BROSSARD - Jamais, cette saison, Jacques Martin n'a voulu préciser l'identité de son gardien no 1.

"Nous avons deux bons jeunes gardiens", était son mantra. Il est tout aussi peu loquace ces jours-ci, même s'il est clair, par ses décisions, que c'est présentement Jaroslav Halak qui a la pole.

La preuve, c'est que le Slovaque a eu droit à un autre départ, jeudi face aux Panthers, même si Carey Price avait très bien fait la veille face aux Sabres à Buffalo.

C'est là le signal d'un changement d'approche important. En première moitié de saison, Price est souvent revenu devant le filet après une défaite. Pas Halak. Maintenant, c'est ce dernier qui semble jouir d'un préjugé favorable.

Ce qui ne veut pas dire que Price ne fait plus partie des plans de l'équipe. La solution à court terme adoptée par Martin, qui a pour but d'assurer les succès immédiats du Tricolore dans le dernier droit de la saison et en vue des séries, ne vient pas nécessairement remettre en question la place qu'occupe Price dans les projets à long terme du directeur général Pierre Gauthier.

D'ailleurs, Martin a pris le temps de discuter avec le premier choix du Tricolore en 2005, jeudi, quelques heures avant que Halak n'affronte les Panthers au Centre Bell.

"Je lui ai dit que j'avais le sentiment de bien jouer, mais que je n'obtenais pas les résultats que je voulais", a dit Price de sa discussion avec l'entraîneur-chef du Canadien, vendredi, après l'entraînement des siens à Brossard.

"Nous en avons parlé et nous étions plutôt d'accord pour dire que je suis tout près du niveau où je dois être, que je dois continuer de faire ce que je fais, c'est-à-dire travailler fort. Tout ce que je peux faire, c'est de montrer que je continue de travailler fort, en espérant que ça finisse par rapporter des dividendes.

"Et j'espère que ça viendra bientôt. Depuis le début de la saison que j'attends", a ajouté l'athlète de 22 ans, sans impatience.

Price a reconnu que la présente saison, en quelque sorte, est plus frustrante que la précédente. Parce que contrairement à la campagne 2008-09, ses statistiques décevantes ne sont pas un juste reflet de la qualité de ses prestations.

"Cette année, je vois une progression dans mes performances, mais les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous", a-t-il souligné avec raison.

En début de saison, on a parfois laissé entendre que Price ne jouissait pas du soutien de ses coéquipiers. Il y a eu cet épisode où Andrei Markov a enguirlandé Price après un match contre les Blues de St. Louis. Mais mercredi, après l'amère défaite contre les Sabres, Markov a été l'un des premiers à aller réconforter le jeune gardien, qui a donné une excellente performance et n'était pas responsable de l'effondrement des siens en fin de rencontre.

Price a dit apprécier des gestes du genre.

"Sans le soutien de tes coéquipiers, tu n'es pas grand-chose, a-t-il souligné. Quand tu es tout seul dans le vestiaire, c'est mauvais signe. Les gars ont bien fait pour essayer de m'aider à passer au travers. Et moi, j'essaie de les aider du mieux que je peux, tout comme ils essaient de m'aider."