MONTRÉAL - C’était le calme après la tempête au Centre Bell en cette première journée de 2015. Battus la veille par le Canada, les États-Unis ont renoncé à leur entraînement en vue de leur match qui s’annonce corsé contre la Russie.

Vaincus au compte de 5 à 3 face à leurs rivaux canadiens, les Américains n’auront pas une tâche beaucoup plus reposante en quarts de finale. Étant donné la défaite surprise de la Russie contre la République tchèque, la formation américaine devra croiser le fer avec le camp russe.

Au fil du temps, la rivalité politique entre ces deux pays s’est souvent transportée sur la scène sportive. Le Championnat mondial junior met en scène des athlètes plus jeunes qui ne ressentent pas toujours l’ampleur de cette confrontation historique, mais les Américains savent très bien qu’ils ont justement été éliminés par la Russie en quarts de finale l’an dernier.

« J’ai souvent affronté la Russie au niveau international et on ne veut jamais perdre contre eux. Il faudra jouer du hockey simple et ajouter un peu de hargne à notre jeu », a commenté Jack Eichel quelques minutes à la suite d’une visite privilégiée du vestiaire du Canadien avec ses coéquipiers.

Au terme de leur défaite contre Équipe Canada Junior, les États-Unis ont émis le souhait d’avoir appris de ce revers. Rencontré quelques heures après un réveillon vécu en sol montréalais, les membres du clan américain ont révélé avoir identifié ce qui a causé leur perte.

 « Je ne crois pas qu’on peut se permettre de lever le pied de l’accélérateur. Les joueurs l’ont dit dans une réunion tenue jeudi matin quand je leur ai demandé leur opinion. À certains moments, nous n’avons pas joué selon nos forces. Nous avons beaucoup appris dont à propos du caractère de notre groupe qui est demeuré fort jusqu’à la fin », a détaillé l’entraîneur Mark Osiecki.  

« On s’est un peu trop concentré sur eux au lieu de continuer sur nos forces. On les a laissé imposer leur style avec le temps même si nous avons rebondi en fin de match », a admis Eichel.  

À 17 ans, le défenseur Zach Werenski reconnaît que c’est intimidant de se retrouver dans ce réputé tournoi et il retiendra des leçons personnelles de ce qu’il doit développer quand il sera de retour à l’Université Michigan. Pour l’instant, il réalise que chaque minime relâchement peut influencer le résultat d’une partie.   

« Nous avons beaucoup appris et surtout à quel point le dévouement doit être présent à toutes les minutes. Nous avons commis l’erreur de s’éloigner un peu trop de notre plan de match ce qui a été coûteux », a-t-il ciblé.  

Écartés du podium à la dernière édition en Suède, les Américains n’auront pas un chemin aisé devant eux. Advenant une victoire lors du match quarts de finale qui sera présenté vendredi à 13h au Centre Bell contre la Russie, les États-Unis seraient opposés au gagnant de la confrontation entre les voisins finlandais et suédois.

Ceci dit, les Américains s’encouragent par le fait qu’ils sont persuadés de ne pas avoir déployé leur rendement optimal.

« Nous sommes parvenus à demeurer dans un match contre une puissante équipe sans avoir joué notre meilleur hockey», a insisté Osiecki.

« Nous avons l’impression que nous n’avons pas encore atteint notre sommet dans l’exécution. Notre but demeure d’atteindre la ronde des médailles et rien n’est perdu », a renchéri Eichel qui s’acquitte à merveille de ses nombreuses responsabilités médiatiques même à 18 ans.  

La République tchèque ou la Slovaquie à l’horizon

Il serait mal avisé d’entamer l’année 2015 en vendant la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais on peut présumer que le Canada s’imposera vendredi contre son opposant danois. À sa première présence en quarts de finale, le Danemark risque de ne pas suivre la cadence canadienne.

Si la logique était respectée, les représentants canadiens pourraient se retrouver dans une confrontation face à la République tchèque ou la Slovaquie. Ces deux équipes en viendront aux prises vendredi à 17h devant les partisans montréalais. Jusqu'à maintenant, les Tchèques ont gagné un seul match en temps régulier et un autre en temps supplémentaire. De son côté, la Slovaquie a amassé deux victoires régulières, mais en présentant un bilan de -7 au chapitre des buts en quatre parties.

Chacune de ses équipes constituent des défis différents. Écartés du podium depuis 2005, les Tchèques sont menés par David Pastrnak, l’espoir des Bruins de Boston qui a été repêché au 25e échelon en 2014 tout juste avant le choix de Nikita Scherbak par le Canadien.

Quant à la Slovaquie, c'est le capitaine et espoir du CH, Martin Reway, qui constitue l'arme la plus menaçante avec une récolte de trois buts et deux aides. Ce pays rêve d'une deuxième médaille au Championnat mondial junior depuis la seule acquise en bronze en 1999.