Place aux joueurs de remplacement
Hockey jeudi, 17 févr. 2005. 18:43 jeudi, 12 déc. 2024. 15:29
Gary Bettman avait un air de mi-carême.
Les circonstances s'y prêtaient, même l'hypocrisie d'affirmer qu'il était malheureux pour le public, se mariait bien aux propos qu'il tenait en annonçant que la saison 2004-05 était annulée. Mais, en coulisses, quelques heures plus tard en soirée, le commissaire, ses adjoints, plusieurs membres du bureau des gouverneurs ont probablement fait la fête.
Ils ont gagné sur tous les fronts.
a) Ils ont semé le doute chez les joueurs.
b) Ils ont obligé les hockeyeurs à capituler.
c) Ils ont obtenu ce qu'ils recherchaient : un plafond salarial!
d) Ils ont atteint l'objectif premier : créer la dissension chez les membres de l'union.
Le processus est maintenant en marche.
Prochaine étape : reprise des négociations d'ici un mois ou deux. Si les joueurs ne veulent pas souscrire au nouveau système économique que le proposeront Bettman et les propriétaires, l'option deux entrera immédiatement en vigueur.
Et vous savez exactement en quoi consiste la deuxième option : les joueurs de remplacement. On a beau dire que la ligue devra convaincre le conseil américain sur le travail, j'imagine que Bettman et son groupe ont fait leur devoir et qu'ils n'hésiteront pas à passer aux actes.
L'histoire prouve qu'aucun plafond salarial ne fut accepté par la négociation. Le plafond salarial de la NFL fut imposé par les propriétaires. La plafond salarial de la NBA fut imposé par les propriétaires. Bettman est en meilleure posture. L'Association des joueurs a capitulé après que des joueurs aussi réputés que Chris Pronger et Jarome Iginla, sous les recommandations d'autres membres, eurent flirté avec l'ennemi. L'Association des joueurs est maintenant plus vulnérable que jamais.
Par conséquent, Bettman déposera une offre recommandant un plafond salarial de $32 à $35 million, un plafond lié aux revenus de la Ligue nationale qui chuteront de $2.1 milliards à $1.5 milliards, selon les premiers estimés. Goodenow, s'il a toujours plein contrôle, refusera comme il se doit, parce qu'il reviendra sur les événements des derniers jours à savoir que :
a) les joueurs ont fait des compromis, les propriétaires aucun;
b) seuls les joueurs ont fait des offres permettant aux propriétaires de s'ajuster;
c) les joueurs ont reconnu la réalité économique avec un réduction de 24% des salaires.
Mais l'argument ne fonctionnera plus parce que les propriétaires ont déjà claironné que les offres d'avant l'annulation de la saison ont basculé du haut du bureau de Bettman, situé au 47e étage.
Et Goodenow lui-même a donné à entendre que la réduction de 24% ne tenait plus. Mais ça veut dire quoi dans le contexte actuel. Rien du tout.
Oh si, ça revient au concept que les deux hommes, Bettman et Goodenow, n'ont jamais voulu signé cette entente parce que la table était mise pour une entente, quelques heures seulement avant la date-butoir.
Donc, on arrive à l'impasse : les joueurs de remplacement. La question posée à un avocat, spécialiste en relation de travail, explique beaucoup de choses. Puisque seulement 288 joueurs ont des contrats en bonne et due forme pour la saison 2005-06, est-ce à dire que les 450 autres joueurs ont encore des obligations envers leur association?
La réponse est claire : sur le plan moral oui. Mais puisque l'Association des joueurs n'est pas un syndicat, puisqu'il n'y a plus de contrat reliant la LNH et les joueurs, sur le plan légal, les joueurs n'ont aucune obligation envers leur association. On résume donc. La Ligue nationale décide d'avoir recours à des joueurs de remplacement. L'AJLNH n'a pas d'autre choix que de déclencher la grève. En septembre, les équipes ouvrent leurs portes à tous les joueurs désirant tenter leur chance. Mais, avant d'ouvrir leurs portes, elles ont bien pris soin de téléphoner et de rencontrer leurs propres joueurs et de leur offrir un plan d'affaires, une entente basée sur les nouvelles recommandations de la ligue. Pensez-vous que le joueur pressenti ne se retrouvera pas dans une situation déchirante. Accepter l'offre du propriétaire ou appuyer une association qui ne devait jamais accepter un plafond salarial et qui a fait perdre une saison à ses membres et peut-être plus.
