VANCOUVER - En remportant la coupe Memorial, les Giants de Vancouver ont prouvé qu'ils avaient une excellente équipe. Et en fracassant le record d'assistance du tournoi, ils ont montré que le hockey junior pouvait fonctionner à merveille dans un marché de la LNH.

Les Giants ont disputé la finale de dimanche devant 16 281 spectateurs au Pacific Coliseum, l'ancien domicile des Canucks. L'assistance s'est élevée à 121 461 personnes pour l'ensemble du tournoi, soit une moyenne de 13 495 par match.

Mais c'est bien avant la coupe Memorial que la ville de Vancouver a découvert son équipe junior, qui en est à sa sixième année d'activité. Les Giants ont attiré une moyenne de 8700 spectateurs par match cette saison, la plus importante dans l'histoire de la concession, souligne Roger Lemire, vice-président aux ventes et au marketing de l'équipe.

"La première année, nous avons connu du succès avec 6500 spectateurs par match, mais nous n'avions pas une très bonne équipe, dit Lemire. La lune de miel a duré deux ans. Puis, il y a eu le lock-out de la LNH, nous avons pu attirer beaucoup d'amateurs de hockey qui n'avaient jamais assisté à un match de hockey junior.

"Notre stratégie a toujours été d'inciter les gens à donner au moins une chance au hockey junior. Pour accroître notre visibilité, nous avons cherché à attirer des événements comme le match des étoiles de la Ligue de l'ouest, le match des espoirs, le championnat du monde de hockey junior la saison dernière, la coupe Memorial cette année."

La stratégie semble avoir fonctionné. Si bien que cette année, même si les Canucks ont mieux fait que prévu, les Giants ont continué d'attirer du monde.

"La couverture médiatique en prend un coup pendant les séries de la LNH, mais durant les deux premières rondes cette année, alors que les Canucks étaient toujours là, on a quand même attiré 8000 à 9000 spectateurs par match", souligne Lemire.

"Nous nous sommes toujours assurés que les prix des billets demeurent abordables. Par exemple, un billet qui coûterait 75 $ à GM Place ne coûte que 15 $ ici."

Lemire reconnaît par ailleurs que les Giants sont chanceux d'avoir le Pacific Coliseum, évidemment beaucoup moins utilisé depuis le départ des Canucks.

"On a pu signer un bail intéressant, qui nous permet de minimiser les dépenses", dit-il.

Le contexte n'est pas aussi favorable à Montréal, et c'est sans doute ce qui explique l'absence d'une équipe junior dans la métropole québécoise. Et ce, même si plusieurs personnes manifestent leur intérêt envers la LHJMQ, selon Gilles Courteau.

"Ce serait différent si le Forum était encore là", reconnaît le commissaire du circuit junior québécois.

Ou encore, si le Centre Bell n'était pas déjà l'amphithéâtre le plus occupé en Amérique du Nord. Car à Calgary, le Saddledome est occupé pendant une quarantaine de soirées supplémentaires grâce aux Hitmen, d'où l'intérêt des Flames d'en être les propriétaires. Même chose à Edmonton, où on retrouvera du hockey junior la saison prochaine dans l'aréna où évoluent les Oilers.

Courteau prévient qu'il s'agit d'être patient, d'attendre que le contexte devienne plus favorable à Montréal.

"C'est un dossier qu'on garde continuellement actif, même si rien de spécifique ne s'est développé ces derniers temps", indique le commissaire, qui ajoute que l'idée d'installer une équipe junior au centre d'entraînement du Canadien, sur la Rive-Sud, est un dossier qui a été "fermé rapidement" à cause de l'absence d'hommes d'affaires prêts à y investir.

"Il y a différents modèles, des clubs qui sont indépendants ou qui sont la propriété d'équipes de la LNH. La tendance actuelle c'est de voir des joueurs, qui ont joué dans les rangs juniors et qui ont connu une belle carrière dans la LNH, revenir investir dans le hockey junior. Des gens comme Patrick Roy (Québec), Dale Hunter (London), Brent Sutter (Red Deer) et Craig Hartsburg (Sault Sainte-Marie)."

Selon le commissaire, une équipe à Montréal stimulerait l'intérêt des médias de la région métropolitaine, ainsi que des commanditaires nationaux.

"Et aussi, ça stimulerait le hockey mineur dans la région de Montréal, ajoute Courteau. Partout où on a établi des équipes, le pourcentage de jeunes inscrits a augmenté."