Des places vacantes convoitées à Laval
Rocket de Laval mardi, 26 févr. 2019. 15:17 mercredi, 11 déc. 2024. 22:57LAVAL – Une certaine morosité était attendue mardi à la Place Bell. Deux semaines après avoir perdu leur capitaine, les joueurs du Rocket sont sautés sur la glace en deuil d’un autre vétéran respecté et pilier de leur attaque.
Le départ de Michael Chaput, qui avait récolté six points en autant de matchs dans la Ligue américaine avant d’être échangé aux Coyotes de l’Arizona lundi après-midi, aurait pu mettre à plat une équipe déjà dans les câbles. À dix points d’une place en séries avec seulement vingt matchs à jouer, le Rocket n’avait pas besoin d’une telle nouvelle.
Pourtant, c’est un groupe enjoué et motivé qui a prêté l’oreille aux directives de Joël Bouchard pour un dernier entraînement en préparation du programme double qui attend l’équipe à Cleveland.
« C’est une grosse perte pour nous autres, ne cachait pas Alexandre Grenier. Michael amenait beaucoup de leadership dans la chambre, c’était un joueur clé de notre équipe. Mais partir pour une autre organisation, c’est bénéfique pour lui. Il risque d’avoir une chance avec le gros club. Tous les gars dans la chambre, on lui souhaite juste la meilleure des chances. »
« [Après avoir été cédé par le Canadien], il était revenu ici très positif et en partant, dès la première partie, il avait le couteau dans les dents, a vanté Alex Belzile. Ce n’est pas parce qu’il s’était fait redescendre qu’il se lamentait ou qu’il s’apitoyait sur son sort. C’était une grosse pièce dans notre équipe. Il y avait beaucoup de choses qu’il faisait très bien que les gens ne remarquaient pas en plus. Personnellement, c’était un de mes bons amis et c’est plate de le voir partir, mais c’est un mal pour un bien. Ça veut dire qu’une équipe le voulait. »
« Des fois, c’est niaiseux le hockey, tu ne sais jamais qui te regarde. Il ne s’est pas assis sur ses lauriers, il a travaillé fort et ce qui lui est arrivé, c’est un bel exemple à montrer au reste de l’équipe », philosophait le meilleur compteur du Rocket.
Bouchard approchait ce nouveau problème avec le même réalisme, déjà préoccupé à penser à des solutions pour remplacer un vétéran qui, tout compte fait, ne lui aura donné que 24 matchs cette saison. Parce qu’il veut voir ce que certains ont dans le ventre – et aussi parce qu’il n’a pas beaucoup d’autres options – le coach entend profiter des six dernières semaines de la saison pour donner un peu plus de corde à certains jeunes.
« On va donner du millage à d’autres joueurs qui sont peut-être prêts à en prendre plus, a établi l’entraîneur. Il nous reste une vingtaine de matchs, il y a des joueurs qui sont avec nous autres qui ont eu des périodes creuses - c’est normal, ce sont des recrues. Mais là on est dans le dernier droit, avec des points importants à aller chercher au classement pour se rapprocher. C’est peut-être le bon timing pour certains joueurs d’avoir un peu plus de responsabilités. Des fois, comme entraîneur, on ne leur en donne pas trop parce qu’on ne sent pas qu’ils ont la capacité d’en prendre. Il faut protéger nos jeunes joueurs de certaines situations, des fois, c’est ça le métier d’entraîneur. Mais des fois c’est le temps de les laisser aller. Je pense que là, on est dans une position où certains joueurs sont partis et c’est à eux de faire leur place. »
Alexandre Alain et Lukas Vejdemo font bien dernièrement et risquent d’avoir amplement d’occasions de se faire valoir d’ici la fin de leur première saison professionnelle. Marc-Olivier Roy, qui vient de signer un deuxième contrat d’essai professionnel avec le Rocket, et Phélix Martineau patinaient avec Grenier à l’entraînement et pourraient profiter d’une tribune élargie. Il y a aussi Antoine Waked qui s’approche d’un retour au jeu.
Vainqueur à ses deux derniers matchs, le Rocket disputera ses deux prochaines parties contre l’équipe qui le précède au classement de la division Atlantique. Ses chances de se qualifier pour les éliminatoires apparaissent bien minces, mais on ne le devinerait pas à l’attitude de ses porte-couleurs.
« Il ne faut jamais perdre espoir, insistait Grenier. Si tu perds espoir de faire les séries, t’as pas nécessairement de raison de jouer. Je pense que l’atmosphère est bonne dans le vestiaire. On se tient bien ensemble, on continue à pousser. »
« Il faut bâtir sur le positif, espérer connaître plusieurs bonnes performances en ligne et être constants. Au bout de la ligne, on ne sait jamais ce qui peut arriver », s’encourageait Belzile.
Des bons mots pour Weal
Jordan Weal, le joueur acquis en retour de Chaput, ne rejoindra pas au Rocket, du moins pas pour l’instant. La nouvelle acquisition de Marc Bergevin se rapportera plutôt directement au Canadien, sa troisième équipe de la LNH depuis le début de la saison.
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Mais si jamais il devait être rétrogradé dans la Ligue américaine, il y serait accueilli à bras ouverts. Alexandre Grenier, notamment, serait heureux de compter parmi ses coéquipiers l’un des adversaires les plus coriaces qu’il a connus dans la Ligue américaine.
En 2015, Grenier a participé à la finale de la Coupe Calder avec les Comets d’Utica. Son équipe s’était inclinée en cinq parties contre les Monarchs de Manchester, le club-école des Kings de Los Angeles. Weal, un choix de troisième ronde des Kings, avait récolté 22 points en 19 matchs ce printemps et avait été élu joueur par excellence des séries éliminatoires.
« Je sais quel genre de joueur il est, a témoigné Grenier mardi. Très bonnes mains, bonne vision du jeu. Sur l’avantage numérique, c’est quelqu’un que tu veux avoir de ton côté et non contre toi. »
Deux ans plus tard, Maxim Lamarche s’est retrouvé dans le même vestiaire que Weal avec les Phantoms de Lehigh Valley.
« C’était vraiment un bon gars et un grand professionnel, se souvient le défenseur du Rocket. Concentré avant chaque match, il se prépare bien. Sur la glace, c’était un de nos meilleurs joueurs. Offensif, intelligent, il a de la grit aussi, si je peux dire. Il était vraiment bon offensivement. Il avait terminé l’année à Philadelphie et je me souviens qu’il nous aurait été bien utile cette année-là en séries. »