Samuel Morin taquine et louange Frédérik Gauthier
Mondial Junior mardi, 30 déc. 2014. 18:46 dimanche, 15 déc. 2024. 10:05BROSSARD - « C’est vrai qu’il ne doit pas être le plus le fun en entrevue! »
Avec sa charpente de six pieds sept pouces et 209 livres, Samuel Morin peut bien se permettre de taquiner Frédérik Gauthier. Mais ce commentaire n’avait rien de négatif, bien au contraire. Il survenait plutôt après une série de compliments envers son coéquipier de l’Océanic de Rimouski qui est devenu l’un de ses bons amis au fil du temps.
Si Morin aime enchaîner les blagues devant les journalistes avec son humeur rafraîchissante, Gauthier démontre plutôt un style effacé à l’image de sa contribution avec Équipe Canada Junior alors qu'elle mérite pourtant d’être soulignée.
Dissimulé dans l’ombre des trois premiers trios éclatants menés notamment par Anthony Duclair, Connor McDavid, Max Domi, Nic Petan et Sam Reinhart, le grand gaucher démontre son utilité de diverses façons.
Reconnu pour son brio défensif, Gauthier se veut un modèle dans le cercle des mises au jeu sans oublier son rôle accru dans les succès de sa formation en infériorité numérique. Modeste, l’espoir des Maple Leafs de Toronto a décrit ainsi son début de compétition.
« Plus ça va, plus je s’améliore. Je me sens mieux et je progresse de match en match », a presque murmuré le rapide colosse de 216 livres.
Pourtant, ses partenaires ont rapidement trouvé des mots pour le vanter.
« C’est difficile de jouer contre lui et il ne reçoit pas assez de crédit. En plus, il est excellent pour les mises au jeu et en désavantage numérique. Ce sont des aspects vraiment utiles pour nous et ça prend des joueurs pour remplir tous les rôles; c’est ce qui explique notre succès jusqu’à présent », a noté Duclair.
Après trois matchs, Gauthier a pu démontrer qu’il possède une coche de plus que ses rivaux quand vient le temps de remporter les mises au jeu. Au bilan provisoire, il a remporté 23 des ses 30 occasions et cette efficacité de 76,67 % lui vaut le premier échelon du tournoi dvant Curtis Lazar (11 en 15; 73,33 %).
« J’obtiens un bon support de mes ailiers sur les mises au jeu. J’utilise toujours mon revers et ça fonctionne bien, je ne fais rien de sorcier », a décrit Gauthier sans vouloir trop se réjouir publiquement de ce succès.
« C’est notre meilleur centre pour les mises au jeu, il me disait ça et je suis bien content pour lui. Il contribue aussi sur le désavantage numérique. C’est un excellent joueur qui comprend bien son rôle », a témoigné Morin.
Lorsque le Canada évolue à court d’un homme, Gauthier est fréquemment envoyé dans la mêlée avec Lawson Crouse pour tenir le fort et les deux hockeyeurs adorent cette marque de confiance.
« On a développé une chimie et ça se sent. Quand tu as la chance de jouer en infériorité numérique, tu ne peux pas tenir ça pour acquis et on espère continuer dans ce sens. Ça démontre que les entraîneurs se fient sur nous dans des moments importants et c’est toujours apprécié », a exprimé Crouse qui reconnaît les qualités de grand travaillant chez son compagnon.
À l’extérieur de la patinoire, Gauthier passerait plusieurs heures à s’exercer à son autre passion.
« Les échecs? Non, je ne sais pas », a blagué Morin sur celui qui se dégêne avec le temps. « En fait, c’est un maniaque des téléséries. Il a la réponse à toutes les questions sur ce sujet, c’est un vrai passionné. »
Morin ne se torture pas trop
Relativement timide depuis le début du Championnat mondial, Morin n’est pas passé inaperçu lundi soir, mais pour les mauvaises raisons. L’imposant défenseur a commis une bourde qui a mené à l’unique but finlandais et il a passé la majorité de la troisième période sur le banc des siens.
Heureusement, Morin ne s’apitoyait pas sur son sort au lendemain de cette gaffe en affichant la bonne attitude.
« Ce n’est pas si grave, l’important, c’est la victoire. Je devrais avoir d’autres chances de me faire valoir, en tout cas, je l’espère », a mentionné Morin avec un minuscule doute à l'esprit.
« Ce n’est pas une erreur qui va changer mon tournoi et ça arrive aux meilleurs joueurs. Mon agent (Pat Brisson) m’a appelé après le match et il me disait que ça arrive à Sidney Crosby et aux autres », a-t-il enchaîné.
Celui qui a été sélectionné au 11e rang par les Flyers de Philadelphie en 2013 a l’intention d’apprendre de cette petite mésaventure.
« C’est plate quand ça arrive, mais il faut passer par-dessus, et quand on va avoir gagné le tournoi dans une semaine, je vais être content! », a lancé Morin avec assurance.
Même s’il a réduit son temps d’utilisation à la suite de cette gaffe, l’entraîneur Benoît Groulx était optimiste envers l’athlète de 19 ans.
« Il n’a pas perdu notre confiance, mais on mise sur 13 attaquants et 7 défenseurs et il faut parfois prendre des décisions pour avoir les mêmes combinaisons dans un match. C’est pour ça que Samuel a vu moins d’action en troisième période », a soutenu Groulx.
Reconnu pour ses attributs physiques, Morin reluque sans doute le match face aux États-Unis avec intérêt. Le style nord-américain pourrait lui permettre de retrouver son aplomb à un moment opportun de la compétition et de démontrer qu’il n’a pas perdu de plumes dans la hiérarchie de la brigade défensive.
« Je faisais aussi des erreurs au niveau novice et j’étais fâché sur le moment, mais il ne faut plus y penser après », a noté le robuste défenseur qui entend justement s’exprimer avec aisance face aux Américains.