INNSBRUCK, Autriche (PC) - Ce qui devait être un entraînement de routine pour l'équipe canadienne s'est transformé presque en drame au championnat du monde de hockey, lundi. Alors que le Canada se préparait en vue de son match de mardi contre l'Ukraine, le directeur général suédois Claes-Goran Wallin a envoyé une séquence vidéo à la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG).

On y voit d'abord l'attaquant canadien Rick Nash accrocher un arbitre avec son bâton et ensuite pousser un juge de lignes dans les derniers instants du revers de 5-4 face à la Suède, samedi.

La séquence vidéo, filmée par le réseau de télévision suédois TV3, a été examinée par le président du tournoi Shoichi Tomita - un dirigeant de la FIHG - et les superviseurs des arbitres Bob Nadin et Juraj Okolicany.

Au bout du compte, après de folles rumeurs faisant mention de la possible exclusion du tournoi du meilleur marqueur de l'équipe canadienne, la FIHG a décidé de ne prendre aucune sanction parce qu'on a jugé que l'incident était accidentel.

"Quand j'ai parlé à l'arbitre, il n'avait pas connaissance d'un quelconque problème, a précisé Nadin en conférence de presse. En ce qui concerne le juge de lignes, il a dit qu'il s'agissait d'un simple geste posé pour l'écarter du chemin et permettre au joueur canadien de poursuivre le jeu.

"Dans une certaine mesure, les deux officiels lui entravaient partiellement le chemin. C'est la façon dont les deux officiels ont vu les choses."

La séquence vidéo donne plutôt à penser que Nash se sort bien d'affaire. Il a clairement accroché l'arbitre russe Vyacheslav Bulanov au niveau de la taille du côté droit avec son bâton et il s'est ensuite retourné et a poussé le juge de lignes slovaque Miroslav Halecky à l'épaule gauche avec son gant. Personne n'a semblé y porter attention car, sur la séquence, les Suédois ont presque marqué un but dans un filet désert à l'autre bout de la patinoire.

"Je ne sais pas ce qui est arrivé, je ne me souviens pas vraiment, a précisé Nash avant de connaître la décision de la FIHG. Il se passe beaucoup de choses pendant un match. Je n'ai rien à me reprocher."

Pendant ce temps, l'Ukraine a soutiré un match nul de 1-1 aux Etats-Unis, lundi, démontrant encore une fois qu'elle constitue un rude compétiteur même sans joueur de la LNH dans sa formation.

L'Ukraine, dont la plupart des joueurs évoluent dans la Ligue de Russie, a perdu 3-2 face à la Suède plus tôt dans le tournoi et 4-1 face à la Finlande.

Le match de mardi ne sera pas nécessairement une partie de plaisir pour le Canada.

"Tous leurs matches ont été serrés, a noté le vétéran gardien Martin Brodeur, qui effectuera un retour après avoir joué le rôle de spectateur lors du match nul de 3-3 contre la Finlande, dimanche. Nous ne devons pas être trop confiants et croire que ça va être un match facile."

Un verdict nul ou une victoire assurerait le Canada du deuxième rang du groupe F, en raison de sa victoire aux dépens des Etats-Unis. Les Américains ont un total de six points après avoir complété la ronde de qualification lundi, un point devant le Canada. La Suède a également six points et affrontera la Lettonie, mardi.

Affaire Nash

Pour en revenir à l'affaire Nash, le directeur général de l'équipe suédoise Claes-Goran Wallin a admis que même s'il ne souhaitait pas que le Canadien soit exclu du tournoi, il espérait au moins un avertissement ou une amende.

"Nous ne voulons pas assister de nouveau à un tel geste. Nous n'apprécions pas quand les joueurs s'en prennent aux arbitres, a dit Wallin. C'est tout. Cela n'a rien à voir avec une suspension de Nash."

Wallin a ajouté que les enfants en Suède ont vu l'incident à la télévision et que c'était tout simplement inacceptable.

"Il est question de l'avenir du hockey, a dit Wallin. Il faut penser aux enfants et aux parents. Ils devraient savoir qu'on ne peut s'attaquer à l'arbitre. Je ne crois pas qu'il sera suspendu. De notre point de vue, il devrait être clair que personne ne peut s'en prendre aux arbitres."

Mais le rapport d'après match de Bulanov ne fait pas allusion à l'incident, pas plus que le rapport du superviseur d'ailleurs. En autant que Hockey Canada est concerné, l'affaire est close.

"Le rapport du match ne mentionne rien, celui du superviseur pas davantage. Nous poursuivons donc notre route", a déclaré le président de Hockey Canada, Bob Nicholson.