QUEBEC - Les entraîneurs canadiens sont de plus en plus populaires sur la scène du hockey international. La preuve: six des 16 instructeurs en poste au Championnat du monde de hockey de l'IIHF sont nés au Canada, et cela n'inclut pas Ken Hitchcock, qui dirige la formation canadienne.

Le Bélarus, le Danemark, la Finlande, la France, l'Italie et la Suisse ont tous cherché à implanter un peu de "contenu canadien" à leur équipe en faisant appel à des hommes de hockey qui ont vu le jour au Canada.

"Je vis une très belle expérience à titre d'entraîneur en chef au Danemark, et le fait d'ajouter certains éléments de la philosophie canadienne pourra peut-être aider le pays à progresser davantage, souligne Mike Sirant, un entraîneur originaire de Winnipeg qui a passé 13 ans à la barre de l'équipe de l'Université du Manitoba avant d'assumer la responsabilité du programme de hockey du Danemark.

"Je réalise que le Danemark progresse rapidement en matière de hockey, et le fait de pouvoir jouer un rôle dans le développement du sport là-bas représente un défi et un honneur, a ajouté Sirant, qui réside maintenant au Danemark 12 mois par année. Pour un pays qui ne compte que 19 arénas, je pense que le Danemark peut être fier des efforts de notre équipe. Nous avons plusieurs jeunes joueurs au sein de notre équipe, et l'avenir est prometteur."

Les entraîneurs canadiens oeuvrant maintenant sur la scène internationale n'ont pas tous emprunté le même trajet. Par exemple, Dave Henderson est né et a grandi à Montréal avant de déménager en France il y a 33 ans pour y amorcer une carrière de joueur professionnel. Il a éventuellement franchi les étapes pour devenir l'entraîneur en chef de l'équipe française.

Ralph Krueger, qui a également vu le jour à Winnipeg, a lui aussi évolué en Europe avant de réorienter sa carrière et devenir entraîneur. Il est à la tête de l'équipe nationale de la Suisse depuis 1998.

De son côté, l'Ontarien Doug Shedden, un ancien joueur de la LNH, a été choisi par le directeur général de l'équipe de la Finlande, Jari Kurri, pour enseigner à ses joueurs comment gagner.

Si les patrons de Shedden, qui en est à son dernier tournoi derrière le banc de la formation finlandaise, s'attendent à rentrer chez eux avec une médaille, les autres nations cherchent plutôt à établir les assises qui assureront le développement du hockey à long terme dans leurs pays respectifs.

"J'ai travaillé pendant 27 ans à titre d'entraîneur avec l'équipe de l'Université d'Ottawa, et maintenant j'essaie d'inculquer aux Italiens le style de hockey canadien", précise Michel (Mickey) Goulet, qui a vu le jour à Ottawa et qui dirige maintenant la formation italienne.

L'ambassade du Bélarus à Washington a profité du lock-out dans la LNH, pendant la saison 2004-2005, pour cogner à la porte de Glen Hanlon, l'ancien entraîneur en chef des Capitals.

"Le président de la Fédération nationale avait une grande estime de Hockey Canada et les responsables du programme de hockey voulaient emprunter une nouvelle direction et adopter un style comme on le voit en Amérique du Nord", confie Hanlon, un Manitobain qui agit à titre d'adjoint au Canado-américain Curt Fraser.

Hanlon a supervisé la jeune formation du Bélarus lors de plusieurs tournois et il a constaté une étonnante progression avant de céder les rênes de l'équipe à Fraser, un ami personnel qui avait été congédié par les Thrashers d'Atlanta.

Si les entraîneurs canadiens sont autant en demande en terre étrangère, c'est à cause du travail du président de Hockey Canada, Bob Nicholson, dans l'élaboration des programmes de développement des entraîneurs, soutient Hanlon.

"Les efforts de Bob Nicholson ont permis aux entraîneurs canadiens de percer sur la scène internationale et d'acquérir de la crédibilité", affirme Hanlon, qui espère encore revenir derrière le banc d'une équipe de la LNH.