On l'avait dit à la naissance du Rocket au printemps de 1999, si ca ne fonctionne pas cette fois, on pourra oublier le hockey junior à Montréal. Aux dires des dirigeants de l'équipe montréalaise, des hommes d'affaires reconnus tels Serge Savard et Mario Messier, c'est à près de $800 000 que se chiffrera le déficit au terme de la présente saison. C'est dire qu'en deux ans, l'équipe a perdu, grosso modo, cinq milles dollars à chaque match qu'elle a disputé. C'est quand même incroyable!

Dans un tel contexte on comprend les dirigeants du Rocket de regarder ailleurs pour opérer leur concession. Après tout les frères Morrissette n'ont-ils pas donné le ton à ce mouvement vers l'Est. Au terme de la saison 96-97, les Prédateurs de Granby, champions de la Coupe Memorial l'année précédente, ont été vendus à un groupe d'hommes d'affaires du Cap-Breton. La famille Morrissette, avec Jean-Claude et Georges en tête, avait alors déclaré qu'il devenait de plus en plus difficile d'opérer une concession junior dans un rayon de 45 minutes de Montréal. Un an plus tard ce fut au tour de Léo-Guy Morrissette, qui, exaspéré de perdre de l'argent, a transféré son Titan de Laval à Bathurst…Aller lui demander s'il regrette son geste maintenant…

Le transfert du Rocket à Fredericton n'est évidemment pas souhaitable pour les dirigeants de la Ligue junior majeur du Québec, qui ne veulent pas se retrouver, comme il y a deux ans, sans aucune équipe dans la grande région métropolitaine. Toutefois forcé d'admettre que si le Rocket n'a pas réussi à prendre sa place dans le cœur des amateurs de hockey montréalais avec des propriétaires et des commanditaires aussi sérieux, on peut fermer les livres et penser que personne d'autre n'y parviendra.

Plusieurs amateurs, qui croient au hockey junior, se posent des questions et tentent d'expliquer pourquoi ça ne fonctionne pas à Montréal et ça fonctionne en région? Personnellement je crois que la population québécoise et surtout montréalaise se désintéressent de plus en plus du hockey. Le Canadien n'est plus ce qu'il était, on s'ennuie de la rivalité Canadiens/Nordiques, le hockey est devenu un business qui fait rager la plupart des travailleurs moyens, qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Bref on ne s'empêche plus de vaquer à nos occupations quotidiennes pour regarder ce qui jadis était considéré comme une religion à Montréal. Je ne dis pas que les amateurs n'aiment plus le hockey mais disons que maintenant, comme l'a déjà dit Stéphane Richer, il n'y a pas que ça dans leur vie