Pensez-y bien. Ils seront 450 dans cette situation au cours de l'été. Et ils savent fort bien qu'il y aura du hockey en octobre.
Les circonstances s'y prêtaient, même l'hypocrisie d'affirmer qu'il était malheureux pour le public, se mariait bien aux propos qu'il tenait en annonçant que la saison 2004-05 était annulée. Mais, en coulisses, quelques heures plus tard en soirée, le commissaire, ses adjoints, plusieurs membres du bureau des gouverneurs ont probablement fait la fête.
Ils ont gagné sur tous les fronts.
a) Ils ont semé le doute chez les joueurs.
b) Ils ont obligé les hockeyeurs à capituler.
c) Ils ont obtenu ce qu'ils recherchaient : un plafond salarial!
d) Ils ont atteint l'objectif premier : créer la dissension chez les membres de l'union.
Le processus est maintenant en marche.
Prochaine étape : reprise des négociations d'ici un mois ou deux. Si les joueurs ne veulent pas souscrire au nouveau système économique que le proposeront Bettman et les propriétaires, l'option deux entrera immédiatement en vigueur.
Et vous savez exactement en quoi consiste la deuxième option : les joueurs de remplacement. On a beau dire que la ligue devra convaincre le conseil américain sur le travail, j'imagine que Bettman et son groupe ont fait leur devoir et qu'ils n'hésiteront pas à passer aux actes.
L'histoire prouve qu'aucun plafond salarial ne fut accepté par la négociation. Le plafond salarial de la NFL fut imposé par les propriétaires. La plafond salarial de la NBA fut imposé par les propriétaires. Bettman est en meilleure posture. L'Association des joueurs a capitulé après que des joueurs aussi réputés que Chris Pronger et Jarome Iginla, sous les recommandations d'autres membres, eurent flirté avec l'ennemi. L'Association des joueurs est maintenant plus vulnérable que jamais.
Par conséquent, Bettman déposera une offre recommandant un plafond salarial de $32 à $35 million, un plafond lié aux revenus de la Ligue nationale qui chuteront de $2.1 milliards à $1.5 milliards, selon les premiers estimés. Goodenow, s'il a toujours plein contrôle, refusera comme il se doit, parce qu'il reviendra sur les événements des derniers jours à savoir que :
a) les joueurs ont fait des compromis, les propriétaires aucun;
b) seuls les joueurs ont fait des offres permettant aux propriétaires de s'ajuster;
c) les joueurs ont reconnu la réalité économique avec un réduction de 24% des salaires.
Mais l'argument ne fonctionnera plus parce que les propriétaires ont déjà claironné que les offres d'avant l'annulation de la saison ont basculé du haut du bureau de Bettman, situé au 47e étage.
Et Goodenow lui-même a donné à entendre que la réduction de 24% ne tenait plus. Mais ça veut dire quoi dans le contexte actuel. Rien du tout.
Oh si, ça revient au concept que les deux hommes, Bettman et Goodenow, n'ont jamais voulu signé cette entente parce que la table était mise pour une entente, quelques heures seulement avant la date-butoir.
Donc, on arrive à l'impasse : les joueurs de remplacement. La question posée à un avocat, spécialiste en relation de travail, explique beaucoup de choses. Puisque seulement 288 joueurs ont des contrats en bonne et due forme pour la saison 2005-06, est-ce à dire que les 450 autres joueurs ont encore des obligations envers leur association?
La réponse est claire : sur le plan moral oui. Mais puisque l'Association des joueurs n'est pas un syndicat, puisqu'il n'y a plus de contrat reliant la LNH et les joueurs, sur le plan légal, les joueurs n'ont aucune obligation envers leur association. On résume donc. La Ligue nationale décide d'avoir recours à des joueurs de remplacement. L'AJLNH n'a pas d'autre choix que de déclencher la grève. En septembre, les équipes ouvrent leurs portes à tous les joueurs désirant tenter leur chance. Mais, avant d'ouvrir leurs portes, elles ont bien pris soin de téléphoner et de rencontrer leurs propres joueurs et de leur offrir un plan d'affaires, une entente basée sur les nouvelles recommandations de la ligue. Pensez-vous que le joueur pressenti ne se retrouvera pas dans une situation déchirante. Accepter l'offre du propriétaire ou appuyer une association qui ne devait jamais accepter un plafond salarial et qui a fait perdre une saison à ses membres et peut-être plus.
Pensez-y bien. Ils seront 450 dans cette situation au cours de l'été. Et ils savent fort bien qu'il y aura du hockey en octobre.