Pour terminer la saison, l'acquisition de Mathieu Schneider n'est pas une mauvaise chose. Il est un joueur capable de bien relancer l'attaque à cinq avec une bonne vision du jeu mais il est âgé de 39 ans. À côté de lui, Patrice Brisebois paraît jeune!

Il se veut avant tout un complément et non pas un troisième ou un quatrième défenseur. Il faut voir comment il va survivre à la pression de ses 39 ans et celle de jouer à Montréal.

Il se veut peut-être de la profondeur pour les séries éliminatoires. Il va peut-être alterner avec Brisebois et prendre la place à Ryan O'Byrne, que l'équipe a finalement cédé à Hamilton en fin d'après-midi. Il n'est pas la solution pour tous les problèmes mais c'est un pas en avant.

Cafouillage en défense et en attaque

Quand vos deux meilleurs défenseurs, Andrei Markov et Mike Komisarek, en arrachent autant, ça n'aide pas à faciliter la transition défense-attaque.

Puis en attaque, quand le Canadien profite d'un surnombre à la suite d'un revirement, il faudrait au moins que ça débouche sur une chance de marquer. Mais l'équipe manque de confiance et de vitesse. J'ai remarqué au cours des deux derniers matchs que le Canadien était statique et ne bougeait pas assez.

La force du Canadien est d'être en mouvement et de provoquer des choses mais il ne fait pas avec le résultat que l'adversaire devant plus rapide et plus robuste. Dans les circonstances, le gardien n'a pas le choix de sauver l'équipe. Jaroslav Halak l'a fait vendredi au Colorado où il a volé la victoire. Dimanche, il a très bien fait à Vancouver mais ses coéquipiers étaient amorphes. Le pointage aurait pu être plus élevé n'eut été du travail du Slovaque.

Le Canadien ne se sert plus de ses armes de l'an passé : la vitesse, l'avantage numérique et une transition défense-attaque rapide. Actuellement, ces éléments ne fonctionnent pas.

C'est facile de porter un jugement sur les décisions de Guy Carbonneau quand on est confortablement assis dans notre salon. Ce n'est pas facile pour l'entraîneur que l'on sent moins en confiance. Il semble nerveux même si son poste n'est pas menacé. Carbonneau est un guerrier qui veut gagner et il n'est pas habitué de traverser une pareille séquence de défaites. À la fin de la saison, on évaluera le travail de Carbonneau pendant cette tempête.

Par les temps qui courent, Carbonneau doit prendre des décisions qui ne sont pas faciles. Un entraîneur n'est pas là pour plaire et au moment où tu tentes de faire plaisir à l'un ou à l'autre, ça ne fonctionne pas.

L'an dernier, on n'avait pas vraiment remarqué de lacunes en défensive contrairement à cette saison. Des fois, ce n'est pas une question patin mais plutôt de positionnements. Il faut bâtir un système qui aide tout le monde dans la zone défensive. Actuellement, tout est compliqué dans le territoire du Tricolore. L'an dernier, le Canadien donnait le ton dans sa zone, actuellement le Tricolore subit la pression des autres équipes.

L'équipe semble désorganisée et manque de confiance. Si on avait une bonne transition attaque-défensive sans donner la ligne bleue, l'attaque se porterait beaucoup mieux. Malgré les blessés, le Canadien a le potentiel pour être dangereux en attaque. Mais on manque de passion et de détermination. Bob Gainey devra continuer d'agir.

Michel Therrien mal appuyé par son patron

On savait tous que Michel Therrien n'était pas l'homme du directeur général Ray Shero. Comment peut-on congédier un entraîneur qui a conduit les Penguins de Pittsburgh à la finale de la coupe Stanley? Il n'est sûrement pas un moins bon entraîneur depuis 57 parties.

Michel misait sur deux joueurs concessions en Evgeni Malkin et Sidney Crosby mais ils étaient mal entourés. Therrien était privé aussi de ses deux meilleurs défenseurs, Ryan Whitney qui est à moins 13 après 24 parties et Sergei Gonchar, qui vient de commencer sa saison. Le gardien Marc-André Fleury a connu des hauts et des bas. Therrien n'a pas eu l'aide de son patron, qui aura des comptes à rendre en fin de saison.

En guise de comparaison, Alain Vigneault a obtenu l'aide de son patron plus tôt cette saison à Vancouver en allant chercher Mats Sundin. Ça commence à rapporter. Michel Therrien n'a pas eu cette aide car dès le départ de Marian Hossa, on savait l'entraîneur dans le trouble.

Michel a une bonne réputation. Il fait partie des entraîneurs qui ont pris une équipe dans les bas fonds pour la conduire à la finale de la coupe Stanley. À Pittsburgh, il vivait sur du temps emprunté malheureusement. Il est un bon entraîneur et j'espère qu'il va se retrouver du travail dans la LNH.

*propos recueillis par Robert Latendresse