TORONTO – Cinq observations à la suite du premier match préparatoire d’Équipe Canada junior contre une formation de joueurs universitaires ontariens, remporté 10-3 par l’équipe de Benoît Groulx.

1.Des bougies d’allumage sur chaque trio

Vos trois étoiles offensives du match sont Brayden Point, Robby Fabbri et Jake Virtanen.

Point, qui avait été l’un des meilleurs joueurs de la Ligue junior de l’Ouest lors des deux parties de la Série Subway disputées contre une équipe élite russe en novembre, a semblé être à l’origine de chaque chance de marquer obtenue par le trio qu’il complétait avec Jason Dickinson et Michael Dal Colle. Le diminutif ailier droit – Hockey Canada l’inscrit à 5 pieds 8 pouces et 160 livres – manie la rondelle à sa guise dans les espaces restreints et trouve toujours le moyen d’en prendre possession près du filet adverse. Il a marqué un but en avantage numérique et s’est moqué de trois adversaires à lui seul pour préparer celui de Dal Colle.

Fabbri, la petite dynamo du Storm de Guelph, a inscrit deux buts en deuxième période. Il a inscrit son premier sans aide après être sorti à toute vitesse du coin de la patinoire et a déjoué le gardien Michael Nishi d’un tir qui est allé se loger sur la tablette du haut moins de trois minutes plus tard. Pas impossible qu’on le voit à la droite de Connor McDavid une fois que celui-ci soit prêt à reprendre sa place dans la formation.

« Robby, avec (Morgan) Klimchuk et (Rourke) Chartier, a formé un trio menaçant. C’est un gars qui est explosif avec la rondelle et il a aussi beaucoup de caractère. Il est capable de faire des gros jeux quand c’est le temps. Il a le talent, la vitesse et l’explosion pour faire sa marque », a vanté Groulx.

Virtanen a apporté une contribution significative au trio pivoté par Frédérick Gauthier. Il a été à l’origine de deux des trois buts des siens en première et a terminé la rencontre avec trois mentions d’aide et un différentiel de plus-4.

Sans ses cinq meilleurs attaquants, ÉCJ a dirigé 57 tirs sur le filet adverse. Seize joueurs différents ont participé au pointage.

2. Gauthier a bien répondu

Outre Zachary Fucale, qui était certain de se voir confier le filet pour l’un des deux matchs de la fin de semaine, Gauthier était le seul des sept vétérans de l’édition 2014 que Benoît Groulx avait décidé d’insérer dans sa formation.

Le gros joueur de centre de l’Océanic de Rimouski s’est très bien tiré d’affaire. Il a servi une belle passe décisive au jeune Lawson Crouse sur le deuxième but du Canada, a lui-même cogné à la porte à quelques reprises à l’embouchure du filet, a gagné sa part de mises en jeu – l’une de ses marques de commerce – et a été utilisé sur le premier duo d’attaquants en désavantage numérique.

Le trio qu’il pivote aux côtés de Virtanen et Jake Ritchie depuis trois jours a passé le plus clair de son temps en territoire adverse, notamment en raison de sa détermination à récupérer la rondelle en zone neutre.

« Ça a bien été avec ma ligne. On avait une bonne chimie. Je ne sais pas si on va nous garder ensemble, mais on était satisfaits de notre match », a brièvement évalué Gauthier.

Un petit festin pour ÉCJ

« (Virtanen) est un gars qui sait marquer. Ritchie et moi, on va aller chercher la rondelle et on va essayer de lui donner. C’est un gars qui va créer beaucoup de chances de marquer, il est intelligent avec la rondelle », a ajouté le joueur de centre québécois.

« Il y avait des belles qualités sur ce trio-là ce soir, mais c’est un trio d’un match dans un camp de sélection. Ça ne veut pas dire qu’ils vont être encore ensemble demain, » a tenu à tempérer l’entraîneur.

3. Fucale : ni chaud, ni froid

Fucale n’a pas mal paru, mais n’a rien cassé non plus.

