LAVAL-SUR-LE-LAC, Qc - Parions que cette fois, lorsque s'amorcera le camp d'entraînement du Canadien, Carey Price n'aura pas besoin de dire à qui que ce soit de respirer par le nez. Et qu'il n'aura pas à ressortir les mots «Chill out!» de son répertoire d'expressions populaires.

Beaucoup de choses ont changé en un an pour le jeune gardien du Canadien. Il y a 12 mois, il semblait avoir toute la pression du monde sur les épaules. Le Canadien lui avait accordé le poste de no 1 après avoir échangé Jaroslav Halak, même si celui-ci semblait avoir gagné la faveur populaire.

Par la suite, Price a répondu par la bouche de ses canons. Si bien, d'ailleurs, qu'il a disputé 72 matchs en saison régulière, une nouvelle marque d'équipe.

Le premier choix du CH en 2005 a trouvé la sérénité en cours de saison. Sauf que cette fois, il l'aura dès la première journée du camp d'entraînement, qui s'amorcera vendredi.

«J'ai vécu un peu moins de stress cet été, a reconnu Price, mercredi, en marge du tournoi de golf annuel du Canadien. Je n'avais pas à penser à certaines choses, je n'avais pas ce poids sur les épaules. Ma seule préoccupation était de bien me reposer, sans m'inquiéter de quoi que ce soit, et juste de m'assurer de me présenter au camp bien préparé.»

Étant donné l'embauche cet été de Peter Budaj, qui a longtemps flirté avec un poste de gardien no 1 dans la LNH, il faudra s'attendre à ce que Price joue moins souvent cet hiver. L'athlète de 24 ans est toutefois prêt à toutes les éventualités.

«Je veux juste jouer, peu importe ce que Jacques a en tête, a-t-il dit. On s'assoira ensemble avant le début de la saison et on établira quel est le plan en vue de la campagne.»

Même s'il a été très occupé l'hiver dernier, Price a dit s'être ennuyé du hockey durant la saison morte. Après s'être reposé pendant deux mois, il a recommencé à enfiler les jambières en juillet.

Et même si sa préparation estivale en 2010 lui a permis de connaître une saison phénoménale, il estime qu'il s'amène au présent camp du CH encore mieux outillé.

«Maintenant, je sais ce que ça prend pour se préparer en fonction d'une saison de 72 matchs», a-t-il noté.

Même si le contexte autour de Price a beaucoup changé depuis un an, le principal intéressé n'a pas modifié sa vision de base du métier de gardien de but.

«Comme je l'avais dit l'année dernière, c'est moche de rester confiné au banc. J'aime mieux être sur la patinoire», a-t-il lancé, mercredi.

Au sujet de Budaj, qui succède à Alex Auld au poste de gardien réserviste chez le Tricolore, Price n'avait que de bonnes choses à dire.

«Il est très gentil, toutes les personnes qui le connaissent et à qui j'ai parlé n'ont que des compliments à formuler à son endroit, a dit Price. L'équipe a confiance en Peter, c'est un très bon gardien. Il a fait ses preuves dans cette ligue. Nous avons besoin de deux bons gardiens, et c'est ce qu'il offre à l'équipe.»

Budaj s'est amené à Montréal en sachant fort bien quel genre de rôle l'attendait. Il n'ira pas bouder dans son coin, donc, s'il assiste à une majorité de matchs depuis la chaise du gardien réserviste.

«Il s'agit d'adopter une attitude professionnelle, de savoir jouer son rôle, et de réaliser que tout le monde a son utilité au sein d'une équipe», a noté l'ancien gardien de l'Avalanche du Colorado, que le CH a embauché à titre de joueur autonome le 1er juillet dernier.

«J'ai été gardien no 2 à mes premières saisons au Colorado, alors je sais quelles sont les attentes. Carey est un grand gardien qui a connu une grande saison, c'est un jeune qui a du talent, mais Montréal est un bel endroit où jouer pour n'importe quel gardien.»

Pour convaincre Jacques Martin qu'il mérite sa confiance, Budaj sait exactement quoi faire.

«Il s'agit d'avoir de bonnes habitudes de travail et d'être un bon joueur d'équipe, a indiqué Budaj. Et, quand j'aurai la chance de jouer, je devrai prouver que je suis prêt et être à mon meilleur, afin de mériter d'autres départs.

«Je sais que c'est un cliché, mais c'est ça la réalité.»