MONTRÉAL － Par Éric Leblanc - L'élimination du Canadien a brisé le cœur des partisans du Canadien, mais c'est surtout le comportement de la foule envers Carey Price et la réaction du jeune gardien de but à ce traitement difficile qui a retenu l'attention après la partie.

Les joueurs du Canadien et Bob Gainey ont tenu à prendre la défense de Price qui a dû subir la frustration de quelques amateurs présents au Centre Bell.

«Je présume qu'il aurait pu garder son sang-froid et ne pas faire ce geste (lever les bras vers le ciel en signe de dérision)», a d'abord lancé Gainey. «Mais quand tu te fais attaquer, tu dois te défendre.»

«Les gens ont été méchants et injustes envers lui», critique Gainey.

«Je ne trouve pas la raison pour laquelle les gens ont agi ainsi envers Carey. Il a réussi de beaux arrêts surtout en deuxième période. Je ne comprends pas pourquoi on s'est acharné sur lui. Il s'est seulement défendu alors je ne vois pas ce qu'il a fait de mal», prétend l'entraîneur.

L'entraîneur du Canadien n'est pas seul dans son coin, Georges Laraque a tenu à exprimer son mécontentement envers les partisans qui ont hué Price et scander Carey!, Carey!, Carey! sur un ton moqueur.

«Nous avons peut-être les meilleurs partisans de la Ligue nationale, mais Carey a seulement 21 ans et tu ne peux pas agir de la sorte», tonne Laraque. «On gagne et on perd en équipe.»

Laraque, qui a avoué qu'il souffrait de deux hernies discales, a pris la peine de défendre son entraîneur du même coup. «Pour être de bons partisans, il ne faut pas uniquement faire du bruit. Ce n'est pas correct de faire des chants pour embarrasser notre entraîneur.»

De son côté, Mathieu Dandenault a tenu à préciser que ce ne sont pas tous les spectateurs qui sont tombés dans ce piège de la contestation. «Durant les 10 dernières minutes, nous avons entendu des huées et des cris pour Guy Carbonneau, mais la majorité des fans nous ont applaudis», précise Dandenault qui demande quelques jours avant de parler de ses plans d'avenir.

Dandenault, tout comme 10 autres de ses coéquipiers, pourra devenir joueur autonome le 1er juillet. Ce contexte produira un été très chargé pour les dirigeants de l'organisation du Canadien. Fidèle à sa réputation, Georges Laraque a été très franc en avouant que cette situation l'inquiète.

«C'est difficile de rebâtir une équipe avec tous les problèmes que nous avons connus cette saison. Tous les joueurs de la Ligue suivent ce qui se passe ailleurs. Le Canadien est souvent utilisé comme outil de négociation, mais peu de joueurs autonomes ont signé ici. Il faudra rebâtir avec des transactions.»