MONTRÉAL – Le Canada a relevé son premier vrai défi avec distinction lundi au Championnat mondial de hockey junior.

« Nous avons une belle chimie »

Après avoir facilement disposé d’adversaires de moindre envergure en début de compétition, la troupe de Benoît Groulx s’est occupée de la Finlande, championne en titre de l’événement, en signant une victoire de 4-1 sur la glace du Centre Bell.

Le Canada a ainsi conservé sa fiche parfaite et sa première place au classement du groupe A après trois matchs en ronde préliminaire. L’équipe hôtesse tentera de consolider sa position mercredi alors qu’elle terminera la première phase du tournoi en affrontant les États-Unis, vainqueurs face à la Slovaquie en début de journée.

« Le match de ce soir était certainement plus difficile que ce que nous avions connu jusque-là et c’est ce qui nous attend pour le reste du tournoi. Tout deviendra plus intense à mesure qu’on approchera du but. Maintenant, c’est l’heure de se concentrer sur les Américains », entrevoyait déjà le capitaine Curtis Lazar, auteur du dernier but des siens, son deuxième du tournoi.

Sam Reinhart, avec les deux premiers du match, et Anthony Duclair ont marqué les autres buts des vainqueurs. Max Domi a obtenu deux passes.

L’espoir du Canadien Artturi Lehkonen a répliqué pour la Finlande. Avant son but, le Canada avait blanchi l’adversaire pendant 158 minutes et 26 secondes, la quatrième plus longue séquence du genre dans l’histoire du tournoi.

Lehkonen, qui a été élu le joueur du match dans le clan des perdants, a porté la marque à 2-1 alors que la deuxième période tirait à sa fin, ravivant les espoirs de la Finlande de savourer sa première victoire du tournoi. Mais les hôtes se sont montrés inébranlables après leur passage au vestiaire.

« Après la deuxième période, j’étais content de notre rendement et je me disais que si on continuait comme ça, on allait être correct, a commenté l’entraîneur Benoît Groulx. J’ai aimé le fait qu’on ait continué à jouer de la bonne façon. On s’est créé d’autres occasions en troisième et on a réussi à faire la différence. »

« On a accordé un but, mais on a bien répondu devant l’adversité. On savait bien qu’on ne traverserait pas ce tournoi en blanchissant tout le monde, ce n’est pas comme ça que ça marche », réalisait Lazar.

Zachary Fucale a stoppé 27 lancers. Son vis-à-vis Juuse Saros en a reçu 36.

Après le match, Groulx s’est dit satisfait du travail de son cerbère, mais s’est encore une fois gardé de dévoiler ses plans concernant l’utilisation future de ses gardiens.

« Zach a été à l’image de ce qu’on a vu de nos gardiens depuis le début du tournoi, c’est-à-dire impeccable. Mais notre décision, on va l’annoncer demain matin. Ce sont des décisions difficiles parce qu’on a deux gardiens qu’on aime beaucoup, on sait que les deux veulent jouer et qu’ils méritent de jouer. »

Fucale testé... et alerte

À son premier départ du tournoi, trois jours plus tôt contre la Slovaquie, Fucale avait pratiquement été limité à un rôle de figurant, réalisant probablement l’un des blanchissages les plus faciles de sa carrière alors qu’il n’avait eu à repousser qu’une douzaine de lancers.

Lundi, par contre, on a compris assez rapidement que le gardien canadien devrait mériter son paradis.

Les Finlandais ont profité d’une bonne chance de marquer dès la première minute du match, lorsque Roope Hintz a débordé le défenseur Shea Theodore à la hauteur des cercles de mises en jeu. Son tir du revers est toutefois allé se déposer dans la poitrine de Fucale.

« J'avais un gros sourire durant le match »

Reinhart a donné les devants aux locaux à 5:32. Lors d’un jeu de puissance provoqué par la combativité de Frédérik Gauthier en territoire offensif, le centre numéro un du Canada a refilé le disque à Theodore au point d’appui et est discrètement allé se blottir derrière le rempart défensif finlandais. Après avoir fait dévier un tir de la pointe sur le poteau, il a lui-même récupéré le retour pour enfiler son premier but du tournoi.

