MONCTON (PC) - La saga Patrick Roy s'est poursuivie mercredi à la coupe Memorial même si elle ne fait pas l'affaire de tout le monde.

La veille au soir, l'entraîneur des Remparts a eu à rencontrer les présidents de la Ligue canadienne de hockey et de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, David Branch et Gilles Courteau, en compagnie du président et du gouverneur des Remparts de Québec, Jacques Tanguay et Julien Gagnon.

"C'a été très cordial, et confidentiel. On m'a demandé des explications versus mes propos (sic) et tout m'a semblé bien aller", a raconté Roy, qui a reçu l'appui indéfectible de Tanguay, lequel est aussi le principal actionnaire des Remparts. Celui-ci est allé jusqu'à dire que c'était plutôt à Ted Nolan, l'entraîneur des Wildcats de Moncton, de s'excuser pour avoir dit que Roy manquait de classe et devrait se contenter de diriger son équipe, ce qui a fait la une du quotidien francophone local.

Le controversé entraîneur et directeur général a repris ses arguments de la veille en affirmant qu'il n'avait pas dénigré personne en souhaitant que les Wildcats de Moncton et le gardien Josh Tordjman, excellents jusqu'ici, connaissent un mauvais match contre son équipe et qu'il n'avait que dit ce qu'il estimait être la vérité.

"J'ai déjà fait des déclarations plus fracassantes et ce que je peux dire aujourd'hui c'est que tout le monde sait qu'il y a une coupe Memorial!", a lancé Roy au moment même où, comme pour lui donner raison, des images à la télévision installée dans la salle de conférence rapportaient ses propos de la veille et la réplique de Nolan. Une trentaine de journalistes, photographes et caméramans s'étaient aussi déplacés en matinée pour venir recueillir les propos de l'animateur numéro un de la coupe Memorial.

"Cette affaire a pris une ampleur exagérée et j'imagine que c'était très bon pour vous autres", a lancé aux médias un Roy qui l'a bien cherché cependant, et qui a été très clair sur un point: il n'a "absolument pas" l'intention de changer malgré les observations qu'ont pu lui faire les dirigeants du hockey junior canadien.

Pas de sentimentalité

"Même si plusieurs s'amusent à juger mes commentaires, a-t-il ajouté, j'ai toujours été honnête et c'est certain que je n'attaquerai jamais un athlète sur le plan personnel. Ca c'est clair.

"Mais on vit dans un monde compétitif, a-t-il ajouté, et à 20 ans au même âge que Tordjman, je jouais au Madison Square Garden et on faisait tout pour me faire perdre ma concentration, mais personne n'a jamais dit: pourquoi s'attaque-t-on a un petit jeune comme ça?"

C'était la réponse de Roy à ceux qui lui ont reproché de s'en prendre à de jeunes gardiens (il a aussi visé Dustin Slade, des Giants de Vancouver) dont il a pu être l'idole. Nolan a déclaré à ce sujet que si Roy a été un grand gardien, ça ne veut pas dire qu'il soit un grand homme. Tordjman, un Montréalais, a dit de son côté que si Roy a été et demeure son idole comme gardien, il n'est pas son modèle comme homme.

"Il faut préparer nos jeunes joueurs et leur apprendre l'adversité", a encore dit Roy, qui a rappelé, en français et en anglais, une anecdote au sujet de Tiger Woods, à savoir qu'il avait à peine 8 ou 9 ans quand son père cherchait des trucs pour le déconcentrer afin de lui forger le caractère.

"Il faut endurcir le mental des joueurs", a ajouté Roy.

La "dureté du mental", comme on disait dans "Les Boys".