LAVAL – Le Rocket a perdu quatre assistants au capitaine Xavier Ouellet durant l’entre-saison avec les départs de Yannick Veilleux, Jordan Weal, Joe Blandisi et Gustav Olofsson. L’un de ces « A » a été cousu sur l’uniforme de Ryan Poehling.

Le nouvel entraîneur du club-école du Canadien, Jean-François Houle, s’est donné comme mandat d’aider le polarisant choix de première ronde à développer et assumer plus de leadership.

« Je pense qu’il est rendu là dans sa carrière, a justifié Houle après le match inaugural de la saison du Rocket vendredi soir. Il est temps pour lui d’être un leader. Il a été le meilleur pointeur de l’équipe la saison dernière, ça fait deux ans et demi qu’il joue dans cette ligue [NDLR : Poehling a 65 matchs d’expérience dans la Ligue américaine] et il a prouvé qu’il pouvait être un joueur très solide dans ce calibre de jeu. »

Houle a noté qu’il était important pour lui de bien équilibrer le poids du leadership de l’équipe entre son important contingent de joueurs francophones et son noyau anglophone. Une lettre a ainsi été attribuée à Gabriel Bourque, Raphaël Harvey-Pinard et Cory Schueneman. Poehling, qui n’a pourtant jamais été assistant ou capitaine en trois saisons à l’Université St. Cloud State ni au sein du programme américain, cadrait bien dans ce que son entraîneur cherchait pour compléter le quatuor.

« C’est aussi un joueur qui est très apprécié dans le vestiaire et parfois, des joueurs comme lui peuvent en attirer d’autres dans leur sillon et les aider à atteindre un autre niveau. C’est quelque chose qu’il a en lui, a cru déceler Houle. On va l’encadrer afin de l’aider à développer cet atout. »

« Très bon » contre Belleville

Poehling a été le meilleur marqueur du Rocket la saison dernière. Dans les 18 derniers matchs d’un calendrier écourté, il a amassé 21 points. Même s’il a marqué le dernier but des siens dans la victoire de vendredi, on ne peut pas dire que le joueur de centre de 22 ans a été ce genre de bougie d’allumage offensive à son premier match de la saison dans la Ligue américaine. En fait, on pourrait même arguer que le trio qu’il complétait avec Jesse Ylönen et Harvey-Pinard a été le moins menaçant de son équipe en zone adverse.

Poehling ne niaise pas! 9 secondes de la 3e période!

Mais ça ne veut pas dire que Poehling n’a pas connu un bon match. Aux yeux de Jean-François Houle, en tout cas, il a été très bon.

« J’ai trouvé qu’il a eu un début de match un peu lent, mais plus le match progressait, il a gagné beaucoup de mises en jeu, a apprécié l’entraîneur. Je pense qu’il en a seulement perdu deux dans tout le match. C’était un homme sur la patinoire, je suis vraiment fier de lui. Il a marqué un beau but. Il est gros, il joue comme un attaquant de puissance. Il a travaillé fort. »

Poehling a systématiquement été envoyé sur la première vague du désavantage numérique pour les six pénalités mineures que le Rocket a dû purger. En plus de son implication habituelle dans les missions offensives, c’est un rôle qu’il doit s’attendre à remplir cette saison.

« On veut essayer de l’impliquer le plus possible dans les unités spéciales, a dit Houle. Je l’ai trouvé très bon en infériorité numérique ce soir, ne serait-ce que parce qu’il était si efficace sur ses mises en jeu. Tu en gagnes une, tu parviens à dégager et tu viens d’écouler 30 secondes au cadran. L’aspect offensif de son jeu va suivre aussi. On a également l’intention de l’utiliser en avantage numérique. »

Beaudin de l’autre côté

Jean-Christophe Beaudin, qui a passé trois saisons dans l’organisation des Sénateurs d’Ottawa avant de se retrouver à Laval, s’est défendu d’avoir profité d’informations privilégiées afin de déjouer Mads Sogaard entre les jambières lors d’une échappée en fin de deuxième période.

Senators 2 - Rocket 6

« Je pense que j’ai juste joué sept parties avec lui l’an passé, a-t-il observé après un match qu’il a terminé avec deux points à sa fiche. C’est un très bon gardien, alors j’ai juste essayé ma meilleure feinte et je n’ai pas trop pensé à lui! »

Plus sérieusement, celui qui a joué 22 matchs dans la Ligue nationale en 2019-2020 a admis avoir trouvé étrange d’affronter ses anciens alliés.

« Ce n’était pas la même équipe que l’an passé, il y a beaucoup de nouveaux joueurs, mais c’est sûr que ça fait drôle de revoir le personnel d’entraîneurs et tout le monde. J’ai apprécié mon temps-là-bas et j’étais content de les revoir, mais en même temps sur la glace, il n’y a pas d’amis. »

En 15 matchs contre le Rocket dans l’uniforme des Senators, Beaudin avait amassé trois buts et trois passes pour six points.