MONTREAL - Trois des quatre joueurs soumis au ballottage par le Canadien, soit Mathieu Darche, Shawn Belle et Mike Glumac, accompagneront les Bulldogs de Hamilton en Ecosse. Le quatrième, Curtis Sanford, devrait quant à lui rester au camp du Canadien et servir de police d'assurance à titre de troisième gardien.

Julien BriseBois, le directeur général des Bulldogs, a indiqué mardi qu'il ne s'attendait pas à greffer d'autres joueurs au groupe en Ecosse en cours de voyage, même si le Canadien ne devait plus avoir besoin de leurs services. Les prochaines rétrogradations ne devraient donc survenir que dimanche ou lundi, au moment où le Tricolore se rendra dans la région torontoise pour la dernière portion de son camp, et que les Bulldogs seront de retour à Hamilton.

Les Mathieu Carle, Yannick Weber, Tom Pyatt, Ben Maxwell et Max Pacioretty devraient donc passer au moins une autre semaine à Montréal.

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Guy Boucher, l'entraîneur-chef des Bulldogs, a indiqué que ses joueurs ont généralement bien accepté leur rétrogradation dans la Ligue américaine, lundi.

Si P.K. Subban a encaissé plutôt gaiement la nouvelle - même si elle est venue un peu hâtivement au goût de certains -, ç'a été plus dur à avaler pour Shawn Belle, pour qui il commence à se faire tard.

"Pour (Subban), c'était très positif de devenir un joueur professionnel et d'être dans une position d'apprendre, a noté Boucher. Il avait d'ailleurs réagi de la même manière quand il avait appris qu'il n'avait pas été retenu dans l'équipe nationale (junior) la première fois. Ca, c'est une attitude exemplaire, et ça laisse présager que ce jeune-là va apprendre très rapidement, parce qu'il est déjà dans le mode de pensée qu'il faut.

"(Belle) a mis beaucoup d'efforts cet été et il a très bien joué. C'est normal, quand on arrive à 24 ou 25 ans, que ça fasse un peu plus mal que pour un jeune. Mais il a très bien réagi aussi."

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Parmi les 19 joueurs qui ont été retranchés, lundi, on retrouvait plusieurs joueurs qui ont bien fait au cours du camp, dont P.K. Subban, David Desharnais et Ryan White. La direction du Canadien a toutefois préféré leur permettre d'aller en Ecosse avec les Bulldogs de Hamilton, au lieu de leur faire passer quelques jours de plus avec le Canadien. On a sans doute jugé qu'une telle expérience serait plus payante à moyen terme.

"Même si des joueurs ont été retranchés, ils m'ont quand même impressionné, a souligné Jacques Martin, lundi, après la victoire contre les Penguins de Pittsburgh. En même temps, il était évident que de toute manière, ils ne seraient pas prêts à jouer (dans la LNH) dans l'immédiat. Il est important que ces jeunes-là poursuivent leur progression."

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Certains croient que David Desharnais méritait de rester un peu plus longtemps au camp. Il aura toutefois la chance d'aller en Ecosse avec les Bulldogs de Hamilton.

"Il a démontré une vision du jeu extraordinaire. C'est un gars qui a été premier sur la rondelle, il a contrôlé le jeu à certains moments, et c'est ce qu'on va essayer de continuer à développer (à Hamilton) pour qu'éventuellement il soit en mesure de revenir avec le grand club", a indiqué Guy Boucher.

"Si le Canadien a pris une telle décision dans son cas, c'est parce qu'il a encore des choses à apprendre, et c'est certainement la bonne décision.

"Il ne faut pas y voir une rétrogradation, mais une opportunité pour lui de jouer à un niveau où il va avoir énormément de responsabilités et où il va être en mesure d'améliorer ses qualités", a souligné le pilote des Bulldogs.

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Julien BriseBois, le directeur général des Bulldogs, a dit bien s'entendre avec les nouveaux entraîneurs du club-école du Canadien - l'entraîneur-chef Guy Boucher et ses adjoints, Martin Raymond et Daniel Lacroix.

"Ils travaillent très fort et ils sont excités, c'est nouveau pour eux, a souligné BriseBois, mardi, avant le départ de son équipe vers l'Ecosse pour le début du camp d'entraînement.

"Mais les grands gagnants de ces embauches-là, ce sont nos joueurs à Hamilton, a ajouté BriseBois. Ce sont eux qui vont en bénéficier le plus, qui vont progresser dans leur carrière grâce à des entraîneurs comme ceux-là. Ils ne le savent pas encore, mais ils sont chanceux. Dans quelques mois, ils vont se trouver bien chanceux de les avoir."

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Contrairement à ce que certains pourraient croire après les péripéties de l'hiver dernier, le Canadien ne laisse pas les choses au hasard en matière de discipline de vie, quand ses joueurs se trouvent loin du Centre Bell ou du Complexe sportif Bell à Brossard.

"Le Canadien est très pro-actif dans ce domaine, a affirmé Guy Boucher. J'avais mes idées à ce sujet-là, moi aussi, et on les a mises ensemble pour définir un plan pour aider les jeunes dans leur façon de gérer toutes sortes de choses, comme la pression des médias, la vie dans une grande ville, comment s'en sortir si on a des problèmes de telle ou telle sorte."

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Guy Boucher voit beaucoup de similitudes entre les hockeyeurs du junior et ceux de la Ligue américaine, en ce sens qu'ils ont tous, à la base, "le goût de performer". Il a toutefois pris consience du fait, dans les derniers jours, que la façon de gérer les joueurs diffère à certains égards.

"Le fait que, dans la Ligue américaine, des joueurs sont promus et rétrogradés sur une base régulière, va faire qu'il y aura probablement un petit peu plus de déceptions à gérer. Par contre, la façon dont je gère les choses, c'est toujours en regardant vers l'avant, pas derrière.

"Déjà (lundi), j'ai rencontré les joueurs qui se sont fait retrancher, et quelques-uns pour qui c'était peut-être un peu plus difficile. Dans ces cas-là, il faut leur dire exactement ce qu'ils ont fait de bien. C'est vaste de leur dire qu'ils ont bien fait. Il faut aussi leur dire pourquoi ils ont été si bons. Et en même temps, il faut leur faire comprendre les aspects qu'ils doivent améliorer. Quand on reste pris dans le passé et sur le 'pourquoi', on ne se dirige pas vers le 'comment' du futur.

"Il faut aussi leur dire de continuer dans la même veine en ce qui a trait à ce qu'ils ont fait de bien. Lorsqu'on accède au prochain niveau, c'est parce qu'on a des qualités. Il ne faut pas oublier que ce sont ces qualités-là qui vont faire qu'on va se rendre à notre but.

"La clé, c'est d'activer des motivations qui sont déjà là chez les gens. Il s'agit juste de découvrir, chez chacun, quelles sont ces motivations."