paternel au pays des kangourous. Jeremy a évolué dans la ligue Melbourne ice, une ligue semi-professionnelle de hockey, récoltant au passage 4 médailles d’or et a été nommé deux fois joueur du tournoi lors des tournois nationaux. Il a aussi porté les couleurs de l’Australie lors d’une compétition tenue au Japon. Mais selon son propre aveu, ‘’le calibre n’était pas fameux’’.

C’est pourquoi il a décidé de revenir de ce côté-ci de l’Atlantique, pour pouvoir pratiquer le hockey à un haut niveau en espérant gravir les plus hauts échelons. C’est bien parti, puisqu’il a été repêché par les Sea Dogs de Saint John de la LHJMQ. Lors de son retour en Amérique du Nord, il a tenté de percer l’alignement des Riverains du Collège Charles-Lemoyne, mais ce fut un échec. Il a refusé de baisser les bras et les Grenadiers l’ont accueilli dans leur équipe.

Pour son père, Lee Brown, le jour où Jéremy est parti fut le jour le plus triste de sa vie bien que c’était la meilleure décision à prendre. Jeremy est très reconnaissant envers ses parents pour les sacrifices qu’ils font. C’est d’ailleurs une source de motivation dans son jeu. « Ça me pousse au maximum [à donner mon cent pour cent] pour qu’ils soient fiers de moi, parce que moi je suis fier de ce qu’ils font pour moi».

Lors de son retour en Amérique du Nord, ce ne fut pas facile pour lui, qui a traversé quelques difficultés au plan personnel, notamment le fait de ne pas voir sa famille. Mais c’est avec de la détermination qu’il s’en est sorti et il est maintenant plus apte à faire face à des défis en raison de la maturité qu’il a gagné.

L’entraîneur-chef des Grenadiers de Châteauguay, Bruce Richardson, en a fait son capitaine cette saison, un honneur qui a fait chaud au cœur au principal intéressé et qui démontre toute la persévérance et la détermination dont a fait preuve le numéro 72 de la formation châteauguoise.

Il ne fait aucun doute que les qualités de Jeremy font de lui un bon capitaine. « C’est un joueur travaillant, un gars mature, un joueur qui est respecté de ses coéquipiers et un gars qui fait tout ce qu’un entraîneur demande », a indiqué l’entraîneur Bruce Richardson, qui espère jouer le rôle de mentor : « C’est pour ça qu’on fait du hockey. C’est bien beau les trophées, mais au bout du compte on espère que les jeunes se souviennent de nous dans 5 ou 10 ans, et c’est ça que je veux avec Jay. »

La relation avec la famille a beaucoup changé pour Jeremy, lui qui avait une relation privilégiée avec son père, avec qui il passait du temps à faire du sport et à jouer à des jeux vidéo. Jeremy voit sa famille environ deux semaines par année, et son père revient dans les environs parfois pour le travail. Sinon, le reste du temps, la communication se fait par appel vidéo ou par texto.

« Les technologies aident beaucoup à garder contact… bien que cela soit virtuel. Au moins avec Skype on peut se voir », assurent le père et le fils. Jeremy est bien épaulé au Canada, grâce à ses tuteurs légaux Judith et François Gamache, ainsi que par sa pension, la famille Crevier-Morin.

À l’autre bout de la planète, les Brown peuvent maintenant suivre les exploits de leur joueur de hockey préféré, sur leur télévision, grâce à la Webdiffusion des Grenadiers. Ils se lèvent au petit matin pour encourager l’équipe et célébrer les victoires. La fierté habite les membres, de la famille Brown, lorsqu’ils pensent aux obstacles qu’a dû traverser Jeremy.

Peu importe, s’il joue dans la Ligue nationale de hockey ou pas, Jeremy Brown est voué à une belle carrière, car il est passionné et déterminé à réussir tout ce qu’il entreprend, en plus d’être aimé par tous.