Un bilan mensuel trompeur chez le Rocket
Rocket de Laval vendredi, 2 nov. 2018. 13:35 jeudi, 12 déc. 2024. 16:29La perception et la réalité ne font pas bon ménage depuis le début de la saison chez le Rocket de Laval.
Il suffit de savoir où regarder pour comprendre que la fiche de l’équipe après la première tranche de dix matchs de son calendrier n’est pas représentative de la qualité de ses prestations. Sur la glace, le club-école du Canadien forme un groupe infatigable et dévoué à qui il est facile de pardonner ses imperfections. L’effort a rarement fait défaut durant le premier mois de la saison.
Mais les résultats ne suivent pas. Ce soir, lors du premier match d’un programme double contre les Comets d’Utica, le Rocket tentera d’éviter de subir une sixième défaite consécutive.
« Je comprends que les gens de l’extérieur s’attardent sur les trois victoires, les six défaites... Mais ceux qui regardent, ils voient vraiment où on est », résumait bien l’entraîneur-chef Joël Bouchard vendredi matin.
Les chiffres appuient les propos de l’entraîneur. Le Rocket dirige en moyenne 32,5 tirs par match sur le gardien adverse et n’en accorde que 19,8. Mercredi dernier, contre les Senators de Belleville, il a dominé 18-0 au chapitre des tirs en troisième période, mais a tout de même dû s’incliner 2-1.
« Les gars sont tannés, on le sent, perçoit Bouchard. Et c’est normal. Je ne me souviens pas d'avoir vécu ça tant que ça comme joueur. Pendant deux ou trois matchs, peut-être, mais une séquence comme ça, non. Mais je pense que c’est parfait. Ça va être l’adversité dont on a besoin. »
L’adversité pourrait toutefois se transformer en problème concret pour le Rocket qui, malgré toutes ses bonnes intentions, occupe l’avant-dernier échelon du classement de la division Nord avec seulement sept points. C’est un retard de huit points sur les Americans de Rochester, détenteurs du premier rang.
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« Je ne suis pas un " inquiéteux ", à la base, minimise Bouchard. Je n’ai pas peur et je ne suis pas inquiet, dans la vie. Ce n’est pas trop ma personnalité. Ce qui vient me chercher, ce qui me dit que je dois sonner l’alarme, c’est une mauvaise attitude, une absence d’investissement, voir qu’on coupe les coins ronds. Tu veux venir me chercher, montre-moi ça. Mais là, ce n’est pas le cas. »
« Je considère que tout s’équilibre dans la vie et qu’à un moment donné, ça va repartir de l’autre côté. Mais il ne faut pas changer. Si on change, on tombe dans le mauvais panneau », ajoute-t-il.
Le seul bobo que Bouchard ne peut s’empêcher de gratter, c’est celui provoqué par rendement de ses unités spéciales. Jamais les problèmes du Rocket à trouver le fond du filet ne sont plus évidents que lorsqu’on observe l’efficacité de son jeu de puissance, qui n’a produit que cinq buts en 47 occasions au mois d’octobre.
« S’il y a un aspect de notre jeu qui n’est pas assez bon, où on devient un peu impatients et frustrés, c’est l’avantage numérique, relève le coach. On sait quoi faire, on le fait, ça ne rentre pas et on commence à forcer. C’est là qu’on se fait mal un peu. La nature humaine étant ce qu’elle est, c’est à nous de le répéter. Mais ce n’est pas assez bon. »
Des bons mots pour Scherbak
Nikita Scherbak disputera un deuxième match depuis qu’il a été cédé à la Ligue américaine afin de voir un peu d’action. Utilisé aux côtés de Michael McCarron et Byron Froese contre Belleville, le Russe a été écarté de la feuille de pointage, mais Bouchard s’est dit satisfait de son intégration dans son nouvel environnement.
« Tout un potentiel. Au-delà de son match, j’ai adoré son attitude. Il est investi à la cause de l’équipe. Il n’est pas arrivé ici en se disant : " Je fais ce que je veux, je suis juste ici parce qu’on m’a dit de venir ". Sur le côté humain et attitude, A+++. »
Incapable de faire sa niche dans la Ligue nationale, Scherbak donne bien malgré lui des munitions à ceux qui prétendent qu’il n’a pas les aptitudes requises pour faire justice à son potentiel. Au milieu de tout ce bruit, Bouchard contraste par son enthousiasme à l’idée de travailler avec un talent qu’il considère encore prometteur.
« Moi, je n’abandonne sur aucun joueur. Les autres prendront les décisions qu’ils ont à prendre, mais moi je n’abandonnerai pas. Ma job c’est de coacher et je vais le coacher. »
« On s’est assis ensemble ce matin, on a regardé des séquences de son match. Je lui ai montré des choses qui lui font mal pour le niveau de la Ligue nationale. Je vais être dur avec lui, je ne lui donnerai pas un pouce et il le comprend. Il a les réponses et c’est à lui de les appliquer. Mais on sait aussi qu’il n’a pas joué depuis longtemps et on va lui donner un break. »
Lernout et Sklenicka en veston
Bouchard continuera sa rotation au sein de sa brigade défensive alors que Brett Lernout et David Sklenicka seront laissés de côté vendredi. Ils seront remplacés par Michal Moravcik et Cale Fleury.
« Je n’ai pas aimé leur dernier match et on est constants dans ce qu’on fait. Pas des mauvaises intentions, pas des mauvais gars. Je veux juste qu’ils aient un reset. On recommence après avec ces deux gars-là », a expliqué Bouchard.
Atteint à une main par un tir de la ligne bleue à son dernier match, Michael Chaput sera en uniforme pour affronter son ancienne équipe. Même chose pour Alexandre Grenier, qui a raté le match de mercredi en raison d’une blessure subie le week-end précédent. Les deux vétérans ont respectivement joué pendant deux et quatre saisons avec les Comets.
En attaque, Alexandre Alain sera laissé de côté pour la première fois de la saison. Daniel Audette et Antoine Waked l’accompagneront dans les gradins.