MONTRÉAL - Une autre preuve que Dame Chance a abandonné le Canadien, cette saison : au moment où l'équipe montréalaise cherche à être plus combative devant le filet adverse, elle se voit refuser un but... alors que la LNH vient de décider d'être plus sévère quand on gêne le travail des gardiens.

Malgré ses nombreuses occasions de marquer, le Tricolore a dû se débattre avec un score de 0-0 pendant deux périodes, samedi. Mais ç'aurait pu être une autre histoire si le but de P.K. Subban au premier engagement, refusé parce qu'Andrei Kostitsyn s'est retrouvé dans le chemin de Craig Anderson, avait été accordé. Avec une avance de 1-0 tôt dans la rencontre, les vannes auraient alors pu s'ouvrir pour l'attaque montréalaise.

Et ce but aurait fort probablement été accordé en première moitié de saison, a laissé entendre Randy Cunneyworth après la rencontre.

« La ligue a récemment émis une directive à l'effet que les arbitres seraient plus sévères à l'endroit de l'obstruction sur les gardiens et je suis d'accord avec ça, a affirmé l'entraîneur du CH. Mais nous avions le sentiment que notre joueur (Kostitsyn) s'est fait pousser (par Milan Michalek) vers leur filet. Et quand un joueur se fait pousser de la sorte, il n'y a pas grand-chose qu'il puisse faire. Le but aurait dû être accordé, je pense.

« C'est ironique, a souligné Cunneyworth. Au moment où nous réussissons à profiter d'un but en assurant une bonne présence devant le filet, on nous en prive parce qu'on a récemment décidé d'être plus sévère là-dessus. Il faut croire que c'est une question de 'timing'. »

Malgré les efforts louables des siens, Cunneyworth a déploré les nombreuses pénalités inutiles écopées par ses joueurs au cours de la soirée. Yannick Weber a dû purger quatre minutes pour un bâton élevé, tout comme Plekanec en fin de match, ce qui a mené au deuxième but des visiteurs. Max Pacioretty a été puni pour un coup de bâton asséné par simple frustration, tandis que Josh Gorges a été sanctionné pour avoir lancé la rondelle dans les gradins.

« Je ne peux croire qu'on écope encore de pénalités de ce genre à ce stade-ci de la saison », a commenté Cunneyworth, tout en excusant le geste de Plekanec. « Il s'est fait enlever la rondelle par derrière et a réagi par instinct. »

Un Plekanec occupé

Le pilote du CH a pardonné Plekanec parce que celui-ci a disputé un de ses meilleurs matchs, samedi. Cunneyworth l'a d'ailleurs récompensé en lui accordant 25:23 de jeu au cours de la soirée. Et ce, même si l'entraîneur par intérim avait promis, quand il a succédé à Jacques Martin, qu'il allait épargner l'attaquant tchèque.

« J'ai simplement vu quelque chose dans son jeu qui méritait qu'on l'envoie plus souvent sur la patinoire ce soir, a expliqué Cunneyworth. Il était dans le match et il jouait bien dans les deux sens de la patinoire. »

« C'est vrai que je sentais que ma bonne étoile était là, même si j'essayais quand même de bien jouer dans les matchs précédents, a affirmé Plekanec. Quand tu ressens la confiance de l'entraîneur parce qu'il t'envoie aussi souvent sur la glace, tu te sens différent, tu sens ta confiance gonfler. Et ça donne souvent de bonnes choses.

« Je ne dis pas que ce n'est pas le cas quand je joue moins souvent. C'est juste qu'on se sent encore mieux quand on a plus de temps de glace. »

Cunneyworth a par ailleurs expliqué qu'il n'a pas voulu punir Alexei Emelin en le retranchant de la formation, samedi. Il a plutôt voulu y insérer Chris Campoli dans l'espoir de profiter du fait que celui-ci montrerait de l'émotion face à l'une de ses anciennes équipes.

« Ça nous permettait d'ajouter de l'offensive, même si nous savions que le retrait d'Emelin nous priverait un peu de l'aspect physique », a noté Cunneyworth.