Joël Bouchard à la défense de Ryan Poehling
Rocket de Laval lundi, 25 nov. 2019. 14:42 dimanche, 15 déc. 2024. 00:05LAVAL – Les faits et gestes de Ryan Poehling ont été observés et interprétés de tous les angles possibles depuis le début de sa première saison chez les professionnels. Ce niveau d’attention était prévisible étant donné les circonstances qui ont mené à cette étape de son développement et la nature de l’environnement dans lequel il évolue.
Joël Bouchard savait trop bien que son jeune poulain serait placé sous un microscope à son arrivée dans le zoo montréalais. Bon joueur, il a pris la place qui lui revenait dans les différents exercices d’analyse qu’a suscités la tenue de sa recrue, autant avec le club-école qu’avec le grand club. Les questions ont été nombreuses et Bouchard a chaque fois fourni la réponse correspondante.
Il aimerait maintenant que ça cesse.
L’entraîneur-chef du Rocket de Laval s’est porté à la défense de Poehling, lundi, suggérant qu’il était peut-être temps de laisser un peu d’air à l’un des espoirs les plus en vue du Canadien.
« J’ai eu la discussion la semaine passée avec certains d’entre vous, je pense que c’est le temps de le laisser tranquille et de me laisser le coacher, a dit Bouchard à la poignée de journalistes qui venaient d’assister à l’entraînement de son équipe. Ryan, je ne l’ai pas coaché encore. Il arrivé ici et le bruit de l’extérieur a commencé. Et quand je dis ça, je ne parle pas du Canadien. Je parle des journalistes, des partisans. On l’aime tous. On aime le produit que le joueur pourrait devenir down the road. Mais là, il faut qu’on travaille avec et il faut qu’il soit dans un état d’esprit où on peut échanger avec. Parce que le bruit de l’extérieur, pour un jeune de 20 ans... moi je veux le coacher et je vais le défendre, mais il faut le laisser tranquille et arrêter de tout analyser. »
Le cri du cœur de Bouchard a pourtant été déclenché par une prémisse favorable à Poehling, qui a fait belle figure lors du programme double contre les Comets d’Utica. Bouchard a même déclaré plus tard que son joueur de centre venait de disputer ses deux meilleurs matchs. Mais ce n’est clairement pas le message principal qu’il souhaitait passer.
« Il a été bon en fin de semaine. Pourquoi? Parce qu’il n’a pas pensé, parce qu’il a fait ce qu’on lui a demandé de faire et il a travaillé. Je vais être franc, pour moi, c’est la première fin de semaine qu’on l’a coaché. Il a joué au hockey, il a patiné, son pace était meilleur. Parce qu’avant ça, pauvre ti-gars, mettez-vous à sa place : il arrive et ça vient de partout. Le bruit à gauche et à droite, à moment donné, moi je n’ai plus de place. C’est ça qui est arrivé. Enough noise. Là, on travaille avec. »
« Il a une bonne attitude, c’est un bon kid, il veut bien faire, il ne veut pas décevoir personne, a énuméré Bouchard. Là, on peut travailler ensemble. »
Une malédiction
Bouchard a reconnu lundi que l’exceptionnelle initiation au hockey professionnel qu’avait connue Poehling la saison dernière ne lui avait pas rendu service. En réussissant un tour du chapeau et en ajoutant un but en fusillade à son tout premier match dans la Ligue nationale, l’ancienne vedette des Huskies de l’Université St. Cloud State a gonflé des attentes qui avaient déjà commencé à prendre des proportions déraisonnables à son endroit.
« L’autre affaire, c’est que vous ne l’aviez pas vraiment vu jouer, a sermonné Bouchard dans la suite de son plaidoyer. Vous aviez vu un ou deux matchs à St. Cloud. Vous êtes tous contents, les stats, les stats... Nommez-moi un gars qui est allé voir 15 matchs dans les estrades là-bas et qui l’a analysé de A à Z. Il n’y en a pas un. Tout le monde fait du « qu’en-dira-t-on » et du « jase, jase, parle, parle », c’est ben le fun, j’ai vu un highlight... Mais c’est pas la vraie vie, ça. »
« C’est un bon joueur de hockey, mais il faut qu’il soit bon sur 200 pieds, faut qu’il soit bon sur les mises en jeu, faut qu’il soit bon dans les détails. Je ne dis pas qu’il n’est pas capable, mais il faut travailler avec. L’adaptation professionnelle, ce n’est pas si simple que ça. Les exceptionnels montent direct dans la Ligue nationale. Ryan n’est pas un exceptionnel. C’est un bon joueur, mais ce n’est pas un exceptionnel. »
Patience avec les blessés
Xavier Ouellet et Alex Belzile n’étaient pas de l’entraînement lundi et Bouchard ne s’attend pas à les revoir dans sa formation cette semaine alors que le Rocket visitera Belleville, Syracuse et Springfield.
Ouellet soigne une blessure au bas du corps subie le 13 novembre. Le pronostic initial faisait état d’une convalescence minimale de deux semaines. « Il a commencé à patiner, c’est une bonne nouvelle. Ceci étant dit, il n’est pas prêt », a dit Bouchard.
Belzile a quant à lui été sonné par une mise en échec par derrière mercredi dernier à Toronto. Il n’a pas pris part aux deux matchs de la fin de semaine contre Utica.
Le défenseur Evan McEneny, que le Rocket a mis sous contrat la semaine dernière, s’est entraîné pour la première fois avec ses nouveaux coéquipiers. Puisqu’il se rétablit toujours d’une blessure à un genou, il portait un maillot bleu le protégeant de tout contact physique.
« Il est ici et on va le réintégrer quand il va être prêt, a dit Bouchard. Le joueur a été blessé ailleurs, il a eu son opération. On aime le joueur, mais il a manqué beaucoup de hockey. Le but c’est de s’assurer qu’on a une bonne communication avec lui, on le connaît moins. Quand va-t-il revenir? On ne met pas de pression là-dessus. Faut que le gars soit prêt. »
Noah Juulsen, qu’on dit malade et qui n’a pas joué samedi, ne s’est pas entraîné.