Quand je vois des gens importants comme Pierre-Karl Pélandeau s'intéresser au dossier de la Ligue nationale à Québec, je trouve que ça devient intéressant. J'étais l'un des sceptiques mais je deviens soudainement plus optimiste.

C'est la première fois qu'un homme d'affaire qui a les moyens de ses ambitions se manifeste ouvertement pour ramener les Nordiques. La présence de Pierre-Karl Péladeau ajoute de la crédibilité. Il y a beaucoup de gens qui aimeraient revoir du hockey de la LNH à Québec mais il faut quelqu'un qui les poches profondes parce que ça prend beaucoup d'argent pour mener à terme un dossier comme celui-là. Il faut une multinationale comme la sienne, qui pourrait s'associer à d'autres. De plus, le gouvernement du Québec est ouvert à aider d'éventuels investisseurs.

Le patron de Quebecor sait sans doute maintenant des choses qu'il ignorait avant de se lancer dans l'encan pour le Tricolore. La vente du Canadien a semblé ouvrir d'autres portes.

Il faudra être patient toutefois parce qu'avant qu'une équipe soit installée à Québec, il faudra un nouvel amphithéâtre qui réponde aux normes de la LNH. Dans un monde idéal, il faudrait assister au transfert d'une équipe parce que partir avec un club d'expansion, ce serait plus difficile.

Québec a le bassin d'amateurs pour soutenir une équipe de la LNH mais quand on parle d'un amphithéâtre, on parle d'une centaine de loges qu'il faudra vendre. Il ne faut pas se le cacher, ça va être difficile mais je pense que le milieu va embarquer parce qu'il veut absolument une franchise.

Quand j'étais l'entraîneur des Nordiques, les billets les plus élevés étaient autour de 50 dollars si ma mémoire est fidèle. Aujourd'hui, on parle de billets dont la valeur doit se situer autour de 125 dollars. Malgré tout, je pense que les gens sont prêts à faire des sacrifices pour avoir une nouvelle place dans la LNH.

Gary Bettman ne veut rien savoir

Mais avant d'espérer avoir une équipe à Québec, il y a un obstacle de taille qui existe et qui a pour nom Gary Bettman. Le commissaire de la LNH doit arrêter de s'entêter à garder certains marchés qui ne fonctionnent pas. On le voit livrer une guerre de pouvoir comme dans le dossier de Phoenix, une franchise vouée à l'échec. Il croit encore au marché de l'Arizona mais dans deux ans quand ça ne fonctionnera pas, il changera peut-être d'idée. Si les autres propriétaires devaient payer la note pour les Coyotes, il y en a beaucoup qui ne seront pas contents.

Dire que que les propriétaires viennent d'augmenter son salaire. Bettman fait ce qu'il veut.

Bettman était en poste quand les Nordiques ont mis les voiles pour Denver en 1995. Je suis persuadé qu'il ne veut rien savoir du marché canadien. Il ne touchera pas aux villes en place mais il n'a démontré aucun intérêt pour les dossiers de Winnipeg, Hamilton ou Québec depuis le temps. Bettman est contre les franchises canadiennes.

*propos recueillis par Robert Latendresse