MONTRÉAL – La sélection nationale russe des moins de 20 ans a poursuivi sa propre tradition du temps des Fêtes, jeudi, défaisant la Suède par la marque de 2-1 dans le match pour la médaille de bronze au Championnat du monde de hockey junior.

La Russie a ainsi décroché une médaille pour une septième année consécutive au Mondial junior, la plus longue séquence active du tournoi. Sa dernière exclusion du podium remonte à 2010.

Auteur d’un doublé lors de la défaite crève-cœur des siens en demi-finale, Denis Guryanov a marqué dès la 33e seconde de la période de prolongation pour mettre un baume sur les plaies russes.

« Hier, la chance était contre nous. Aujourd’hui, elle était de notre côté », a commenté par le biais d’un interprète l’entraîneur russe Valeri Bragin, qui célébrait une première conquête personnelle du bronze après avoir remporté une fois l’or et trois fois l’argent à ses quatre missions précédentes avec l’équipe nationale junior.

La veille, les Russes avaient été défaits en fusillade par les États-Unis, qui devaient affronter le Canada dans le match pour la médaille d’or plus tard en soirée.

« L’important pour nous était de récupérer, de retrouver notre énergie et je crois que nous l’avons fait, a constaté Bragin. Quand les joueurs sont sautés sur la glace, ils étaient motivés par de nouvelles émotions. »

Guryanov a profité d’un revirement causé par le défenseur de 16 ans Rasmus Dahlin en zone neutre pour s’amener seul devant Felix Sandstrom et glisser la rondelle entre ses jambières.

Dahlin, le plus jeune joueur inscrit au tournoi, est déjà établi comme le favori pour être sélectionné au tout premier rang du repêchage de la LNH en 2018. L’entraîneur suédois Tomas Monten l’avait limité à un rôle de septième défenseur depuis le début de la compétition, mais avait pris la décision d’augmenter ses responsabilités pour cette petite finale. Dahlin a amorcé le match au sein de la principale paire de la brigade défensive aux côtés du vétéran Jacob Larsson et a passé un peu plus de douze minutes sur la patinoire.

« Il n’avait pas obtenu les minutes qu’il méritait hier, a expliqué Monten après la rencontre. On avait tenté de lui faire voir de l’action durant la première et la deuxième période, mais les nombreuses pénalités décernées nous avaient empêchés de le faire. Aujourd’hui, il a bien fait. Il était l’un de nos joueurs qui étaient prêts à jouer ce genre de match. »

Le bronze aux Russes

Enchaînant au sujet du revirement qui a causé la perte des Suédois, Monten a semblé blâmer subtilement le vétéran Alexander Nylander, qui était le destinataire de la passe dont a finalement hérité Guryanov.

« C’est le genre de chose qui peut arriver. Parfois, une rondelle va bondir par-dessus la lame d’un bâton. Quand ça arrive, tout le monde a la responsabilité d’essayer de corriger l’erreur et on n’a pas pu le faire cette fois. »

La Suède, qui avait baissé pavillon devant le Canada la veille en demi-finale, termine le tournoi au pied du podium pour la troisième année consécutive. La Slovaquie l’avait surprise dans le match pour le bronze en 2015 et les États-Unis l’avaient complètement démolie l’année dernière en Finlande.

Affreux en première période, les Russes ont pris les devants dans les premiers instants de la deuxième par l’entremise de leur capitaine Kirill Kaprizov. Choix de cinquième ronde du Wild du Minnesota et auteur de 30 points en 37 matchs cette saison en KHL, Kaprizov a été le meilleur franc-tireur de la compétition avec neuf buts.

La Suède a créé l’égalité à mi-chemin dans le match quand le défenseur Yegor Rykov a dégagé l’enclave directement sur la palette de Jonathan Dahlen, qui a sans aucun effort redirigé la rondelle dans le filet. Il s’agissait d’un cinquième but pour l’espoir des Sénateurs d’Ottawa.

Ce fut le seul faux pas du gardien Ilya Samsonov, qui a livré une solide performance de 38 arrêts. Quelques minutes après avoir concédé le but égalisateur, Samsonov a pris sa revanche sur Dahlen en le frustrant deux fois sur la même échappée. Il a également réalisé un vol qualifié aux dépens de Lias Andersson dans les dernières secondes du deuxième vingt. Fredrik Karlstrom a été sa victime la plus notoire en troisième période.

« Il a été bon, a dit l’entraîneur suédois au sujet du cerbère russe. Il a été un peu chanceux, mais les bons gardiens trouvent toujours le moyen de faire leur chance. Je crois que les deux meilleurs gardiens du tournoi étaient sur la glace aujourd’hui. Ils se sont livré une belle bataille et pour nous, c’est le genre de défaite qui est difficile à avaler. »

La Russie l’a échappé belle à la fin du temps réglementaire. Avec trois minutes à jouer en troisième, Yegor Voronkov a empêché une rondelle déviée sur le patin de Carl Grundstrom de terminer sa course dans un filet ouvert.

Si le silence est d’or et la parole d’argent, cette intervention allait s’avérer être de bronze pour les Russes.