Boucher : « On est conscients que les pronostics disent qu'ils vont nous traverser »
On jase mercredi, 26 avr. 2017. 15:12 vendredi, 13 déc. 2024. 23:33Le pénible souvenir de l’élimination du Lightning de Tampa Bay par les Bruins de Boston au printemps 2011, lors du septième match de la finale de l’Est a longtemps hanté Guy Boucher.
Ainsi, l’instructeur québécois ne s’en cache pas : le succès obtenu au bout de six parties au premier tour face à ces mêmes Bruins, cette fois à la barre des Sénateurs d’Ottawa, a pris une saveur particulière.
« Ce n’est pas la même équipe, et pas les mêmes circonstances non plus. Mais en termes de souvenirs, on reste un peu pogné sur celui (de la défaite) lors d’un septième match. C’était mon dernier match en séries de la coupe Stanley, à Boston, et c’était 0-0 avec sept minutes à faire au match. C’est sûr que tu gardes un goût amer et que tu en fais des cauchemars. Quand tu as la chance de changer ce souvenir, c’est le fun », a-t-il raconté à Martin Lemay au micro de l’émission On jase, mercredi.
À lire également
Pour y parvenir, les Sens ont excellé sur la glace du TD Garden, où ils ont gardé une fiche immaculée tant durant le calendrier régulier qu’en après-saison.
« Quand on regarde notre année à Boston, on a remporté les deux matchs sur leur patinoire en saison régulière, et les trois durant la série, a-t-il rappelé. Ça aide à dormir le soir! »
Le capitaine de la troupe ottavienne, le défenseur Erik Karlsson, en a étonné et impressionné plusieurs en révélant au terme de la confrontation face aux Bruins qu’il avait souffert de deux fractures de stress au talon gauche.
« Cette blessure-là est derrière lui, a insisté Guy Boucher. Il s’était infligé ça vers la fin de la saison, et on essayait de le protéger du mieux qu’on le pouvait. Il ne pratiquait pas, il a manqué plusieurs matchs. Rendu en séries, évidemment on n’a pas expliqué ce qu’il avait. Ces mini-fractures sont réparées, donc il ne sentait pas le besoin de cacher quoi que ce soit. C’est notre philosophie. (...) Je ne vois pas pourquoi on cacherait ça. »
Une générosité qui a fait le tour du web
L’instructeur âgé de 45 ans n’a pu esquiver une question au sujet d’une vidéo qui a été massivement partagée sur le web, et sur laquelle on l’aperçoit descendre de son véhicule pour serrer la main d’une poignée de partisans des Sénateurs qui s’étaient rendus à la rencontre des joueurs à leur retour de Boston, dimanche soir.
« Si j’avais su que ce serait filmé, j’aurais été moins enclin à le faire, a-t-il admis. Je voyais des partisans qui étaient là et qui s’étaient déplacés. J’agis toujours de cette façon donc je ne vois pas pourquoi ça aurait été différent. J’ai tout simplement voulu reconnaître le fait qu’ils sont derrière nous et prendre le temps pour les en remercier (...) Je n’ai jamais été présent sur les réseaux sociaux, donc je ne l’aurais jamais appris de moi-même. Mais apparemment, ç’a fait le tour. Ça me gêne un peu! »
Les Rangers, le prochain défi
La période de réjouissances est toutefois terminée alors que les Sens se préparent à croiser le fer avec les tombeurs du Canadien, les Rangers de New York, au tour suivant.
Boucher ne s’est pas fait prier pour reconnaître la profondeur indéniable que possèdent les Blueshirts, et particulièrement l’équilibre que ceux-ci possèdent parmi leurs joueurs d’avant.
« Quand tu regardes le tableau, ils n’ont peut-être pas de super vedette comme (Brad) Marchand, (Patrice) Bergeron ou (David) Pastrnak. Mais ils ont beaucoup plus de profondeur, de la vitesse et un sens du jeu sur les quatre lignes d’attaque. Ils s’en viennent avec l’armée au complet. Leurs défenseurs ne sont pas blessés et leur gardien de but a été un mur dans la première série. Ils n’ont pas de faiblesse apparente. (…) Il faut vraiment être à notre meilleur. »
« Ce qui va nous aider à compétitionner, c’est d’avoir tous nos gars. Nos joueurs sont revenus : de Clarke MacArthur à Bobby Ryan, en passant par Alex Burrows, Viktor Stalberg et Tommy Wingels, trois gars qui se sont bien implantés. On est santé nous aussi, mais à écouter tout le monde, on va se faire planter! », a-t-il fait remarquer avec une pointe d’humour.
« On comprend que c’est une équipe qui aspire aux plus grands honneurs depuis quelques années, a poursuivi Boucher plus sérieusement. Sur papier, ça fait longtemps qu’ils possèdent l’équipe pour se rendre en finale, et ils l’ont fait il y a quelques années. On est conscients que les pronostics disent qu’ils vont nous traverser, mais au moins, on a bien progressé et on a une équipe qui travaille très fort. »
Le Québécois sait pertinemment qu’à ce point-ci du tournoi printanier, c’est bien plus que le fruit du hasard qui a permis aux huit formations toujours en lice d’obtenir du succès.
« On est rendus aux huit meilleures équipes sur 30. Tu ne peux pas t’attendre à ce que ton adversaire ait beaucoup de faiblesses. Ça va se jouer sur un poteau ici et là, une erreur ici et là. Le mot-clé pour mot dans cette série, c’est la vitesse. Ils en ont beaucoup, et nous aussi. »