Il n’a pas semblé voir le premier tir qui l’a déjoué, un lancer de la pointe arrivé à mi-chemin en première période après un début de match passablement tranquille. Il a été battu sur un 2-contre-1 en deuxième période et une autre fois dans la première minute de la troisième. Deux des trois buts dont il a été victime sont survenus alors qu’un joueur canadien était au cachot.

L’espoir du Canadien, qui a été déjoué deux fois du côté du bloqueur, a terminé la rencontre avec 23 arrêts.

« On ne peut pas vraiment juger l’équipe avec la performance de ce soir, a commenté le cerbère des Mooseheads de Halifax. On voulait seulement jouer correctement, de la façon dont on veut jouer durant le tournoi. C’était la première fois qu’on jouait ensemble et on a vu des belles choses, autant offensivement que défensivement, mais on a encore beaucoup de travail à faire. »

« On a fait des erreurs, dans l’ensemble, et moi-même personnellement, mais c’est encourageant de voir un premier match comme ça. »

Voyons maintenant quel genre de performance offrira Eric Comrie dimanche.

4. Unités spéciales : le portrait prend forme

Même si huit morceaux importants regardaient le match des gradins, l’occasion était idéale pour obtenir une première impression des combinaisons privilégiées par Groulx sur les unités spéciales.

Le Canada s’est retrouvé cinq fois en désavantage numérique. Gauthier a été l’une des pierres angulaires de cette facette du jeu et, fait intéressant, s’est souvent retrouvé jumelé à l’attaquant des Frontenacs de Kingston Lawson Crouse, un jeune de 17 ans au gabarit similaire et qui remplit généralement les mêmes responsabilités que le colosse de St-Lin.

Nick Paul, Morgan Klimchuk, Rémi Elie et Jason Dickinson ont aussi été utilisés à court d’un homme.

En avantage numérique, Virtanen a remplacé Dickinson en compagnie de Dal Colle et Point sur la première unité. « Jake a probablement, avec Madison Bowey, le tir le plus foudroyant de l’équipe. C’est un aspect de son jeu qu’on voulait essayer d’exploiter ce soir, » a justifié Groulx.

À la pointe, Travis Sanheim et Haydn Fleury ont souvent été utilisés ensemble. Madison Bowey et Joe Hicketts, les deux meilleurs pointeurs chez les défenseurs de la Ligue de l’Ouest, ont aussi effectué quelques présences ensemble.

5. Un crescendo pour Morin

Groulx a été réticent à s’attarder sur les performances individuelles de ses troupiers, mais il a été assez loquace quand on l’a questionné sur le rendement de Samuel Morin.

L’arrière format géant s’est principalement fait remarquer pour les mauvaises raisons en début de rencontre. Parfois victime d’un temps de réaction inadéquat, il a envoyé quelques passes sur les mauvais bâtons en première période. Mais les choses se sont éventuellement replacées.

« Je l’ai trouvé de mieux en mieux à mesure que le match avançait, a apprécié son entraîneur. On veut que nos défenseurs patinent avec la rondelle et supportent le jeu, qu’ils soient actifs. Quand il a commencé à faire ça, à partir de la deuxième période, j’ai beaucoup aimé la façon dont il a joué. »

« C’est mieux de finir fort! Plus ça allait, plus je sentais que je jouais du hockey solide », a obtempéré Morin, qui a surtout patrouillé la ligne bleue avec le vétéran Chris Bigras tout en passant du temps avec Madison Bowey en désavantage numérique.

La présence de sept défenseurs en uniforme a contraint Groulx à brasser constamment ses cartes, mais Morin a apprécié la diversité qui en a découlé.

« Je trouve ça plus facile, ça donne le temps de se reposer! À Rimouski, je suis utilisé une présence sur deux et des fois, j’arrive sur la glace et je suis fatigué. Ici, je suis toujours frais, en pleine forme, et je crois que ça m’aide à jouer un meilleur match. »

Les deux équipes se retrouveront dimanche à 13 h. Groulx n’a pas spécifié qui, parmi les huit joueurs qui avaient été laissés de côté, intégreront la formation aux dépens de ceux qui ont vu de l’action samedi.