Même si nous nous attendions tous au décès de Pat Burns, cela demeure une nouvelle d'une tristesse inouïe.

Je connaissais Pat depuis plusieurs années et je me rappelle très bien encore de notre première rencontre à l'occasion d'un tournoi de golf où j'étais le président d'honneur. Je dirigeais les Nordiques, tandis qu'il était à la barre des Olympiques de Hull de la Ligue de hockey junior majeur du Québec et il m'avait confié que j'étais son idole. Dès ce moment-là, une grande amitié s'est forgée, puisque nous venions de la même école, le hockey junior québécois.

Je me souviens également de la fois où le président de la LHJMQ Gilles Courteau avait demandé à Pat, Jacques Demers, Scotty Bowman et moi-même de diriger les meilleurs espoirs du hockey junior canadien lors d'un match tenu à Québec en 2008. Nous racontions tous nos histoires et Pat avait le don de rendre les siennes si intéressantes!

Les amateurs se rappellent par la force des choses son style flamboyant, mais peu de gens savent que la plus grande qualité de Pat était sa capacité d'écoute. Cet homme te regardait toujours droit dans les yeux et il avait toujours un plaisir fou à jaser de hockey. Un vrai passionné.

Lorsque je l'ai vu à Stanstead au mois de mars dernier lors du dévoilement du projet de construction d'un nouvel entraîneur portant son nom, je ne l'avais même pas reconnu tellement il avait perdu de poids. J'avais trouvé ça d'ailleurs très dur…

Mais Pat ne s'est jamais plaint, bien au contraire. D'ailleurs, les gens l'ont laissé vivre ses derniers moments dans l'intimité la plus complète, car il était un homme profondément respectueux.

En terminant, je trouve épouvantable que Pat n'ait pas été intronisé au Temple de la renommée de son vivant. Pat le méritait : trois trophées Jack Adams, une coupe Stanley et 1000 matchs dans la Ligue nationale de hockey.

J'espère de tout cœur qu'on ne l'oubliera pas…

*Transcription d'une intervention au bulletin Sports 30