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LAVAL – Le chemin du Rocket de Laval vers la prochaine ronde des séries éliminatoires devra repasser par Syracuse.

Ça ne semblait vraiment pas être dans les plans de Cayden Primeau d’y retourner, mais à l’usure, le Crunch a surmonté une autre solide performance du jeune gardien pour signer une victoire de 3-0 et forcer la tenue d’un match décisif.

La série 3-de-5 opposant les deux rivaux connaîtra donc sa conclusion mardi dans l’État de New York.

L’issue du match ne s’est éclaircie qu’au début de la troisième période lorsque le Crunch a marqué deux fois en l’espace de quatre minutes, épaississant une avance jusque-là précaire. Unique buteur des siens deux jours plus tôt, Remi Elie a marqué ce qui allait devenir le but d’assurance lors d’un avantage numérique qui a soulevé des questions chez les locaux. Le Rocket s’était retrouvé à court d’un homme après une prise de bec entre Cédric Paquette et l’agitateur par excellence Daniel Walcott.

« Les arbitres font leur travail, mais ça a été une décision spéciale pour moi, s’est permis d’exprimer Xavier Ouellet. Les deux y allaient autant d’un côté comme de l’autre. C’était bizarre de se retrouver en désavantage pour un jeu comme ça en avant du filet. »

Primeau, lui, a tenté de plaider qu’il avait été victime d’obstruction sur le jeu. Juste avant d’être battu par Elie, il avait été déporté à l’extérieur de son demi-cercle et était privé de son bâton quand il a été battu en tentant de reprendre sa position.

« L’arbitre m’a dit qu’il n’y avait pas eu de contact avec notre gardien, a reçu l’entraîneur Jean-François Houle en guise d’explications. Dans la Ligue américaine, on n’a pas le droit de revoir ce genre de jeu. »

Le chien du Rocket est véritablement mort quand Anthony Richard, déjà complice du premier but du match, a complété une belle soirée de travail en marquant son troisième des séries.

Si le suspense avait perduré jusque-là, c’est en raison du brio de Primeau et rien d’autre. Battu dès la sixième minute par Cole Koepke, le cerbère s’est par la suite montré intraitable devant des visiteurs en quête de rédemption. En parfait contrôle de son espace et de ses mouvements, le potentiel successeur de Carey Price a été la force tranquille d’une équipe autrement fébrile.

Il a réalisé un bel arrêt sur Richard alors que son équipe avait l’avantage d’un homme et un autre sur Charles Hudon lorsque les deux équipes sont revenues à forces égales.

En début de deuxième, il a aidé les siens à sortir indemnes d’un moment de flottement en se dressant coup sur coup devant Walcott et Elie. Hudon, encore une fois, et Darren Raddysh ont ensuite fait le constat de son efficacité. Primeau a terminé le match avec 34 arrêts à son actif.

L'énergie du désespoir a servi le Crunch

Le Rocket, pendant ce temps, était incapable de profiter de la malchance du Crunch, qui a perdu son gardien titulaire à mi-chemin en première période. Venu en relève à Maxime Lagacé quand celui-ci a mal encaissé une chute d'Alex Belzile, Hugo Alnefelt a d’abord été sauvé deux fois par ses poteaux, après quoi on lui a fait la vie relativement facile. Il n’a fait face qu’à trois tirs cadrés en dix minutes après son entrée imprévue dans le match. Après deux périodes, le Rocket ne l’avait testé qu’onze fois, souvent sur des tentatives de loin dénuées de conviction.

« On n’a pas assez amené la rondelle au filet, a constaté Rafaël Harvey-Pinard. On a eu des chances de lancer où on a pris d’autres décisions. On avait 17 lancers, je pense, au milieu de la troisième période. Il en faut plus que ça. Il faut trouver un moyen de déranger ce gardien-là. »

« On essayait de faire des beaux jeux au lieu de simplement mettre des rondelles au filet et regarder pour des rebonds, a approuvé Houle. Ils ont joué de façon très hermétique, physique. Ils ont une bonne équipe de l’autre bord et ils ont joué un très bon match. »

Sans succès sur 28 tirs, le Rocket a été blanchi pour seulement la troisième fois de la saison, la première depuis le 15 janvier.

Alnefelt, 20 ans, est parti de Laval avec son premier jeu blanc chez les professionnels.

Déjà limité à onze attaquants en raison de la décision de Houle d'habiller sept défenseurs, le Rocket a perdu tour à tour les services de Paquette et Nate Schnarr samedi en raison de pépins physiques apparents. Les deux attaquants sont toutefois revenus dans le match et rien dans les propos de leur entraîneur ne permettait de douter de leur disponibilité pour la prochaine rencontre.