Voilà maintenant deux semaines que la Ligue nationale de hockey s’est mise sur pause, en raison de la COVID-19. Deux semaines d’inquiétudes et de questionnements pour les prochains mois à tous les niveaux de la société.

De son domicile à Sainte-Marie de Beauce, en compagnie de sa douce, Thomas Chabot dégage beaucoup de sérénité lorsque joint par RDS. Impuissant comme tous ses collègues représentant les 31 équipes du circuit, le jeune homme de 23 ans écoute les consignes mises en place par le gouvernement du Québec.

« On prend le temps de relaxer, mais plus important encore, on prend nos précautions, raconte le défenseur des Sénateurs. Il faut se tenir loin de tout le monde, bien se laver les mains et ne pas sortir pour rien. »

C’est effectivement la meilleure chose à faire présentement, alors qu’il est impossible de prédire l’ampleur que prendra la situation actuelle sur le plan mondial.

Tout évolue très rapidement. Il y a deux semaines, les Sénateurs venaient de compléter un voyage de trois matchs sur la côte Ouest des États-Unis. Des duels contre les Sharks de San Jose, les Ducks d'Anaheim et les Kings de Los Angeles, alors que le coronavirus faisait partie de l’actualité et que cette région du pays était de plus en plus touchée par la COVID-19. Les Sénateurs ne pouvaient prédire la suite. Une semaine plus tard, on apprenait qu’un joueur des Sens était touché par le virus, puis un deuxième trois jours plus tard.

On a ensuite fait un lien entre les Sénateurs et les Nets de Brooklyn, dont quatre joueurs étaient touchés. Les deux équipes ont partagé le même vestiaire au Staples Center, à une journée d’intervalle. Les joueurs contaminés chez les Nets pourraient donc avoir transmis le virus à des joueurs des Sénateurs, sans même avoir eu un contact physique.

« Ça peut arriver à n’importe quel moment, souligne Chabot. L’ampleur du virus est vraiment énorme. On ne s’attendait pas à ça. On l’avait vu venir un peu, mais on ne savait pas à quel niveau. C’est énorme et sérieux. Il faut vraiment être vigilant. »

Évidemment, les Sénateurs ont pris toutes les précautions nécessaires pour la suite, en faisant un suivi constant avec les joueurs, les entraîneurs et tous les membres du personnel qui étaient du voyage. Les consignes d’isolement ont dû être respectées pour éviter une propagation plus importante au sein de l’équipe.

« C’est comme partout dans le monde, il y a plusieurs cas et cela fait partie du processus. C’est inquiétant, mais on doit faire attention. Que ce soit pour l’équipe, la famille ou les proches. »

S’il est présentement difficile de prédire à quel moment les enfants du Québec pourront retourner à l’école, que les gens pourront retourner travailler et reprendre une vie normale en invitant à l’occasion des amis ou des membres de la famille à manger à la maison, il est encore plus difficile de savoir à quel moment la LNH et les autres sports seront en mesure de reprendre leurs activités normales dans des amphithéâtres ou des stades pleins.

« On n’a qu’à regarder la télévision et monsieur Legault pour constater à quel point la situation change à chaque jour. Chez les joueurs, on essaie de se tenir au courant. Il faut prendre de l’info et suivre ce qui se passe, mais on ne peut pas prédire. »

En attendant d’en savoir plus, Thomas garde la forme comme il le peut en levant des poids ou en chaussant ses espadrilles pour courir à l’extérieur. Il est confiant que la forme reviendra assez rapidement quand la ligue sera prête à reprendre ses activités.

Les joueurs font leur possible pour demeurer en contact quotidiennement, que ce soit en s’échangeant des messages ou en s’amusant un peu en s’affrontant dans une partie des populaires jeux Fortnite ou Call of Duty. Pour avoir du plaisir mais aussi pour garder un esprit positif dans cette période lourde pour la société entière.

Sur le plan sportif, Chabot ne cache pas qu’il a vécu des moments difficiles avec les Sénateurs sur le plan collectif. Les hommes de D.J. Smith n’ont signé que 25 victoires en 71 matchs cette saison. Ils ont aussi échangé aux Islanders Jean-Gabriel Pageau, un grand ami de Chabot et un joueur qui représentait le cœur et l’âme de l’organisation.

Le défenseur étoile voit toutefois l’avenir d’un bon œil pour les saisons à venir.

« Nous avons une équipe jeune et nous apprenons ensemble, dans la victoire comme la défaite. Anthony Duclair a connu une saison extraordinaire cette année, Brady Tkachuk a encore été très bon. Nos jeunes de la Ligue américaine comme Drake Batherson et Josh Norris ont su relever le défi. Il y a du positif et au fil du temps, nous allons bâtir quelque chose ensemble. »

L’aspect sportif a toutefois été relégué à un rôle bien secondaire dans cette période de pandémie mondiale et Chabot en est bien conscient. Comme nous tous, c’est en suivant les consignes établies partout sur la planète que la vie reprendra son cours. Cette vie dans laquelle les athlètes pourront à nouveau vivre de leur passion et retrouver les coéquipiers et leurs partisans.