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Mondial Junior vendredi, 2 janv. 2015. 14:31 dimanche, 15 déc. 2024. 00:51TORONTO – Si Nikolaj Ehlers se présente devant Zachary Fucale avec une bonne chance de marquer ce soir, surveillez bien la stratégie pour laquelle il optera pour tenter de déjouer son ancien coéquipier.
« Je lui ai envoyé un message texte hier et je lui ai dit de bien fermer l’ouverture entre ses jambières », racontait Ehlers d’un ton badin vendredi matin, quelques heures avant le match quart-de-finale qui devait opposer le Danemark au Canada en soirée (20h, RDS2).
Ehlers est moins cachotier que le gardien canadien, qu’il a côtoyé pendant une saison et demie chez les Mooseheads de Halifax. Fucale avait montré un peu plus de retenue dans ses révélations la veille, après qu’il eut été confirmé dans le rôle de titulaire pour le premier match sans lendemain d’ÉCJ. Mais ça ne veut pas dire qu’il prend la confrontation à la légère.
Personne ne donne cher de la peau des Danois en vue de leur affrontement contre l’équipe hôtesse au Centre Air Canada. On les a trouvés bien sympathiques quand ils ont flanqué la frousse à la Russie dans le premier match du tournoi. On a célébré avec eux leur qualification surprise pour la phase éliminatoire aux dépens des Suisses. Mais ce soir, en toute logique, le conte de fée devrait prendre fin.
Même s’ils en sont bien conscients, les Scandinaves ne donnent pas l’impression de se préparer pour leur propre enterrement.
« C’est merveilleux, on a écrit une page d’histoire pour notre pays, mais ça ne veut pas dire qu’on est satisfaits. On veut gagner le match de ce soir », a laissé tomber Ehlers, détendu et sérieux, après une brève séance d’étirements vendredi matin.
Ehlers, que les Jets de Winnipeg ont sélectionné au neuvième rang du plus récent repêchage de la Ligue nationale, est l’un des principaux visages de la formation danoise. Avec 47 points en 23 matchs cette saison dans la LHJMQ, son talent brut est à l’échelle avec celui de ses prochains rivaux. Mais les joueurs comme lui sont rares dans son clan.
« Ils ont Ehlers et Bjorkstrand. Si on surveille bien ces deux-là, on devrait s’en sortir », analysait sans aucune malice le joueur de centre canadien Nic Petan.
Bjorkstrand, Oliver de son prénom, est l’autre attaquant de pointe des grands négligés du jour. Le représentant des Winterhawks de Portland, l’un des six joueurs danois qui évoluent dans le circuit junior canadien, revendique quatre buts en autant de matchs depuis le début du tournoi.
« On sait bien qu’on est les négligés, c’est évident, réalise l’espoir des Blue Jackets de Columbus. Et on sait qu’ils vont sortir en lions. Ils ne voudront pas perdre contre le Danemark! Mais la chose la plus importante que vous devez savoir à notre sujet, c’est qu’on n’abandonnera jamais. Même s’ils prennent une avance de quelques buts, on va continuer à tout donner. »
« On va essayer de rester dans le coup le plus longtemps possible. Si c’est encore serré après une période, peut-être qu’ils laisseront la frustration les gagner, qui sait? », lance comme hypothèse le gardien Georg Sorensen, qui montre une moyenne de buts alloués de 3,70 et un pourcentage d’arrêts de ,908 depuis le début du tournoi.
« Mais on a besoin d’un bon début de match. On a réussi à revenir de l’arrière dans le passé, mais on ne tient pas à le faire contre cette équipe », concédait du même souffle le petit cerbère.
Si les leaders des Danois sont facilement identifiables, la principale force du Canada réside dans son immense profondeur. « La moitié de leur équipe est composée de choix de première ronde! », résumait bien Sorensen.
« Ils ont un paquet de gars talentueux, même leur quatrième trio est excellent, ne pouvait que constater Bjorkstrand. Ils n’ont pas de faiblesse, alors ce sera difficile d’opposer un trio spécifique à l’un des leurs. Il faudra donc pouvoir compter sur tout le monde et travailler fort. »
La mission n’effraie pas Olaf Eller. L’entraîneur du Danemark tient à assurer que les récents succès de son groupe ne sont pas que l’affaire de quelques surdoués.
« Nos troisième et quatrième trios n’ont pas accordé un seul but en quatre matchs, souligne-t-il. Nos joueurs de pointe ont été bons, mais nos joueurs de soutien, si on tient compte de ce qu’ils sont en mesure d’offrir, ont été sensationnels. Notre esprit d’équipe est excellent », vante le père de Lars Eller, qui dirige notamment son autre fils, Mads.
Publiquement, du moins, Benoît Groulx sera le dernier à contredire son confrère. L’entraîneur canadien n’a pas besoin de se creuser les méninges bien longtemps pour trouver des éléments à surveiller chez son prochain adversaire.
« Physiquement, c’est une des équipes les plus imposantes du tournoi. Leurs unités spéciales vont très bien, ils défendent bien le devant de leur filet et ont beaucoup de vitesse en contre-attaque. C’est un club qui a mérité de jouer en quart-de finale. Ils n’ont rien volé et on s’attend à une bataille difficile », énumérait Groulx dans son point de presse d’avant-match.
« Notre état d’esprit est le même qu’avant notre match contre les États-Unis. Il faudra sauter sur la glace en pensant qu’on affronte la meilleure équipe du tournoi », estime Petan.
Avec une victoire vendredi, le Canada affronterait le gagnant du match entre la Slovaquie et la République tchèque en demi-finale.