QUÉBEC - Le peuple de Québec a parlé haut et fort, samedi. Son message, qui a retenti sur les plaines d'Abraham, ne pourra pas faire autrement que trouver écho chez les décideurs et les dirigeants de la LNH.

Une véritable marée humaine bleue de dizaines de milliers de de personnes a comblé l'instigateur de la "Marche bleue".

"Douze sur 10", a lancé Mario Roy, quand on lui a demandé de noter son degré de satisfaction.

"C'est réellement incroyable, a-t-il enchaîné. La population a répondu à l'appel de façon claire, retentissante. La population de Québec va se rappeler de cette journée. La date du 2 octobre 2010 va entrer dans les annales de la ville. On vient de tourner une page d'histoire à Québec."

Les gens ont mis du temps avant de se pointer. Le beau temps était de la partie, et on a retardé quelque peu le début de l'événement afin de permettre à beaucoup d'entre eux d'arriver.

Plusieurs olympiens et une vingtaine d'anciens joueurs des Nordiques, incluant les célèbres frères Stastny, ont reçu un traitement de vedettes rock.

"C'est de la folie, mais une belle folie", a lancé Anton Stastny, au plus fort du tourbillon.

Les discours plus enflammés sur la grande scène de l'ancien entraîneur Michel Bergeron et de Peter Stastny ont soulevé la foule.

L'événement était apolitique, mais plusieurs personnalités politiques de tous les horizons ont pris un bon bain de foule. Le maire de Québec Régis Labeaume était de la partie, en compagnie de tous les conseillers de Québec. Le premier ministre du Québec Jean Charest n'y était pas. Mais le ministre responsable de la capitale nationale Sam Hamad y était, accompagné du ministre de la santé Yves Bolduc et de quelques députés.

Le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre-Karl Péladeau, était un autre spectateur attentif. M. Péladeau ne cache pas son intérêt à faire l'acquisition d'une concession de la LNH en difficulté afin de la délocaliser à Québec.

La passe aux décideurs

Le peuple a parlé, la rondelle est maintenant sur la lame du bâton des décideurs.

Déjà, la ville de Québec s'est engagée à hauteur de 50 millions $ dans le projet de nouvel amphithéâtre multifonctionnel au coût estimé de 400 millions$. Le gouvernement du Québec a annoncé sa participation à 45 pour cent du montant total. Il reste à convaincre le gouvernement fédéral du premier ministre Stephen Harper d'y aller de sa contribution.

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, n'a pas caché qu'il sera en position de force, à son retour à Ottawa.

"Il ne suffit pas de faire comme les députés du Parti conservateur qui endossent le chandail des Nordiques. Ce que les gens leur demandent ici ce n'est pas d'endosser le chandail, c'est d'endosser le projet", a-t-il affirmé.

Quelques députés conservateurs ont de nouveau arboré les couleurs des Nordiques, comme ils l'avaient fait dernièrement, au grand dam du maire Labeaume.

M. Labeaume souhaite qu'on mette l'accent sur une éventuelle candidature olympique de Québec afin d'obtenir une meilleure écoute du fédéral et du reste du pays.

L'olympien Pierre Harvey a pris part au rassemblement avec une toute autre motivation que le retour du hockey, soit l'obtention par la ville de Québec des Jeux olympiques d'hiver.

"J'ai fait partie des comités de mises en candidature pour Québec 2002 et Québec 2010. On va finir par les avoir un jour. Plus il y aura de gens aujourd'hui, plus ça va envoyer le signal fort aux gouvernements que toute la population est derrière le projet."

Aux observateurs qui soutiennent que Québec doit d'abord décrocher l'organisation des JO avant qu'on construise ensuite les infrastructures, Harvey leur dit: le message suivant:

"Ça ne fonctionne pas comme ça. On doit séduire le Comité international olympique (CIO). Il reçoit plusieurs propositions alléchantes et si votre proposition l'est moins, on va en choisir une autre."

"On doit se doter de bonnes infrastructures et organiser des compétitions internationales afin de démontrer notre savoir-faire. On augmente nos chances de convaincre le CIO de notre compétence."