LAVAL - D’un côté, il y aura le plaisir de cette première participation aux séries et la confrontation intrigante contre Benoît Groulx. De l’autre, au niveau rationnel, il faudra jauger l’aspect du développement des espoirs du Canadien. 

Parce que oui, le Rocket et les dirigeants du Tricolore veulent gagner, c’est la nature du sport professionnel. Mais la mission du club-école demeure de préparer la relève pour la prochaine étape et les séries représentent une occasion en or pour y parvenir.  

Mardi, l’entraîneur adjoint Martin Laperrière a confirmé le tout en répondant à une question sur l’utilisation des gardiens de but. 

« C’est un sujet qu’on doit aborder avec l’organisation, il y a eu une bonne rotation depuis le début de l’année. On aura une rencontre pour déterminer comment ils voient les choses, ce qu’ils s’attendent », a admis Laperrière alors que Jean-François Houle et quelques joueurs du Rocket avaient été délégués pour représenter le club aux funérailles de Guy Lafleur. 

Même si le vétéran Kevin Poulin a obtenu de meilleures statistiques que celles de Cayden Primeau cette saison, il ne faut pas négliger les bénéfices d’un parcours éliminatoire pour un jeune comme Primeau. 

« Il faut que les joueurs qui appartiennent à l’organisation puissent profiter de cette expérience. C’est un peu pour ça qu’on existe. Que ce soit devant le filet ou en attaque, je pense que ce sera une rencontre qui va mieux dicter ce qu’on va faire », a-t-il ajouté. 

À 32 ans, Poulin connaît le tabac et il se pliera à la décision. 

« Je n’ai pas d’attentes à ce sujet, ce n’est pas moi qui contrôle cet aspect. La seule chose que je peux faire, c’est me préparer de mon mieux », a indiqué Poulin avec sagesse. 

Outre cette réalité compréhensible, surtout dans une organisation en phase de relance, l’une des belles histoires à suivre sera le duel, à saveur québécoise, derrière le banc. À partir de vendredi soir, Houle sera opposé à Groulx, mais il faut ajouter la dimension des adjoints. Laperrière et Marco Marciano épaulent Houle tandis que Groulx est appuyé par Gilles Bouchard et Éric Veilleux. 

« On taquinait justement Buchy (Kelly Buchberger, l’autre adjoint du Rocket) récemment parce qu’il est celui qui ne cadre pas. Mais c’est lui qui a le plus d’expérience. C’est le fun, c’est un petit clin d’œil à la LHJMQ avec que des entraîneurs qui ont gradué et qui ont du succès », a confié Laperrière en souriant. 

Le nom de Groulx revient parfois parmi les aspirants légitimes à un poste dans la LNH. Son expérience pourrait lui accorder un avantage. 
 
« Pour avoir coaché plusieurs matchs contre lui, on sait qu’il sera très bien préparé, ses équipes atteignent toujours leur sommet au même moment, en arrivant en séries. Il a plus d’un tour dans son sac, mais on commence à les connaître, à moins qu’il en sorte de nouveaux. Ça devrait être intéressant », a convenu Laperrière qui a passé plus d’une décennie derrière le banc des Remparts de Québec. 

Inutile de le nier, cet affrontement rehausse encore plus la motivation. 
 
« Oui, mais on est en arrière-plan, on pense d’abord aux joueurs et il y en a qui sont passés par l’organisation du Canadien (comme Charles Hudon et Gabriel Dumont). C’est le fun de voir une belle représentation de Québécois, il y a de bons joueurs dans les deux équipes », a noté Laperrière. 

Impératif de mieux se débrouiller à Syracuse

Cette saison, les deux formations ont croisé le fer à huit occasions et le Rocket a soutiré cinq victoires contre trois revers. Par contre, les visites à Syracuse ont souvent été laborieuses incluant des défaites de 4-0, 5-2 et 5-1. 

« Durant la saison, on a échappé des matchs là-bas, ça s’est parfois moins bien passé, mais c’est difficile de l’emporter dans leur aréna. Sauf qu’on se concentre uniquement sur eux ces jours-ci », a déclaré Poulin qui est ravi d’avoir surpassé les attentes cette année.

Le Rocket croit détenir les éléments pour renverser la troupe de Groulx.   

« Notre approche, c’est qu’on ne veut pas s’emballer par rapport à ce qu’on a accompli cette année. On sait que le test est grand, c’est l’équipe de l’heure et elle s’est beaucoup améliorée via des échanges. Mais ça ne change rien à notre approche, on ne doit que jouer de la bonne manière », a réagi Laperrière qui sent que les joueurs sont emballés par l’engouement qui se crée. 

« Je pense que l’équipe qui va rentrer dans la tête de l’autre, ça pourrait faire la différence », a jugé Laperrière.