MONTRÉAL (PC) - Il fallait s'y attendre, Michel Therrien joue la carte de la modestie si on lui signale que sa venue derrière le banc a semblé transformer le Canadien.

"Ce n'est pas dû à une seule personne et ça ne s'est pas fait tout seul", a affirmé l'entraîneur lundi, en citant la collaboration de ses nouveaux adjoints Guy Carbonneau et Rick Green.

Mais le mérite premier revient toujours aux joueurs. "Les vétérans donnent l'exemple et les jeunes suivent."

N'empêche...

Therrien revient toujours sur le mot "énergie" alors qu'on reprochait justement à Alain Vigneault de sembler plutôt lymphatique et tolérant. Qu'il le veuille ou non, la comparaison s'impose.

Encore lundi, Therrien a abordé le sujet en disant que s'il n'a pas cherché à changer le système "de A à Z", il apporte "tranquillement pas vite des ajustements." Et l'exemple qu'il a donné a été de dire qu'il réclamait "beaucoup plus d'énergie".

"Ce n'est pas un emploi de huit à cinq", a-t-il dit du métier de hockeyeur. "Il faut de l'émotion. Tu peux donner une mise en échec sans émotion", a-t-il ajouté en mimant le mouvement, "et tu peux donner une mise en échec avec émotion."

Tout en insistant pour dire qu'il n'a rien à reprocher à AlainVigneault et que chaque individu a sa personnalité propre, Martin Rucinsky s'est fait très élogieux à l'endroit de son nouvel entraîneur: "Il est arrivé dans des circonstances difficiles et il a fait un travail remarquable pour faire tourner le vent", a-t-il dit en résumé.

Aux autres à s'adapter

Outre l'énergie, il y a un autre point de vue intéressant chez Therrien: "Il faut avoir une équipe rapide pour imposer notre rythme et notre style de jeu. Et ce, a-t-il précisé, aussi bien sur la route qu'à domicile et contre les équipes plus offensives de l'Ouest que contre les machines plus défensives de l'Est." Avec évidemment quelques ajustements pour chaque cas différent.

Fini donc, s'il faut en croire Therrien, de penser d'abord à se défendre, même quand une équie de 26e position va affronter une équipe de tête.

"Dans le hockey d'aujourd'hui, il faut de la rapidité. Quand on est rapide on provoque des erreurs".

C'est ce que fait un joueur comme Andrei Bashkirov par exemple, selon son entraîneur, même s'il n'a que deux passes en neuf matchs depuis qu'il a suivi Therrien de Québec à Montréal. C'est une question de confiance, dans son cas, estime ce dernier, qui a donné l'impression de vouloir continuer à donner un bon temps de glace au compagnon de trio d'Éric Landry, un autre joueur "énergique" et Brian Savage.

"Je ne mets aucune pression de marquer un but sur les joueurs", assure Therrien, qui continue d'ailleurs de surutiliser le léthargique Trevor Linden. "On peut rater le filet par un pouce et c'est hors de mon contrôle. Pour moi, c'est l'effort qui compte."

Le Canadien a une fiche de 4-2-1 avec Therrien derrière le banc, et de 4-1-1 à ses six derniers matchs.