MANCHESTER, N.H. (PC) - Marcel Dionne trouve "absolument inacceptable" que la LNH se prépare à annuler complètement la saison 2004-05 et Larry Robinson estime que c'est "une honte".

Ces deux membres du Temple de la renommée, qui assistaient au match des étoiles de la Ligue américaine, assurent que les joueurs ne souhaitent que jouer au hockey et la fin du lock-out.

"Il y avait de la méfiance des deux côtés de mon temps aussi, mais à la fin on en arrivait à une entente", a raconté Dionne qui assistait un dîner du Temple de la renommée honorant Robinson.

"Pourquoi se battent-ils, pour les 40 joueurs qui ont déjà l'argent? Je me sens triste pour tous ces jeunes. Pourquoi jouent-ils? Pour l'amour du jeu?"

Dionne, qui a réussi 731 buts en 18 saisons de 1971 à 1989, a établi les standards salariaux à son époque, mais ceux-ci se mesuraient en centaines de milliers de dollars.

Maintenant qu'il est devenu homme d'affaires, il dit comprendre que les propriétaires veulent contrôler les dépenses en limitant les salaires. Et il estime que peu de joueurs sont en mesure de comprendre les points pour lesquels il se battre.

"J'étais représentant des joueurs mais je n'étais qu'un joueur de hockey, dit-il. Nous n'avions pas un bon jugement. J'aimerais être assis dans cette salle avec Bob Goodenow (le directeur exécutif de l'Association des joueurs) et lui dire que ça ne fonctionne pas comme ça."

Dionne a aussi constaté ce qu'il appelle un manque de leadership chez les joueurs et il appuie ceux qui ont déclaré qu'ils seraient prêts à accepter un plafond salarial, comme Pierre Dagenais à Montréal et Mike Commodore à Calgary, qui se sont ensuite rétractés.

"Ces jeunes ont parlé du fond de leur coeur et on leur a dit tout de suite de se la fermer. J'ai écouté ce qu'avaient à dire ce jeune de Calgary et cet autre de Montréal, et ç'avait du bon sens. Puis ils sont allés à une réunion et ont affirmé mieux comprendre!"

Robinson pense de la même façon et il a indiqué qu'il serait "probablement d'accord" pour soumettre la proposition de plafond salarial de la LNH à un vote des joueurs.

Mais il a ajouté: Je me demande, personnellement, à quel point les joueurs comprennent ce qui se passe et ce qu'ils veulent vraiment. Pour avoir joué moi-même, je ne pense pas qu'ils se préoccupent de se faire mettre les points sur les i et de comprendre toutes les règles. Un joueur pense essentiellement à rester en forme et à jouer son match."

Robinson, qui devait reprendre son poster d'entraîneur des Devils du New Jersey à la place de Pat Burns, qui soigne un cancer, souhaite qu'on règle le problème pour de bon.

"Je me souviens du lock-out en 1994. A notre retour au jeu, nous croyions que tout était beau et que ç'allait fonctionner à merveille, mais le travail n'avait pas été fait correctement. Tant qu'à faire quelque chose, aussi bien le faire comme il faut pour ne pas avoir à recommencer dans quatre ans. Même si ça veut dire un arrêt d'un an."

L'ex-grand défenseur du Canadien n'en pense pas moins que le lock-out est "une honte".

"On ne parle que des joueurs et des propriétaires, mais les perdants sont les amateurs et les travailleurs qui ont perdu leur emploi."

Dionne convient que les propriétaires sont responsables des problèmes financiers de la LNH parce qu'ils ont consenti des contrats trop généreux, parfois même contre l'avis de leurs directeurs généraux.

Mais aujourd'hui, croit-il, ceux qui prêchent la ligne dure veulent mener leur business comme ça doit l'être.

"Je ne pense pas que les propriétaires veulent écraser les joueurs. Ce sont de bons hommes d'affaires. Ils veulent opérer comme il faut."