Le match entre le Rocket de Laval et le Moose du Manitoba sera présenté sur RDS2 et RDS Direct à compter de 19 h 30.

LAVAL – Alex Belzile n’est pas né de la dernière pluie. Il se doutait bien qu’il serait celui qui écoperait avec le retour en santé de Mike Hoffman chez le Canadien.

« J’essayais de ne pas y penser, mais c’était moi l’extra », raisonnait l’attaquant de 30 ans après son premier entraînement avec le Rocket de Laval, où il vient d’atterrir après être passé par le ballottage.

« Les saisons sont vraiment longues dans le monde du hockey et tu ne sais jamais ce qui t’attend demain. Ce n’est pas la première fois que j’ai une mini-déception comme ça. Tout est dans la manière dont tu réagis à ça. Il faut que je sois prêt pour la prochaine fois que le téléphone va sonner. »

Après avoir vécu son baptême de la Ligue nationale dans les séries de 2020 et disputé deux autres matchs avec le Canadien la saison dernière, Belzile a survécu à toutes les vagues de coupes au dernier camp d’entraînement. Pour la première fois de sa tortueuse carrière, on lui a dit qu’il commencerait l’année dans la grande ligue. Même s’il savait son statut précaire, il a pris cette nouvelle comme un bel accomplissement.

« C’est sûr que c’était le fun dans un sens. Je me suis dit : "Ok, je ne suis pas si fou que ça de croire en mes moyens encore, de croire que je m’améliore à chaque année". Même dans les matchs d’exhibition, certains soirs, j’avais quand même un bon impact sur la game. C’est bon pour ma confiance, c’est bon pour moi. Je prends ça positivement. »

Belzile a finalement passé trois matchs dans l’entourage du CH. Il a notamment eu l’occasion de participer à l’inauguration de la saison locale au Centre Bell et même s’il a vécu l’expérience en complet-cravate, il estime qu’elle mérite sa place sur la liste des précieux souvenirs qu’il accumule depuis son arrivée dans l’organisation montréalaise.  

« C’est sûr que c’était le fun. Quand tu es jeune, tu regardes toujours les parties d’ouverture de la Ligue nationale. En vrai, je suis très terre-à-terre là-dedans, je l’ai vraiment apprécié. Je me suis dit que ça pouvait être ma dernière. Dans le monde du hockey, ça change tellement vite. J’étais très satisfait. J’essayais de pas monter trop haut, de ne pas partir dans les vapes. J’étais très content de moi, mais encore une fois, deux jours plus tard, je suis revenu à Laval. C’est un éternel recommencement, le merveilleux monde du hockey! »

Avec Dauphin et Roy

Même si le léger entraînement d’avant-match de mercredi matin était sa première occasion de patiner avec ses nouveaux coéquipiers, Belzile sera au rendez-vous en soirée alors que le Rocket croisera le fer avec le Moose du Manitoba.

« Je me sens bien. J’ai eu la chance de jouer cinq des six matchs hors-concours [du Canadien] et ça ne fait pas si longtemps que je n’ai pas joué. La saison dernière, j’avais raté un mois au début de saison et ça ne faisait pas si longtemps que ça. Et même si ça fait longtemps, je suis habitué, je m’acclimate assez bien. J’ai hâte de commencer ma saison. »

« Ça fait des semaines qu’il pratique à Montréal, il est prêt à jouer. C’est un vétéran qui a beaucoup d’expérience et c’est sûr qu’il va venir nous aider », anticipe l’entraîneur-chef Jean-François Houle.

Belzile complètera un trio avec Laurent Dauphin et Kevin Roy. Son arrivée à Laval vient ajouter encore plus de punch à un groupe d’attaquants déjà bien nanti, bien que présentement privé du joueur de centre Ryan Poehling. Frappé à la tête dans un match à Belleville samedi, ce dernier ne sera pas en uniforme contre le Moose. Houle n’a pas donné de détails sur la nature ni la durée possible de son absence.  

Avec l’indisponibilité de Poehling, c’est Jean-Sébastien Dea qui devrait se retrouver au centre de Raphaël Harvey-Pinard et Jesse Ylönen.

« Sur papier, c’est beau, mais je pense que la différence, ça va être si à tous les soirs on se présente comme on est capable, nuance Belzile. Là on va être une équipe dangereuse, très bonne offensivement et complète. Mais c’est ça le danger des fois quand tu as "trop" de bons joueurs. Ça se peut que tu t’assois un peu sur tes lauriers. Ce n’est pas le cas ici, mais des fois c’est le danger, avec mon expérience, de dire "c’est pas grave, il y en a un autre qui va faire la job". Tout le monde doit mettre ses bottes de travail et jouer en tant qu’équipe. »