MONTREAL (PC) - Il n'y a pas si longtemps, les joueurs de hockey faisaient la sourde oreille lorsqu'on leur demandait de représenter le Canada dans des compétitions internationales. Aujourd'hui, les hockeyeurs de chez nous attendent avec impatience une invitation pour défendre les couleurs du pays.

"Des joueurs nous appellent dès qu'ils savent que leur équipe sera éliminée des séries de la coupe Stanley. Ils ne veulent pas être oubliés lors de la sélection de l'équipe nationale", raconte le président et chef de la direction de Hockey Canada, Bob Nicholson.

Une fusion

Selon Nicholson, plusieurs facteurs expliquent ce changement d'attitude.

"Les choses ont changé lorsque Hockey Canada et l'Association canadienne de hockey ont fusionné en 1995. Le nouvel organisme a rapidement profité d'une plus grande visibilité et des progrès importants ont pu être réalisés."

Nicholson, qui dirige les destinés de Hockey Canada depuis 1998, fait valoir que les différents programmes destinés aux jeunes ont aussi donné d'excellents résultats.

"Nous avons des équipes qui représentent le Canada dans les tournois des moins de 17 et 18 ans, ainsi qu'au championnat junior. Chez les juniors, nous avons remporté sept médailles d'or en huit ans et les joueurs veulent renouveler l'expérience à un niveau supérieur. Remporter un tournoi est toujours une expérience positive", rappelle Nicholson en mentionnant les noms de José Théodore, Roberto Luongo, Jay Bouwmeester et Scott Niedermayer.

Le concept d'équipe

Nicholson mentionne une autre raison.

"Il y a un engagement entre Hockey Canada et les joueurs, dit-il. Ceux-ci s'engagent à représenter le pays. De notre côté, nous leur assurons une place dans l'équipe dès qu'ils sont choisis. Dans le passé, on écartait souvent un joueur choisi au profit d'une vedette dont l'équipe venait d'être éliminée. Cette pratique a été abandonnée il y a trois ans. On a compris que le concept d'équipe est plus important que le talent individuel.

"Maintenant, ajoute-t-il, un joueur n'a plus à craindre d'être écarté même si un autre plus talentueux devient disponible. C'est un engagement que les joueurs apprécient énormément."

Nicholson raconte que l'engagement des joueurs ne se limite pas à la patinoire.

"Ils sont toujours disponibles pour enregistrer des messages destinés aux jeunes. Ils ont vraiment à coeur le développement du hockey. Je les trouve tous extraordinaires."

Un "rival"

Nicholson a joué au hockey dans la NCAA à Providence College. Son entraîneur était l'actuel directeur général des Devils du New Jersey, Lou Lamoriello. Et un de ses coéquipiers était Ron Wilson qui dirige l'équipe américaine à la Coupe du monde.

"Les Américains sont devenus nos grands rivaux, dit Nicholson, qui est natif de la Colombie-Britannique. Wilson est un bon ami mais notre amitié cesse dès la première mise en jeu."