Jake Evans a reçu un bel honneur pour sa contribution à la collectivité et son implication communautaire. Le jeune attaquant qui a disputé 51 matchs avec le Rocket de Laval et 13 dans l’uniforme du Canadien est le candidat du Rocket pour le trophée Yanick-Dupré, remis annuellement à l’homme de l’année dans la Ligue américaine.

L’organisation lavalloise a toujours accordé une grande importance à l'engagement communautaire des joueurs. Deux grandes initiatives ont soulevé l’attention cette année. En novembre dernier, Evans a été l’un des principaux ambassadeurs du Défi têtes rasées du Rocket, qui a permis d’amasser plus de 16 000 dollars. Puis, Evans s’est présenté dans plusieurs écoles primaires de la région pour faire la promotion de la lecture et des saines habitudes de vie, dans le cadre du programme Le plaisir de lire avec le Rocket. Pour Jake, cette implication était toute naturelle.

« C’est un grand honneur. Toute l’équipe a accompli un boulot remarquable, souligne le jeune homme lors d’une conversation téléphonique. On sent que c’est important pour l’équipe. Nous avons beaucoup de chance de gagner notre vie en jouant au hockey. Quand nous sommes à domicile, nous avons souvent du temps en après-midi pour redonner à la communauté. C’était agréable de rencontrer les jeunes pour lire et jouer au hockey avec eux. Me faire raser la tête a été une expérience différente! C’était plaisant et cela a permis d’amasser des sous pour la cause. »

Ce contact particulier avec les partisans semble déjà un lointain souvenir dans la situation actuelle et c’est maintenant à la maison familiale de Toronto qu’il passe le temps, en attendant d’en savoir plus long sur le sort qui sera réservé aux joueurs de hockey dans les prochaines semaines et les prochains mois. Pour le moment, il tente de demeurer aussi actif que possible et profite de l’occasion pour se renforcir sur le plan musculaire. Bien que la situation soit beaucoup plus grande que le sport, Evans reconnaît la difficulté de demeurer positif dans les circonstances sur le plan sportif.

« C’est difficile de voir tout s’arrêter subitement alors qu’on est en plein cœur d’une saison. C’est difficile de s’ajuster alors que nous sommes habitués à un horaire réglé au quart de tour, reconnaît Evans. Habituellement, quand une saison se termine, on profite de quelques semaines de congé avant de reprendre l’entraînement. Actuellement, on ignore si nous recommencerons à jouer. Je tente donc de rester dans la meilleure forme possible en me disant toujours qu’on pourrait commencer dans deux ou trois semaines, pour demeurer motivé. »

Evans se sentait de plus en plus à l’aise dans son environnement, à sa deuxième saison chez les professionnels. Et si tout s’est arrêté d’un coup pour tout le monde, le moins que l’on puisse dire, c’est que les mois qui ont précédé n’ont pas été de tout repos pour l’attaquant de 23 ans.

« Cette année a été comme un tour de montagnes russes! Il a d’abord été frustrant que les choses commencent aussi lentement. »

Rappelons qu’après 17 matchs à Laval cette saison, Jake Evans n’avait inscrit aucun but et totalisait quatre mentions d’aide. Les choses ont basculé positivement lorsqu’il a marqué son premier but le 16 novembre, contre les Sound Tigers de Bridgeport. Evans devait être laissé de côté pour ce match, mais le rappel d’urgence de Charles Hudon à Montréal lui a ouvert une place dans la formation. Il a marqué son premier but de la saison dans un filet désert et il était loin de se douter que ce but serait le point de départ d’une séquence de 34 points en 34 matchs avec le Rocket.

« Quand j’y repense, cette séquence d’insuccès m’a beaucoup aidé à garder les pieds sur terre, relativise Evans. Cela m’a poussé à continuer de travailler sans relâche et à ne pas m’apitoyer sur mon sort. Quand je suis parvenu à m’en sortir, j’ai commencé à prendre un virage positif qui m’a permis de faire le saut dans la LNH. »

C’est donc à Montréal que s’est poursuivi le tour de montagnes russes et il n’a pas perdu de temps pour laisser sa marque. À son troisième match dans la grande ligue, le 10 février, Evans marquait le premier but de sa carrière dans la LNH, contre les Coyotes de l’Arizona, un moment qui restera gravé longtemps dans sa mémoire. Il reconnaît aussi à quel point il a été bien accueilli par ses nouveaux coéquipiers.

« Tout le monde a été incroyable. Un gars comme Nate Thompson a été un modèle à suivre, en plus d’être une superbe personne à côtoyer. J’ai beaucoup appris de Phillip Danault également, en plus de développer une belle relation avec lui. Je pourrais nommer plusieurs joueurs qui ont été très bons pour moi. J’ai appris énormément, simplement en étant dans l’environnement de l’équipe. »

Evans a été en mesure d’identifier des points importants sur lesquels il travaillera pour s’assurer de demeurer dans la LNH à long terme.

« Dans une longue saison, il faut être en mesure d’afficher le meilleur rendement possible à chaque match. J’ai également remarqué que je joue beaucoup mieux lorsque je suis en confiance et que je m’amuse. S’il y a une chose que j’aimerais améliorer, ce serait d’augmenter mon niveau d’exécution pour compléter les jeux de mes coéquipiers. Parfois, on apprend à la dure et d’autres fois on est chanceux, mais c’est clair que je travaillerai cet été pour m’assurer qu’on puisse me faire confiance. »

La grande intelligence de Jake Evans lui a permis de surmonter plusieurs situations à sa deuxième saison chez les professionnels. Pour le moment, il a du temps pour réfléchir et se préparer au prochain défi qui se présentera.

« J’essaie de ne pas rester sur le divan à regarder la télévision et jouer aux jeux vidéo, dit Evans en rigolant. »

Jake Evans a évidemment très hâte de retrouver la « vie normale ». Une vie normale dans laquelle il pourra lutter pour un poste, célébrer des buts avec ses coéquipiers ou encore s’impliquer dans la communauté, comme il l’a si bien fait au cours de la dernière année.