Pierre Boivin l'a répété à la suite de l'élimination du Canadien en avril: l'avenir de son équipe passe par le recrutement et le développement des joueurs. Un recrutement et un développement nécessairement améliorés, va sans dire, le président ayant déjà fait part de son insatisfaction de cet aspect du travail au sein de l'organisation.

Or voilà que Réjean Houle va procéder à son cinquième repêchage dans des conditions qui sont loin d'être favorables.

Non seulement son propre poste de directeur général demeure-t-il sur la sellette, mais en ce qui a trait au repêchage lui-même, il devra s'en remettre au même groupe de vieux soldats critiqués en des mots à peine déguisés par son président et plusieurs autres observateurs.

De plus, il vient de perdre son principal conseiller, Jacques Lemaire, devenu entraîneur du Wild du Minnesota, son dépisteur professionnel Mario Tremblay semble déjà rendu au même endroit dans sa tête, et son dépisteur européen Dave King rêve d'aboutir à Columbus également dans un rôle d'entraîneur.

Même si elles ne sont pas directement concernées par le repêchage amateur, toutes ces personnes ressources ont un rôle important à jouer dans l'évaluation du personnel.

C'est sans compter que beaucoup de travail passé fait aux frais du Canadien risque de rapporter à d'autres organisations. Mais ça fait partie de la profession.

Houle affirme travailler depuis l'an dernier sur un plan de trois ans qu'on risque de devoir poursuivre avec un personnel renouvelé, ce qui n'est pas l'idéal pour un projet à moyen terme.

On s'attend à ce que des dépisteurs soient congédiés, mais après le repêchage. Une fois que le mal aura été fait?

Un repêchage difficile
Le Canadien, qui a développé l'habitude de se gourer dans ses choix de première ronde (en s'excusant trop facilement qu'il n'a jamais les tout premiers), en a deux cette année, le sien propre au 13e rang, et celui des Sharks de San José obtenu en retour de Vincent Damphousse, au 16e.

Or selon ce qu'on raconte, il sera encore plus facile de se tromper cette fois parce que le cru 2000, sans très grande vedette, offrirait du talent assez égal et difficile à départager.

Les Européens seraient souvent les plus intéressants, mais ils ont traditionnellement été le point faible du Canadien. Le chef dépisteur Pierre Dddorion, un jeune celui-là, a cependant promis que les choses allaient changer.

C'est par ailleurs une mauvaise année pour la LHJMQ, gagnante de la coupe Memorial au cours de trois des cinq dernières saisons. Son espoir le mieux classé, le centre Antoine Vermette des Tigres de Victoriaville, vient au 15e rang du classement nord-américain et lui-même estime que sa force principale est "entre les deux oreilles". Le Canadien a demandé à le rencontrer, a-t-il fait savoir.

Les trois premières rondes du repêchage auront lieu samedi et seront télévisées à partir de midi au réseau SportsNet (canal 38).

Les six dernières rondes auront lieu le lendemain.


Repêchage d'expansion
Entre-temps, aujourd'hui, les Blue Jackets de Columbus et le Wild du Minnesota compléteront leur formation via le repêchage d'expansion en choisissant deux joueurs de chacune des équipes de la Ligue nationale à l'exception des dernières arrivées, les Predators de Nashville et les Thrashers d'Atlanta.

Turner Stevenson, Shayne Corson, Patrick Poulin, Oleg Petrov, Craig Darby, Trent McCleary, Eric Weinrich, Karl Dykhuis, Christian Laflamme, Scott Lachance et Eric Fichaud sont parmi les joueurs que risque de perdre le Canadien, qui a préféré protéger ses deux gardiens, Jeff Hackett et Eric Weinrich, et ne protéger que trois défenseurs, Patrice Brisebois, Craig Rivet et Sheldon Souray, et sept attaquants, Benoît Brunet, Saku Koivu, Trevor Linden, Martin Rucinsky, Brian Savage, Sergei Zholtok et Dainius Zubrus.