Les Suédois, la seule menace possible?
Mondial Junior dimanche, 4 janv. 2015. 08:40 mercredi, 11 déc. 2024. 02:25
La demi-finale opposant la Suède à la Russie sera diffusée sur les ondes de RDS2 à compter de 16 h.
TORONTO – L’importance qui devrait être accordée aux résultats obtenus en matchs hors-concours sera toujours source de débat. Un dénouement valorisant pourra toujours être utilisé comme source de motivation et, inversement, les répercussions d’un échec seront automatiquement minimisées.
Mais une défaite de 10-5 restera toujours une défaite de 10-5, peu importe les circonstances. Les Suédois avaient donc beaucoup de questions à se poser après avoir été écrasés par les États-Unis trois jours avant leur rentrée officielle au Championnat du monde de hockey junior.
« Aussitôt qu’ils prenaient un lancer, j’avais à peine le temps de baisser la tête pour penser à mes prochains changements que la rondelle était rendue dans le fond de notre filet, se rappelait samedi l’entraîneur Rikard Gronborg. Ces matchs représentent un bon outil pour comparer et évaluer l’état des forces au sein d’un effectif. Disons qu’après celui-là, on a dû effectuer quelques changements. »
« Les discussions se sont étirées pendant une bonne partie de la nuit après ce match », racontait l’attaquant Anton Karlsson, qui n’a pas hésité à répondre par l’affirmative quand on lui a demandé si la raclée avait semé le doute dans son esprit. « Je crois que ça a été un signal d’alarme pour chacun de nous. »
« On ne sait jamais si une défaite aura un impact positif ou négatif, mais je crois qu’on est ressortis de ce match tissés plus serrés que jamais, affirmait pour sa part le capitaine de la formation suédoise, Jacob de la Rose. Depuis, on n’a connu rien d’autre que la victoire, alors… »
Pendant que le Canada traversait la phase préliminaire sans aucune embûche à Montréal, la Suède s’imposait comme l’équipe à battre à Toronto. Elle a complètement dominé le groupe B, collectant quatre victoires en autant de sorties pour terminer son tournoi à la ronde avec sept points d’avance sur ses plus proches poursuivants.
La puissance des Tre Kronor – les trois couronnes qui représentent l’emblème du pays - est visible dans toutes les colonnes de statistiques imaginables. La Suède a marqué 24 buts en n’en a concédé que neuf en cinq matchs. Seul le Canada peut se vanter d’avoir fait mieux. Quatre des sept meilleurs marqueurs du tournoi porte ses couleurs. Son jeu de puissance roule à un rythme intenable – il a produit douze buts en 24 opportunités – et son unité de protection en désavantage numérique, testée à seize reprises, n’a toujours démontré aucune faiblesse.
À l’approche de son match de demi-finale contre les Russes (16 h, RDS2), qu’elle a vaincus 3-2 dans la première portion du tournoi, la Suède semble équipée pour passer à son cou la troisième médaille d’or de son histoire et du même coup effacer de sa mémoire le terrible affront subi l’an dernier, alors qu’elle avait perdu le match ultime sur ses propres terres aux mains des ennemis finlandais.
« Je pense que nous sommes la meilleure et que le Canada vient deuxième », répondra en tout cas Anton Karlsson si vous lui demandez quelle équipe, parmi celles inscrites au carré d’as, doit être considérée comme la favorite pour remporter les grands honneurs.
Rikard Gronborg, lui, est plus prudent. « Un entraîneur n’est jamais pleinement satisfait, affirme le patron du vestiaire suédois. On peut toujours trouver un petit quelque chose sur lequel travailler ou mettre l’accent sur un point positif, mais qu’il est néanmoins possible d’améliorer. Je me fous bien des statistiques, je sais que les unités spéciales peuvent toujours être améliorées. Si on réussit quelque chose à 80% ou 90%, on peut essayer de se rendre à 100%. »
Gronborg se méfie de la rapidité des Russes, qui ont obtenu leur billet pour la demi-finale en battant les Américains.
« Ils forment une équipe très talentueuse et leur jeu de transition est remarquable. Dans cet aspect, on devra être intraitables si on ne veut pas se faire prendre au piège. Mais je crois en nos chances. Présentement, il faut connaître une assez bonne journée pour être capable de nous battre. »
De la Rose fait le plein de confiance
À sa dernière année d’admissibilité pour le Mondial junior, Jacob de la Rose profite pleinement de son retour avec la sélection suédoise. Le grand numéro 9, l’un des cinq vétérans à vivre l’aventure pour une deuxième année de suite, a été prêté par l’organisation du Canadien après avoir débuté la saison avec les Bulldogs de Hamilton dans la Ligue américaine.
De La Rose, qui avait été le tout dernier joueur retranché au camp d’entraînement du Tricolore, n’a obtenu que cinq points en 27 matchs depuis son passage en Amérique du Nord.
« Je ne dirais pas que c’est une pause dont j’avais besoin, mais je suis heureux d’être ici avec les gars. Je m’étais ennuyé d’eux et on a beaucoup de plaisir depuis le début du tournoi, j’adore ça. Les choses vont bien pour moi et je pourrai bien sûr rapporter cette confiance avec moi à Hamilton. »
À 19 ans, de la Rose dit ne rien regretter de sa décision de poursuivre sa carrière professionnelle de l’autre côté de l’Atlantique.
« C’est un changement important dans une vie, mais rien de trop gros pour moi. Je suis assez grand pour m’occuper de mes affaires. Le hockey qui se joue ici est différent, notamment en raison de la grandeur des patinoires, mais je crois que je m’améliore de jour en jour. »