Fucale s’est ensuite mis au travail pour préserver cette avance précoce. Il a notamment dit non au capitaine Lehkonen qui a menacé lors de deux présences consécutives.

Saros s’est lui aussi montré sous son meilleur jour. Il a donné le ton au match quelques secondes après la mise en jeu initiale en se déplaçant rapidement à sa gauche pour voler un but à Duclair. Il a aussi eu le meilleur sur Domi sur une échappée, puis sur Lazar quelques instants plus tard.

Domi est partout, encore

Catalyseur (n.m.) : Élément qui provoque une réaction par sa seule présence ou par son intervention. Si vous avez moindrement suivi le parcours d’Équipe Canada, vous aurez automatiquement associé cette définition à Domi, le meilleur joueur du meilleur trio de la formation depuis le début du tournoi.

On l’avait vu marquer, passer, frapper, se replier, célébrer de façon extravagante. Lundi, Domi a présenté une autre facette de son arsenal qui fait de lui, pour emprunter la description faite par son capitaine Lazar la veille, un joueur électrisant. Il a bloqué des lancers, comme si sa vie en dépendait.

Le Canada au premier rang

La vedette des Knights de London a commencé la deuxième période en se jetant dans la ligne de tirs des Finlandais à trois reprises en territoire canadien. Les deux premiers l’ont atteint à la jambe droite, faisant immédiatement apparaître un rictus de douleur à son visage. Son effort n’est pas passé inaperçu au banc des siens, où ses coéquipiers l’attendaient à bras ouverts à la fin de son éprouvante présence.

Ralenti, Domi? Pas du tout. À son retour sur la glace, le fils de l’ancien matamore des Maple Leafs de Toronto s’est propulsé en zone adverse et a laissé partir un lancer des poignets qui s’est arrêté sur le poteau à la droite de Saros.

« Ce n’est pas très agréable de se faire atteindre par un lancer frappé, mais c’est très gratifiant de savoir qu’on aide l’équipe, a exposé Domi en riant de bon cœur. Les entraîneurs s’attendent à ce qu’on bloque des lancers, on le pratique dans les entraînements, alors on se penche et on espère que la rondelle va nous frapper! »

« Il est en train de gagner des admirateurs à travers tout le pays, s’émerveille Lazar. Il est fantastique à voir jouer. Son énergie est contagieuse. C’est un gars doué, mais on voit tous qu’il est prêt à se sacrifier physiquement pour le bien de l’équipe. »

« Je ne sais plus quoi ajouter à son sujet, a répondu Groulx lorsque questionné sur le brio de son meilleur joueur. En ce moment, il fait preuve de leadership en donnant l’exemple. Il joue avec passion, il excelle dans les trois zones et il est visiblement très confiant. »

Domi a été à l’origine du deuxième but de Reinhart à la 14e minute de l’engagement médian. Coincé sous le poids du défenseur Julius Honka pendant de longues secondes en fond de territoire finlandais, l’espoir des Coyotes de Phoenix a gardé son calme, est retourné en zone neutre et a éventuellement soulevé une passe à Duclair qui l’a immédiatement renvoyée dans l’enclave. Reinhart – tiens, tiens! - passait justement par-là et a incliné son bâton de façon à faire habilement dévier la rondelle dans la lucarne.

Le Canada a encaissé son premier but du tournoi en toute fin de deuxième. Samuel Morin a gaffé en sortie de zone et a offert la rondelle en cadeau à Lehkonen, qui s’y est pris à deux reprises pour finalement parvenir à déjouer Fucale. Le défenseur de l’Océanic de Rimouski a passé la troisième période sur le banc.

Domi - qui d’autre? - a préparé le but d’assurance de Duclair en troisième période, provoquant un retour de lancer après avoir tenté d'enfiler l'aiguille. Il a aussi frappé le poteau pour la deuxième fois du match juste avant le but de Lazar.

Des Finlandais étourdis
Duclair ajoute son grain de sel
Le premier but accordé par ÉCJ
Tic-tac-toe
L'avantage numérique efficace