TORONTO (PC) - L'amateur de hockey ne s'intéresse pas au plafond salarial, à la taxe de luxe et aux salaires versés aux recrues. La seule chose qu'il veut savoir, c'est la durée du conflit qui oppose les propriétaires à l'Association des joueurs de la LNH.

Personne n'a la réponse mais on peut supposer que l'arrêt de travail sera plus long que celui qui aura duré jusqu'en janvier il y a 10 ans.

Les propriétaires n'avaient pas mis de côté 300 millions$ en 1994 dans l'éventualité d'un arrêt de travail. Pour cette raison, ils ont voulu sauver une partie de la saison. De leur côté, les joueurs n'avaient pas les ressources financières qu'ils ont aujourd'hui. Depuis quatre ans, ils ont économisé des sous à la demande du directeur administratif Bob Goodenow.

"Le contexte est bien différent, a admis Goodenow en entrevue, mercredi. Les joueurs sont prêts à prendre les dispositions nécessaires pour négocier une bonne entente. Et une bonne entente ne comprend pas de plafond salarial.

"S'ils persistent dans leur intention d'imposer un plafond salarial, il faut comprendre qu'il n'y aura pas de hockey cette saison, et peut-être même la saison prochaine", a-t-il ajouté.

Les propriétaires ne devraient pas hisser le drapeau blanc rapidement. Ils estiment qu'il est impératif d'avoir un nouveau système économique pour sauver l'industrie.

"Malheureusement, nous perdons moins d'argent en ne jouant pas", fait valoir le commissaire Gary Bettman.

Les positions des deux parties n'ont pas changé en un an.

La ligue espère "casser" l'Association des joueurs en misant sur le manque à gagner des joueurs ou sur l'inquiétude de vétérans poussés à une retraite prématurée.

Le syndicat a également des cartes dans son jeu. On croit que certains propriétaires seront prêts à renoncer au plafond salarial en janvier. Les Rangers de New York, les Maple Leafs de Toronto et les Flyers de Philadelphie seront peut-être plus intéressés à accueillir 18 000 personnes disposées à payer 200$ pour une place et 10$ pour une bière.

La partie de poker est désormais engagée.

"Ils semblent convaincus que les propriétaires vont abandonner. Ils se trompent, déclare Bettman. Leur stratégie les mènera dans un cul-de-sac."

Quoi qu'il en soit, il faut s'attendre à un long conflit et non à une capitulation rapide de l'une ou l'autre des deux parties.